OMVAS Le Journal, N 9 - page 10

OMVS
LE JOURNAL - N°09 AOût 2014
10
mesure en proposant immédiatement les so-
lutions palliatives nécessaires pour limiter les
conséquences néfastes de ce qui deviendra
au fur et à mesure pendant toute l’année
2013, une cascade de pannes graves.
Si les causes étaient difficiles à cerner sur le
plan de la responsabilité technique des par-
ties concernées, celles liées en particulier à
la non viabilité financière du projet global
de la SOGEM nous ont paru, quant à elles,
très claires.
C’est ainsi que dès le 07 mai 2013, à la de-
mande de la nouvelle Direction de SOGEM,
des décisions courageuses et salutaires ont
été prises par le Conseil des Ministres de
l’OMVS lors de sa Session Extraordinaire
tenue à Bamako. On peut citer entres au-
tres :
L’autorisation donnée à SOGEM de procé-
der à la réparation sur fonds propres du
groupe N°3 et à la révision générale décen-
nale de tous les groupes de la Centrale ;
L’instruction donnée à SOGEM de prendre
toutes les dispositions utiles pour négocier
avec la société Sinohydro pour exploiter pro-
visoirement les groupe N°1 et N°2 de Félou
déjà synchronisés au RIMA ;
La décision d’une augmentation tarifaire de
l’énergie produite à Manantali et à Félou de
14% à partir du 1
er
juillet 2013 ;
L’engagement fort pris par la Direction gé-
nérale de SOGEM consistant à procéder à
une réduction de son budget de fonctionne-
ment de l’exercice 2014 de 25% avec des
effets déjà courant 2013 a permis de faciliter
les décisions ci-dessus et de faire adhérer dé-
finitivement les Bailleurs de fonds au projet
global de SOGEM, y compris la réalisation
de Gouina dans les conditions du finance-
ment de Eximbank de Chine.
Grâce à toutes ces mesures, SOGEM a pu
entreprendre les travaux de réparations des
quatre groupes et la révision générale décen-
nale des cinq groupes et des équipements
auxiliaires de l’usine.
Les travaux ont été confiés à la société AN-
DRITZ Hydro, constructeur des groupes de
Manantali. La surveillance des travaux est
allée à la société Tractebel Engineering qui
avait aussi assuré la mission d’ingénieurs
conseils de la Centrale à sa construction.
Pour l’essentiel, les travaux, pour un montant
total de 18 milliards de FCFA, comprennent
le démontage et le remontage de chacun des
cinq groupes, roue de la turbine et rotor de
l’alternateur, le remplacement des pièces dé-
fectueuses, le contrôle, la révision et la re-
mise à neuf là où cela s’avèrerait nécessaire.
Nous avons pris les dispositions permettant
de planifier les travaux sur chaque groupe
de façon à minimiser les pertes de produc-
tion et à conserver le maximum de puis-
sance disponible, qui aujourd’hui est limitée
à 100 MW pour l’ensemble de la Centrale
qui fonctionnera en mode dégradée pour
toute la durée des travaux estimée à 43 mois.
La fin des travaux est prévue en octobre
2017.
L’effort financier est certes important, mais
c’était le prix à payer pour disposer d’instal-
lations en très bon
état
aux
termes des travaux. Vous comprendrez
que ceci constituera à coup sûr un élément
d’attrait lors du lancement de l’appel d’offres
à venir dans quatre ans pour recruter un
nouvel Opérateur indépendant, conditions
des Bailleurs de fonds pour nous accompa-
gner dans les futurs projets structurants.
.
En décembre 2013, les Chefs d’Etats ont
procédé à la pose de la première pierre du
complexe hydroélectrique de Gouina. Quel
est l’état d’avancement de ce projet ?
Il faut se féliciter aujourd’hui de l’état
d’avancement de cet important projet struc-
turant de notre organisation. Sur le plan fi-
nancier, les Etats ont pratiquement achevé
les conditions réglementaires et juridiques
autorisant la mise vigueur très prochaine
des trois Conventions de financement par le
Bailleur de fonds chinois EXIMBANK.
Sur le plan institutionnel, les décisions sages
prises par le Conseil des Ministres de
l’OMVS ont permis la signature d’un accord
entre le Haut-Commissariat de l’OMVS et la
SOGEM. Cet accord précise les rôles et les
responsabilités de tous les intervenants sur
le plan opérationnel et financier.
SOGEM peut aujourd’hui affirmer que les
conditions permissives d’un démarrage ra-
pide sont désormais réunies. C’est ainsi que
très récemment, un important atelier a re-
groupé l’ensemble des autorités et services
concernés par le programme de Gestion En-
vironnementale et Sociale à
Kayes sous la
supervision du Haut-Commissariat, afin
de partager les informations utiles à un dé-
marrage dans les meilleures conditions et
acquérir la nécessaire adhésion des popula-
tions de la zone du projet.
Le recrutement de l’Ingénieur Conseil, qui
semblait être sur le chemin critique, est en
cours et devrait être terminé pour un démar-
rage des activités sur le terrain pour le mois
d’octobre de cette année. L’achèvement de
cette composante du projet autorisera l’ap-
probation du contrat d’exécution dont les
négociations ont déjà démarré entre
SOGEM et l’entrepreneur Sinohydro. Celui-
ci, déjà présent sur le site a pu procéder à
des investigations et explorations prélimi-
naires en temps masqué sur le calendrier
prévisionnel. Ces investigations ne sont pas
de nature à impacter négativement sur l’en-
vironnement et le social dans la zone du
projet.
Un dernier mot sur les principales
contraintes, les défis qui interpellent la
SOGEM ? Le nom de SOGEM est il toujours
adapté à la société, au regard des missions
et enjeux que vous avez décrits dans cet en-
tretien?
Je préfère évoquer l’avenir de SOGEM plutôt
que ses contraintes même si le premier vise
à corriger le second. Notre ambition est vé-
ritablement de donner à l’avenir une image
de SOGEM à la hauteur des ambitions que
les Etats-membres de l’OMVS peuvent légi-
timement espérer. En cela, la Direction de
SOGEM ambitionne de présenter, à la fin de
son mandat, une société plus moderne,
mieux gérée financièrement, avec une gou-
vernance améliorée, des installations de pro-
duction et de transport plus adaptés et mieux
entretenus. Ajoutons à cela une confiance
totale retrouvée des partenaires techniques
et financiers, une place plus importante dans
la mise en place du futur marché énergé-
tique de la sous-région et au-delà.
Pour se faire, la Direction de SOGEM
compte s’appuyer sur l’énorme expérience
acquise par notre Organisation commune
ainsi que sur sa notoriété reconnue au ni-
veau mondiale.
Il est vrai que le nom de SOGEM donne
l’image d’une société consacrée aux seules
installations de Manantali. Cependant, ceci
ne saurait constituer un réel handicap. La
vraie question demeure, au-delà d’un patro-
nyme, d’un label, la définition de ses mis-
sions actuelles et futures. Notre conviction
est faite que notre Organisation doit se doter
d’un outil performant, plus solidaire, mieux
intégré et moderne, et éviter de disperser ses
efforts. Je reste persuadé que, comme dans
le passé, l’OMVS trouvera la juste voie pour
lever les défis de demain au seul bénéfice
des populations de notre bassin partagé.
la Direction de SOGEM ambitionne
de présenter, à la fin de son mandat,
une société plus moderne, mieux gérée,
avec une gouvernance améliorée,
des installations de production
et de transport plus adaptés
et mieux entretenus.
Interview
Site du futur barrage de Gouina, près de Kayes (Mali)
1,2,3,4,5,6,7,8,9 10
Powered by FlippingBook