OMVS, Le Journal - N 10 - page 5

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OMVS
le journal
N°10 - Mai 2015
L’EVÈNE
MENT : CONAKRY 2015
CONAKRY, le 11 Mars 2015
Les Chefs d’Etat et Gouvernement de la République
de Guinée, de la République du Mali, de la République
Islamique de Mauritanie et de la République du Séné-
gal, réunis à Conakry, le 11 Mars 2015 à l’occasion de
la XVI
ème
Conférence des Chefs d’Etat et de Gouver-
nement de l’Organisation pour la Mise en Valeur du
fleuve Sénégal (OMVS) ;
Conscients de :
l’engagement de la communauté internationale pour
atténuer les effets des changements climatiques ;
la vulnérabilité de nos économies et de nos popula-
tions face à la variabilité climatique ;
la fragilité des écosystèmes du bassin du fleuve Sé-
négal ;
la dégradation du Massif du Fouta Djallon qui abrite
les sources des principaux cours d’eau de l’afrique de
l’Ouest.
Considérant :
la pression accrue sur les ressources naturelles du fait
de la forte croissance démographique et des besoins
croissants liés à la sécurité alimentaire et au mieux
être des populations ;
la baisse de la disponibilité des ressources en eau liée
aux changements climatiques en raison de la variabi-
lité temporelle, spatiale, et quantitative de la pluvio-
métrie et des écoulements dans le bassin du fleuve
Sénégal;
le rôle et l’expérience de l’OMVS dans la gestion
concertée des ressources en eau transfrontalières
Appellent :
les populations du bassin à une meilleure prise de
conscience des impacts liés aux changements clima-
tiques et leur mobilisation pour la mise en œuvre de
mesures d’adaptation appropriées ;
la communauté internationale à :
œuvrer pour le renforcement de la coopération inter-
nationale dans ce domaine,
se mobiliser pour appuyer l’OMVS à renforcer ses ca-
pacités et
accélérer la mise en œuvre de son programme de dé-
veloppement intégré qui contribue efficacement à la
diminution des effets de serre;
les Etats signataires de la Convention des Nations
Unies sur les Changements Climatiques à contribuer
à son application effective et à participer à la 21
ème
Conférence des Parties prévues en décembre 2015 à
Paris.
En conséquence,
les Chefs d’Etat s’engagent
à une
meilleure prise en compte de la dimension change-
ment climatique dans leurs stratégies et politiques de
développement pour le bien être de leurs populations.
FAIT A CONAKRY, le 11 mars 2015
POUR LA CONFERENCE dES CHEFS d’ETAT
ET dE GOUVERNEMENT
LE PRESIdENT
SON EXCELLENCE
MOHAMEd OULd ABdEL AZIZ
decLaratiOn de La XVi
ème
cOnFerence
deS cheFS d’etat et de gOUVerneMent
de L’OMVS SUr LeS changeMentS cLiMatiqUeS
D
ans le bassin du fleuve Sé-
négal, les modifications du
climat auront un impact
considérable sur la disponi-
bilité des ressources en
eau, les écosystèmes de
haute importance écologique, et la vie
des communautés de base. Ces effets
manifestes du changement climatique
sur le bassin risquent d’affecter les efforts
de l’OMVS en vue d’un développement
économique et social durable dans les
quatre Etats-membres, à savoir la Gui-
née, le Mali, la Mauritanie, et le Sénégal.
C’est dans ce contexte particulier que
l’Organisation, dans le cadre de la phase
2 du Programme de Gestion Intégrée des
ressources en Eau (PGIRE°, a entrepris
un large processus de prise en charge
des questions liées aux changements cli-
matiques au niveau régional, national et
local. L’objectif majeur de cette interven-
tion est d’améliorer la résilience des ins-
titutions, des communautés et des
écosystèmes du bassin du fleuve Séné-
gal, pour leur permettre de faire face aux
impacts de la variabilité et des change-
ments climatiques. Cet engagement de
l’OMVS a été confirmé par la Déclaration
des chefs d’Etat et de Gouvernement sur
le changement climatique, le 11 mars
2015 à Conakry.
Pour rappel, le finance-
ment dédié aux changements clima-
tiques dans le cadre du PGIRE 2 est de
16 millions de dollars US, soit 8 milliards
de francs Cfa.
GESTION DU BaSSIN DU FLEUVE SéNéGaL
L’OMVS décidée à intégrer LeS changeMentS cLiMatiqUeS
Les changements climatiques sont une réalité et consti-
tuent actuellement, en plus de l’accroissement des be-
soins en eau, un des défis majeurs auxquels l’OMVS doit
faire face dans ses initiatives de gestion durable de l’en-
vironnement. Cette préoccupation est l’une des priorités
de la phase 2 du PGIRE.
Dans le cadre de sa mise en œuvre, ce
processus s’articule autour de trois axes
d’intervention : la mobilisation et la faci-
litation de l’accès à l’information scienti-
fique et aux connaissances pour appuyer
la prise de décision ; la planification et la
mise en œuvre de mesures d’adaptation
et d’atténuation ; et enfin, le renforce-
ment des capacités des institutions et
des acteurs à tous les niveaux pour leur
permettre de jouer pleinement leur rôle
dans la prise en charge des impacts réels
et potentiels. Globalement, l’approche
utilisée est participative et inclusive pour
permettre l’appropriation et l’adhésion de
l’ensemble des acteurs à la prise de dé-
cision consensuelle et à la mise en œuvre
des mesures d’adaptation.
ainsi, durant le PGIRE II, il est prévu de
procéder à une évaluation de la vulnéra-
bilité du bassin du fleuve Sénégal à la va-
riabilité
et
aux
changements
climatiques ; à une élaboration et appro-
bation d’un plan d’action régional pour
l’adaptation et l’atténuation ; à une ac-
tualisation des modèles de gestion des
ressources hydriques et des documents
stratégiques utilisés par l’OMVS ; à la
mise en place des conditions préalables
pour une application effective des textes
et règlements de l’OMVS relatifs à la ges-
tion durable de l’eau et de l’environne-
ment dans les quatre Etats-membres ;
au renforcement des capacités visant di-
vers types d’acteurs aux niveaux régio-
nal, national et local (formation,
sensibilisation et partage de l’informa-
tion) pour une meilleure connaissance
Par Mohamed Fawzi Bedredine et Véronique Faye
des phénomènes climatiques, ainsi que
la planification et la mise en œuvre d’ac-
tions durables pour l’adaptation ; à
l’amélioration de la concertation entre les
différentes parties prenantes pour une
meilleure prise en charge des impacts à
toutes les échelles ; et, enfin, à l’alimen-
tation des bases de données hydromé-
téorologique
et
du
Système
d’Information Géographique (SIG) pour
renforcer le système d’observation des
ressources et de l’environnement.
La mise en œuvre des actions pilotes
d’adaptation et le caractère inclusif et
participatif des processus sont les princi-
paux défis à relever. En effet, de plus en
plus de plans sont élaborés pour l’adap-
tation au niveau national et même local,
mais peu sont ceux qui ont fait l’objet
d’une exécution, d’où la forte attente des
populations sur les actions pilotes
d’adaptation qui vont, dans un premier
temps, consolider les acquis des Plans
d’action nationaux pour l’adaptation
(PaNa) des Etats riverains. Il est indis-
pensable de mettre autour de la table
l’ensemble des acteurs concernés et les
impliquer dans la prise de décision, créer
des synergies pour une mise en œuvre
efficiente, amener à une prise de
conscience populaire et institutionnelle
sur l’urgence de la prise en charge des
questions relatives aux changements cli-
matiques. Cependant, la prise en compte
de tous ces aspects est lourde, coûteuse
et allonge la mise en œuvre des proces-
sus à l’échelle du bassin.
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