DévELOPPEMENT
DES iNFRASTRuCTuRES
éNERGéTiQuES
près les barrages de
Diama (1986) et Manan-
tali (1988), les plus
hautes autorités de
l’Omvs avaient procédé
à la pose de la première
pierre de Félou le 30 oc-
tobre 2009. Aujourd’hui,
les travaux de construction de ce
nouvel aménagement hydroélectrique de
l’Omvs sont achevés. Depuis avril 2013,
la mise en route successive des 3 groupes
permet d’injecter en moyenne une capa-
cité de 63 mégawatts sur le réseau inter-
connecté de l’Omvs.
Le prochain sur la liste des ouvrages de
l’Omvs est l’aménagement hydroélec-
trique de Gouina, situé en territoire ma-
lien, à environ 80 km en amont de la ville
de Kayes, 195 km à l’aval du barrage de
Manantali, et 64 km à l’amont des chutes
de Félou. Le projet consiste en la
construction d’un barrage à seuil déver-
sant au droit du lit mineur du fleuve à
l’amont immédiat des chutes de Gouina,
la création d’un réservoir à la côte de re-
tenue normale 75, et la construction d’un
canal de dérivation et d’une usine hydro-
électrique de 140 Mw de puissance ins-
tallée en rive gauche. Le productible
attendu est estimé à 620Gwh. Son éva-
cuation nécessitera un renforcement
du réseau interconnecté existant. Il a
été retenu de développer l’aména-
gement hydroélectrique de
Gouina en financement public.
En novembre 2009, le Haut-
commissariat de l’Omvs et
l’entreprise Synohydro ont
signé un contrat pour la
réalisation de l’ou-
vrage. Des négocia-
tions sont en cours
entre les deux
parties et devraient aboutir au lancement
des travaux dans les meilleurs délais.
Du GAz MAuRiTANiEN
SuR LE RéSEAu OMvS
La Mauritanie a découvert d’importantes
quantités de gaz. Un projet est en cours
d’élaboration pour son exploitation. Un
protocole portant sur la vente au Sénégal
d’énergie électrique produite à partir de
ce gaz a été signé en juillet 2012. Dans
une première phase, il est prévu l’expor-
tation vers le Sénégal, à compter de 2015,
d’une puissance de 80 Mw. Ce transfert
d’énergie devrait se faire sur la ligne
Nouakchott-Tobène, propriété de l’Omvs.
Une telle prestation pourrait être suppor-
tée par les installations existantes à date,
sans aucun renforcement particulier.
La Mauritanie s’étant engagée à augmen-
ter progressivement la puissance à expor-
ter au Sénégal à 200 Mw, la nécessité de
renforcer les installations actuelles s’im-
pose avec acuité. Les deux pays ont dé-
cidé de renforcer la ligne de transport de
cette énergie et de commanditer une
étude pour la faisabilité d’une ligne de
225 kw entre Nouakchott et Tobène.
Ce projet est en harmonie avec le Plan di-
recteur de Développement du Réseau de
Transport électrique de l’Omvs, car la réa-
lisation de projets d’aménagements hy-
droélectriques induit le développement
du réseau de transport.
L’Omvs considère ce projet comme une
avancée majeure dans le cadre de l’ap-
profondissement de la coopération éner-
gétique entre ses Etats membres qu’elle
entend accompagner.
ETuDE Du SCHéMA
DiRECTEuR DE TRANSPORT
éLECTRiQuE
Pour répondre à l’évolution prévisible et
souhaitable de la production, du trans-
port, des échanges et de la consommation
de l’électricité à moyen et long terme,
l’Omvs a mandaté le bureau d’études Snc
Lavalin pour réaliser l’étude «Schéma di-
recteur de Développement du Réseau de
Transport électrique».
L’objectif général de cette étude est l’éla-
boration d’un plan d’expansion des
moyens de transport d’énergie qui per-
mettra à l’Omvs de tabler sur une offre en
électricité en adéquation avec les besoins
des pays membres, et d’avoir des options
d’expansion du parc de production-trans-
port.
Les études du réseau interconnecté ont
été effectuées pour prévoir les nouvelles
centrales de production hydroélectrique
programmées par l’Omvs d’ici 2025:
Félou (60 Mw) ; Gouïna (140 Mw) ; Kou-
koutamba (294 Mw) ; Bouréya (114 Mw) ;
Gourbassi (18 Mw) ; Badoumbé (70 Mw).
Avec la mise en œuvre de ces projets, la
puissance installée du système atteindra
400 Mw - à court terme - avec Manantali,
Félou et Gouina. Elle sera portée à envi-
ron 900 Mw à moyen terme, avec la mise
en service de Koukoutamba, Boureya et
Gourbassi. La puissance installée passera
à près de 896 Mw avec Badoumbé.
Le réseau de transport actuel sert à l’éva-
cuation de la production de Manantali
suivant la clef suivante : 52% pour le
Mali, 15% pour la Mauritanie et 33%
pour le Sénégal.
uNE POLiTiQuE
éNERGéTiQuE COMMuNE
Qui vOiT GRAND
Le Conseil des ministres de l’Omvs a en-
gagé le Haut-Commissariat et la Sogem à
élaborer une politique axée sur le prin-
cipe de subsidiarité, afin de valoriser le
potentiel énergétique du fleuve Sénégal et
des lignes d’interconnexion Guinée- Mali-
Mauritanie- Sénégal.
Elle a pour objectif global l’augmentation
et l’amélioration de la production et la
fourniture d’énergie, à un marché poten-
tiel d’usagers, tout en assurant l’accès
équitable et transparent du réseau. De
façon spécifique, il s’agit de mettre en
place un cadre régulateur et planificateur
supranational du secteur énergétique des
quatre pays membres de l’Omvs.
Dans ce cadre, il est envisagé l’intercon-
nexion du réseau Omvs avec celui de
l’Organisation pour la Mise en Valeur du
fleuve Gambie (Omvg), à la faveur de la
réalisation des ouvrages de Gouina et de
Sambagalou-Kaléta.
Il s’agit aussi de bénéficier de l’intercon-
nexion des pays de la Cedeao à travers la
Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, dans le
cadre du Système d’Echanges d’Energie
électrique ouest africain (Eeeoa/Wapp),
ou encore de l’interconnexion aux en-
sembles maghrébin et méditerranéen. En
effet, dans le cadre des politiques de dé-
veloppement énergétique du Conseil Ma-
ghrébin de l’Electricité (Comelec) et de la
ligue arabe, l’interconnexion des pays de
l’union du Maghreb Arabe (Uma) entre
eux et aux autres ensembles sous régio-
naux arabes a été identifiée comme une
priorité ; en particulier l’interconnexion
de la Mauritanie à court terme au Maroc
et à moyen terme à Algérie. D’autre part,
dans le cadre du programme solaire mé-
diterranéen (Psm) de l’Union Pour la Mé-
diterranée (Upm), l’interconnexion de la
Mauritanie à l’ensemble méditerranéen a
été identifiée comme un projet prioritaire
devant favoriser la relation de cet ensem-
ble avec l’Afrique de l’Ouest.
La politique commune est indispensable
pour faire face à la crise énergétique pro-
voquée, d’un côté, par la croissance de la
demande et, de l’autre côté, par les
contraintes d’offre, à savoir la dépen-
dance aux importations d’équipements
thermiques et de carburants ; la sous-ex-
ploitation des sources d’énergie renouve-
lable ; l’insuffisance des infrastructures
inter-états ; les difficultés de mobilisation
des financements publics et privés.
A
L’actualité energetique concerne principalement
la réalisation des ouvrages et les jalons posés en vue
d’une planification stratégique à moyen et long termes
pour rationnaliser le développement des infrastructures.
ENERGIE
L ’ A C T U A L I T E
OMVS
L
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L
- N°
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