OMVAS Le Journal, N 9 - page 4

L
’Omvs et la Banque mondiale
ont procédé conjointement ce
25 juin au lancement de la se-
conde phase du Projet de Ges-
tion intégrée des Ressources en
Eau et de Développement des
Usages Multiples (Pgire2). La cérémonie
d’ouverture s’est déroulée au King Fahd Pa-
lace de Dakar, sous la présidence du Haut
commissaire de l’Omvs, en présence de son
Adjoint, M. Marimantia Diarra, du Secré-
taire général M. Madine Ba, de Madame
Véra Songwe, directrice des Opérations de
la Banque mondiale, de Son Excellence M.
Pieter Jan Kleiweg de Zwaan, ambassadeur
des Pays-Bas au Sénégal, ainsi que des res-
ponsables et experts du Système Omvs et
des administrations des Etats.
Prenant la parole en premier, Mme Songwe
s’est félicitée de la coopération avec l’Omvs
et rappelé que pour la Banque, le Pgire est
un outil de lutte contre la grande pauvreté
dans les Etats riverains grâce à une interven-
tion régionale. Elle a mis en exergue les ré-
sultats obtenus dans des secteurs vitaux
comme la santé, la pêche, l’agriculture et la
préservation de l’environnement du bassin,
qui ont contribué à améliorer les conditions
de vie des populations.
Dans son discours, le Haut Commissaire a
souligné les résultats satisfaisants de la pre-
mière phase, qui ont permis d’obtenir le
doublement du financement du Pgire2 par
rapport à la 1ère phase. Ces résultats, dira-
t-il, ont été rendus possibles par la mobilisa-
tion et la détermination de tous les
partenaires techniques et financiers de
l’Omvs. M. Komara a ensuite engagé toutes
les équipes impliquées dans la mise en
œuvre du projet à faire preuve de diligence,
et de solidarité dans le partage des expé-
riences.
Le Pgire a été formulé pour favoriser l’amé-
lioration des conditions de vie des popula-
tions locales dans le bassin du fleuve Séné-
gal, grâce au développement des usages
multiples des ressources en eau. Après la
mise en œuvre du Pgire 1 sur la période
2007–2013, la Banque Mondiale et l’Omvs
se sont accordés pour poursuivre les activités
pendant une seconde phase (Pgire 2) qui
s’étendra de 2014 à 2021. A cet effet,
240,5 millions de dollars Us ont été mobili-
sés, dont 212,5 millions au titre de l’Ida, 16
millions de dollars Us du Fonds pour l’Envi-
ronnement mondial et 12 millions de dollars
Us au titre de la contrepartie des Etats mem-
bres.
Démarrage du Pgire 2
Le Volet Genre et Participation du Public,
la Nouveauté du PGIRE 2
La prise en compte de la problématique du
genre est incontournable tant au niveau
mondial comme au niveau africain, tels que
présentée par la déclaration de Dublin
(1992), signée par plus de 100 pays, et le
principe N° 2 de Rio qui reconnaissent que
« les femmes jouent un rôle central dans
l’approvisionnement, la gestion et la préser-
vation de l’eau et que leur participation
pleine et entière est particulièrement néces-
saire
1
»
Ainsi, pour une Gestion Intégrée des Res-
sources en Eau, il est important de travailler
dans une perspective holistique, qui cherche
à définir les disparités sociales entre les
hommes et les femmes, en termes de béné-
fices, de coûts, de prise de décision, et d’ac-
cès équitable aux ressources et à leur
contrôle
2
.
C’est à ce titre que l’intégration d’un
Volet
transversal Genre et Participation du Public
dans le PGIRE2 est particulièrement inno-
vante. Ce volet vient en appui aux activités,
d’Information, de Sensibilisation et de Com-
munication des composantes Développe-
ment Institutionnel, et Développement des
usages à buts multiples des ressources en
eau. Sa mise en œuvre s’appuiera sur une
stratégie et des plans d’action pour l’inté-
gration transversale du Genre dans les diffé-
rentes sous composantes du Projet: Pêche,
Hydro Agricole, Santé, Changement Clima-
tique, Mesures de sauvegarde environne-
mentales.
Il s’agira d’asseoir une participation équita-
ble des femmes et des hommes dans les ac-
tivités du Projet, une sensibilisation accrue
sur la nécessite de l’équité de genre par les
acteurs locaux et les décideurs, et une aug-
mentation du nombre de bénéficiaires
femmes dans le projet, pour l’atteinte de l’in-
dicateur phare qui est qui stipule que sur
une population de 4,5 millions personnes au
sein du Bassin du Fleuve Sénégal, visées
comme bénéficiaires direct du projet, plus
de 51% soient des femmes.
D’autres sous-indicateurs insistent pour une
place prépondérante des femmes comme
bénéficiaires :
Sur les 56 200 petits exploitants agricoles et
agriculteurs pratiquant une agriculture de
subsistance et ciblées comme bénéficiaires
pour un accès plus facile aux terres irriguées,
à l’agroforesterie ou à une meilleure gestion
des ressources en eau, dont un contrôle
accru de l’agriculture d’inondation, au
moins 2500 devront être des femmes qui
pourront bénéficier de petits jardins maraî-
chers/champs.
Pour les 12 000 personnes pressenties pour
la pêche artisanale, (capture de poisson,
transformation ou la vente) 58% devront être
des femmes. Au niveau de la couverture sa-
nitaire à travers le basin, le nombre de
femmes de 15-49 ans dormant sous des
A C T U
OMVS
LE JOURNAL - N°09 AOût 2014
4
Cette seconde phase du projet a pour objectif
de renforcer le développement des usages à
buts multiples des ressources en eau du bas-
sin et d’impulser la croissance et l’améliora-
tion des moyens de subsistance des
communautés et ce, en droite ligne de la
consolidation et du renforcement des acquis
de la première phase dans la lutte contre la
pauvreté.
Elle vise à contribuer :
-à l’accroissement des superficies irriguées
pour renforcer la sécurité alimentaire et la gé-
nération de revenus pour les bénéficiaires,
-au renforcement des capacités des acteurs
de la pêche grâce à la fourniture d’équipe-
ments, la construction d’infrastructures et la
pisciculture ;
-à la lutte contre le Paludisme et les Maladies
Tropicales Négligées (Mtn) par la distribution
de moustiquaires imprégnées et le traitement
de masse ;
-à la lutte contre les plantes aquatiques enva-
hissantes et la consolidation de la lutte contre
l’érosion des berges ;
-au renforcement de notre potentiel hydro-
électrique.
Par rapport à la phase 1, cette seconde phase
se caractérise spécifiquement par :
-une fusion du Pgire et du Gef se traduisant
par la mise en place d’une même unité de
coordination élargie et renforcée par des nou-
velles compétences (recrutement de quatre
experts additionnels) ;
-un accroissement considérable du volume
de financement (un peu plus du double de
Pgire1, soit 240 millions de $ Us) ;
-l’extension de la pêche en Guinée et l’inté-
gration de la pisciculture dans le volet pêche
durable ;
-l’extension des zones d’intervention des ac-
tivités de développement local dans les pays
membres ;
-la responsabilisation accrue (dotation en
moyens financiers et humain) de la cellule
nationale dans son rôle de supervision du
projet au niveau national ;
-l’extension des interventions dans le do-
maine de la lutte contre les maladies hy-
driques à quatre maladies tropicales
négligées additionnelles
ATTENTES, DEFIS ET ENJEUX
DE LA SECONDE PHASE DU PGIRE
A l’issue de la mise en œuvre de cette se-
conde phase, plus de 4,5 millions de per-
sonnes au sein du bassin du fleuve Sénégal
bénéficiant directement de ce Projet dont
plus de 56.200 petits exploitants agricoles et
agriculteurs dont plus de 2.500 femmes. Les
activités de la pêche concerneront plus de
12.000 personnes, plus de 4,5 millions béné-
ficieront de la distribution de Milda et
2.100.000 en âge scolaire et 1.000.000
d’adultes traités au Mtn par an. S’y ajoutent
les effets indirects sur les moyens de subsis-
tance pour les milliers d’acteurs des filières
agricoles et de pêche.
Par ailleurs, la mise en œuvre du Pgire2 per-
mettra d’engager la réhabilitation urgente du
barrage de Diama, de finaliser les études des
barrages et de donner un coup d’accélérateur
au Système intégré de Transport multimodal
de l’Omvs. Le volet navigation permettra
entre autres de faciliter l’exploitation des im-
menses richesses minières du bassin, les
échanges de biens et services ainsi que la
mobilité des populations.
La réhabilitation de l’ex-Siège de l’Oers de
Labé sera engagée en vue de la mise en place
d’un Observatoire de l’Environnement.
Les défis de la phase2 résulteront des leçons
tirées de la mise en œuvre de la phase1, ils
porteront entre autres, sur :
-la qualification des dossiers de passation de
marché afin d’éviter l’allongement des délais,
-une plus grande rigueur dans la gestion des
contrats annuels de gestion
-une plus grande rigueur dans la gestion des
contrats des entreprises et des bureaux de
contrôle pour qualifier davantage les travaux
et respecter les délais de mise en œuvre.
SPECIFICITES DU PGIRE 2
MILDA est aussi un sous-indicateur impor-
tant.
L’atteinte de ces objectifs passera par la
mise en œuvre des activités ci-après :
Vulgarisation la Charte des Eaux (Traduc-
tion des textes dans les langues appro-
priées, et Campagnes d’information et de
sensibilisation liées aux aspects juridiques
des eaux) ;
Appui à la SOGED pour le suivi des Usages
et des Usagers de l’eau (Sensibilisation des
usagers de l’eau sur les services rendus par
la SOGED ; la facturation et le recouvre-
ment de la redevance ; l’utilisation des res-
sources générées par la redevance) ;
Audit Genre (Diagnostic Participatif sur la
participation des hommes et des femmes
dans les activités du projet pour établir la
situation de référence);
Stratégies et Plans d’action pour l’Intégra-
tion du Genre dans les différentes Sous-
composante (hydro-agricole, Santé, Pêche,
Changement Climatique, Environnement et
Suivi Evaluation) ;
Plaidoyers, Information, Sensibilisation et
Formation des acteurs sur les principes et
les enjeux de l’intégration du genre ;
Appui et Sensibilisation sur les Activités Gé-
nératrices de revenues pour les coopéra-
tives féminines (ADRS, DNGR, SONADER,
SAED);
Formation de points focaux genre chargés
du suivi de l’intégration du genre dans les
interventions ;
Suivi/ Evaluation Capitalisation des expé-
riences positives sur intégration du genre
dans les projets.
En phase avec la politique de l’AMCOW
pour l’intégration du genre dans le secteur
de l’eau en Afrique qui préconise la formu-
lation et la mise en œuvre de politiques ap-
propriées pour la prise en compte du genre
dans la politique des bassins versants, l’ex-
périmentation duVolet GENRE et Participa-
tion du Public dans le PGIRE 2 marque le
début de la mise en place d’une Politique
GENRE au sein de l’OMVS.
Dr Amy KEBE MANE
Expert Genre et Participation du Public
1
Intégration du Genre dans la Gestion des
Ressources en Eau, Communauté Econo-
mique des Etats de l’Afrique de L’Ouest 2006
2
Guide des Ressources, Intégration du Genre
dans la Gestion de l’Eau, GWA, Gender and
Water Alliance, Novembre 2006
3
AMCOW : Conseil des Ministres Africains
de l’Eau : Politique et Stratégie de l’AMCOW
pour l’Intégration du Genre dans le Secteur
de l’Eau en Afrique Mai 2011
M. Sylla, Coordonnateur du PGIRE
Dr Amy KEBE MANE
Signature du PGIRE 2 à Paris, octobre 2013 (archives)
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