OMVS, Le Journal - N 11 - page 9

L
’Aménagement Hydraulique
de Diama constitué par,
d’une part, le barrage de
Diama proprement dit et,
d’autre part, les digues en
rive droite et rive gauche du
fleuve Sénégal de Diama à Rosso, ga-
rantit, depuis près de trente ans la dis-
ponibilité d’eau douce, en grandes
quantités pour la satisfaction de tous
les usages, en particulier l’agriculture
irriguée, sous ses diverses formes (cul-
tures céréalières, maraîchères et légu-
mières, cultures agroindustrielles), la
production industrielle, l’approvisionne-
ment en eau urbaine et rurale, la navi-
gation et le transport fluvial,
l’environnement, etc.
Le complexe d’ouvrages « Barrage de
Diama et Endiguement» délimite, en
effet,
une vaste cuvette
qui permet
de recueillir et d’accumuler un volume
de près de 600 millions de m
3
d’eau
en permanence alimentée par les ap-
ports d’eau, fournis par le système hy-
draulique amont, en particulier en
saison sèche par les volumes d’eau tur-
binés au barrage de Manantali. Elle est,
la source principale de prélèvement
d’eau, pour tous les usages actuels et
futurs, dans toute la zone du delta, de
la basse vallée et de la moyenne vallée
aval,.
Aussi, les digues de Diama assurent
une protection efficace des villes et vil-
lages riverains et des infrastructures
socio-économiques (périmètres hydro
agricoles, routes, etc.) et participent à
la restauration et à la sauvegarde de la
nature par la remise en eau contrôlée
des grands systèmes de défluents et
autres zones humides, la recharge des
nappes, etc.
En définitive, le fonctionnement normal
et régulier de la retenue de Diama est
une condition indispensable à la viabi-
lité et à la durabilité de tous les pro-
grammes et projets de développement,
aussi bien ceux en cours de mise
œuvre que ceux à venir dans la vallée
du fleuve Sénégal, tant en rive droite
qu’en rive gauche. Le maintien en bon
état de conservation et de fonctionna-
lité du Barrage et des digues qui sont
annexes est donc, à ce titre, un impé-
ratif.
Les initiatives de recherche de finance-
ment engagées par la SOGED et le
Haut Commissariat, en collaboration
avec les Etats membres, ont permis
d’obtenir de la Banque Mondiale un fi-
nancement de dix millions de dollars
américains (US $ 10 000 000), dans le
cadre de la deuxième phase de Projet
de Gestion Intégré des Ressources en
Eau et de Développement des Usages
à but Multiples dans le bassin du fleuve
Sénégal (PGIRE-2).
Ce financement va permettre de réali-
ser les différentes études techniques
détaillées et d’exécuter les travaux de
différentes opérations, notamment :
(1) les principales structures métal-
liques fixes et mobiles du Barrage (pal-
planches et vannes) ; (2) les systèmes
de protection anticorrosion des struc-
tures métalliques (protection passive
par revêtement peinture et protection
cathodique par anodes sacrificielles et
courant imposé) ; (3) les équipements
de manutention (portiques) ; (4) les
installations électriques et électro-
niques et les dispositifs de commande
et de mesure et (5) les installations de
production, de traitement et de distri-
bution d’eau potable.
Ce financement de la Banque Mondiale
à travers le PGIRE.2 prévoit aussi
l’achat et la mise à la disposition de la
SOGED, d’un important lot de pièces de
rechange et d’équipements de mainte-
nance.
Enfin, il faut noter que la SOGED a ef-
fectivement lancé au cours de l’année
2015, les travaux relatifs à ce Pro-
gramme de Réfection et de Réhabilita-
tion du Barrage de Diama sur fonds
propres de l’OMVS en attendant la dis-
ponibilité des fonds du PGIRE.2. En
effet les travaux de réparation des cu-
lées amont qui revêtaient un caractère
très urgent sont en cours depuis plus
de huit mois. L’achèvement de ces im-
portants travaux est prévu en février
2016.
A terme dans deux ans, la réalisation
complète de tous les travaux prévus
dans ce Projet de Réfection et de Réha-
bilitation permettra de garantir à nou-
veau la parfaite fonctionnalité de toutes
les composantes du barrage de Diama
pour plusieurs décennies.
Il demeure, cependant, que la garantie
ultime de la durabilité de la bonne
conservation et de la bonne fonctionna-
lité du barrage de Diama repose sur la
définition et la mise en œuvre d’une
stratégie de maintenance efficace et
pérenne. C’est pour cette raison que le
Conseil des Ministres de l’OMVS a créé
en février 2014, le «
Fonds de Main-
tenance et de Grosses Répara-
tions ».
La mise en place de ce Fonds constitue
pour la SOGED, une étape importante
dans la stratégie de mise en place d’un
processus de financement autonome
pour la maintenance pérenne du bar-
rage de Diama et de ses ouvrages an-
nexes et accessoires.
BOUBA CAMARA
DEIGE / SOGED
Pour l’accomplissement de sa mission d’exploitation
et d’entretien du barrage de Diama et ses ouvrages
annexes et accessoires, la convention créant la
SOGED, lui donne le droit exclusif de la vente de
l’eau du fleuve Sénégal sur l’ensemble du bassin.
Cette vente d’eau, sous la forme d’une redevance
pour le prélèvement d’eau, constitue la principale
source de recettes de la société, Dans les faits, la
contribution de la redevance à la formation du bud-
get de la SOGED a toujours oscillé entre 25 et 30
pour cent.
Dès lors, les états-actionnaires n’ont cessé d’appor-
ter des contributions pour financer les activités de
la Société.
Conscient qu’une telle situation ne saurait perdurer,
le Conseil des Ministres de l’OMVS, agissant en sa
qualité d’Assemblée des actionnaires, confiera en
2012 une
étude de redressement de la SOGED
au Cabinet Mazars. Cette étude a été suivie en 2015
d’une phase complémentaire intitulé
Etude de via-
bilisation.
Le but visé était d’approfondir certains aspects de
l’étude de redressement et de fournir à la SOGED
les éléments financiers, juridiques et organisation-
nels susceptibles de lui permettre de générer les
ressources financières nécessaires à une exploita-
tion efficace et à une maintenance pérenne du bar-
rage de Diama et de ses ouvrages annexes et
accessoires.
Le rapport provisoire a été remis par Mazars en juin
2015 et a fait l’objet d’une session extraordinaire
du Conseil d’Administration de la SOGED.
L’une des principales conclusions de l’étude est
la
possibilité pour la SOGED d’assurer un équili-
bre financier pour son exploitation courante,
à partir de ses ressources propres, entre 2024
et 2027
selon les hypothèses retenues. L’exploita-
tion courante ne prend pas en compte la rénovation
et la réhabilitation du barrage, financée dans le
cadre du PGIRE 2 et les Gros Entretiens et Répara-
tions
(GER),
dont le financement est prévu à partir
du Fonds de maintenance en cours de mise en
place.
L’atteinte de cet équilibre suppose d’une part, des
ajustements tarifaires pour toutes les catégories
d’usagers à partir de l’année 2018 et d’autre part,
l’amélioration substantielle du recouvrement de la
redevance.
Un autre sujet très important qui a été traité par
l’étude est le
renforcement du cadre juridique
.
Ce cadre reposera désormais sur un arsenal com-
posé du Règlement relatif aux principes et méca-
nismes de tarification et de commercialisation de
l’eau et de contrats qui lieront désormais la SOGED
avec les usagers et avec ses partenaires.
Toutefois, il faut noter que les détails de toutes ces
conclusions feront l’objet de larges discussions
entre la SOGED et les usagers au sein du CADRE
DE CONCERTATIONS avant de faire des propositions
consensuelles aux autorités des Etats actionnaires
pour prendre les décisions idoines.
YOUSSOUPHA KAMARA
DCR / SOGED
EtUDE DE VIABILISAtION DE LA SOGED
UN PROjEt qUI ARRIVE à SON HEURE
DÉMARRAGE DE LA RÉFECTION ET RÉHABILITATION DU BARRAGE DE DIAMA
9
OMVS
le journal
N°11 - janvier 2016
A
CT
US
DES SOC
IeTeS
OMVS N°11.qxp 2/5/16 1:57 PM Page9
1,2,3,4,5,6,7,8 10
Powered by FlippingBook