OMVS, Le Journal - N 10 - page 4

OMVS
le journal
N°10 - Mai 2015
4
L’EVÈNE
MENT : CONAKRY 2015
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Notre Organisation tient, pour la première fois, sa Confé-
rence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, en terre OMVS
de Guinée où prend source le fleuve Sénégal. Il n’est pas
exagéré de considérer le Fouta Djalon comme le château
d’eau de notre sous-région.
Cette Conférence se tient après celle de Nouakchott au
cours de laquelle nous avions réitéré notre volonté ferme
de développer le potentiel énergétique du bassin du fleuve
Sénégal. Durant ces deux années, nous avons lancé des
chantiers importants ; le 17 décembre 2013, nous nous
sommes retrouvés à Felou, au Mali, pour inaugurer un bar-
rage hydroélectrique, d’une puissance de 60 Méga Watt et
d’un productible compris entre 320 et 350 Giga Watt
heures par an.
Les barrages de Manantali et Felou réunis ont augmenté,
de façon significative, l’offre d’énergie propre et bon mar-
ché, en mettant à la disposition de nos Etats, une puissance
installée de 260 Méga Watt.
Le même jour, nous avions procédé à la pose de la pre-
mière pierre de l’aménagement de Gouina, d’une puissance
installée de 140 Méga Watt. Les travaux de cet ouvrage
sont financés, à hauteur de 95%, par un prêt concessionnel
de la banque chinoise EximBank d’un montant d’environ
415 millions de dollars américains et d’un complément de
financement mobilisé par la SOGEM, sur fonds propres.
Un dialogue fructueux a été engagé avec l’entreprise char-
gée de l’exécution des travaux ; il a permis d’obtenir un ra-
bais substantiel sur le contrat commercial des travaux de
Gouina.
Le montant ainsi dégagé est entièrement consacré à l’élec-
trification rurale.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Pour sécuriser la production électrique de Manantali, un im-
portant programme de révision des groupes a été
mis en oeuvre. Le montant total alloué à ce projet
est de 18 milliards de FCFa.
après le retrait de l’opérateur ESKOM Sa, nous
avions pris la décision courageuse de créer une nou-
velle structure transitoire, filiale de la SOGEM, la So-
ciété d’Exploitation de Manantali et Félou
(SEMaF-Sa).
Dans ce cadre, je voudrais remercier très sincère-
ment, tous nos partenaires qui nous ont fait confiance
et qui ont accepté de nous accompagner dans la mise
en oeuvre de cette décision.
Il importe également de remercier ces mêmes parte-
naires pour leur disponibilité renouvelée, à travers leur en-
gagement pour financer le projet Manantali II. La Banque
Mondiale a accepté d’y consacrer un montant de 150 mil-
lions de dollars. D’autres partenaires ont également mani-
festé leur intention de contribuer à ce projet qui permettra
une remise à neuf du patrimoine énergétique et un renfor-
cement des réseaux de transport y afférents.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Nos populations rurales ont bénéficié d’un programme
d’électrification rurale qui va se renforcer dans les pro-
chaines années.
En plus des postes de Bakel, Gouraye et Sélibaby, les loca-
lités de la zone de Manantali sont en voie d’être électrifiées.
Nous continuerons ces programmes d’électrification, au
profit de nos populations rurales, en vue d’améliorer da-
vantage leurs conditions de vie. La disponibilité de l’énergie
bon marché dans le milieu rural, constitue un puissant le-
vier de promotion économique et sociale.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Nous nous attèlerons à la réalisation rapide de tous les ou-
vrages dits de seconde génération. ainsi, les études me-
nées à travers le Schéma Directeur d’aménagement et de
Gestion (SDaGE) et l’Etude Régionale Stratégique (ERS)
ont fait de Koukoutamba un ouvrage prioritaire.
Nous avons à notre disposition les études d’avant-projet
Sommaire (aPS), de faisabilité et d’avant-projet Détaillé
avec l’élaboration des Dossiers d’appel d’Offres (aPD/DaO)
de l’aménagement de Koukoutamba. Ce barrage d’une
puissance installée de 294 MW aura une capacité de pro-
duction de 888 Giga Watt heures par an. Le coût total de
réalisation de l’aménagement (équipements de production
et transport d’énergie), a été initialement estimé à 574
millions d’euros.
L’Etude d’Im-
pact Environnemen-
tal et Social (EIES) sera réalisée cette
année. Il en est de même des études complémentaires por-
tant sur la ligne de transport haute tension 225 kilovolts
reliant la future centrale de Koukoutamba à la Capitale
Conakry et la route d’accès au site de l’ouvrage hydroélec-
trique.
Dans la même dynamique, nous avons mené les études de
faisabilité des aménagements de Gourbassi et de Boureya.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
L’aménagement hydroélectrique de Gourbassi aura des re-
tombées multiples dont la régularisation des débits, le dé-
veloppement du potentiel agricole et, accessoirement, la
production d’énergie. Ce projet a été inscrit sur la liste des
50 projets prioritaires du Continent dans le cadre du Pro-
gramme de Développement des Infrastructures de l’afrique
(PIDa).
Concernant Boureya, nous poursuivons résolument la re-
cherche des financements concomitamment avec la finali-
sation des études.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Nos pays sont tous confrontés à une crise de l’énergie aux
conséquences économiques, sociales et politiques pro-
fondes. Notre conviction est qu’ensemble nous pourrons
relever le défi énergétique. Notre espace OMVS recèle d’im-
portantes ressources énergétiques. Dans ce cadre, l’exé-
cution en cours du projet de production d’électricité à partir
du gaz mauritanien permettra de mettre à la disposition de
l’espace OMVS d’importantes capacités de production
d’électricité, à même de contribuer significativement à la
résorption du déficit énergétique de la sous-région. Il nous
appartiendra donc, ensemble, de créer le cadre adéquat
pour optimiser l’utilisation de nos ressources propres dans
l’intérêt de nos populations.
L’OMVS, qui a bien compris cet enjeu, vient d’élaborer une
Politique Energétique Commune (PEC) qui permettra d’ex-
ploiter toutes les ressources énergétiques disponibles, tout
en mutualisant les capacités de production propres à cha-
cun de nos pays. Elle a également lancé l’étude d’actuali-
sation et d’adaptation du schéma directeur de transport de
l’énergie dont la réalisation permettra de favoriser davan-
tage les échanges d’énergie entre l’espace OMVS et les au-
tres espaces de production ou de consommation.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Sur un autre plan, la navigabilité du Fleuve Sénégal enre-
gistrera une avancée significative avec la mise en place
d’un Système de Transport Multimodal (SITRaM) dont le fi-
nancement est en cours de mobilisation.
La mise en oeuvre de ce Programme de transport straté-
gique représentera l’un des socles les plus importants pour
la consolidation des relations séculaires entre les Etats ri-
verains du Fleuve Sénégal, car le transport est vecteur de
paix, de sécurité, de solidarité et d’intégration.
Je tiens à réaffirmer ici notre attachement à la mise en
oeuvre rapide de cet important programme.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Le Projet de Gestion des Ressources en Eau du Fleuve
Sénégal (PGlRE), contribuera à l’amélioration des condi-
tions de vie des populations les plus vulnérables du Bas-
sin de Fleuve Sénégal.
Nous nous félicitons de l’appui renouvelé de la Banque
Mondiale qui nous fait encore confiance en doublant l’en-
veloppe pour la seconde phase de ce projet.
L’importance de l’enveloppe réservée à l’agriculture irri-
guée, à l’agroforesterie et à la pêche augure des lende-
mains meilleurs pour ces mêmes populations.
Il me plait de rappeler que le PGlRE 1 a permis à nos quatre
Etats d’investir dans des domaines clés aux impacts directs
dans le court terme: l’agriculture irriguée, l’agroforesterie,
la pêche, la lutte contre le paludisme et les bilharzioses et
la protection de l’environnement.
avec le PGlRE 2, nous allons renforcer les acquis et intégrer
davantage les questions liées aux changements clima-
tiques, au genre et aux maladies tropicales négligées.
L’exécution de ce projet entrainera une modification posi-
tive de l’environnement économique et social du bassin du
fleuve Sénégal.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
La question des changements climatiques, reste pour nous,
à l’instar de toute la communauté internationale, une
préoccupation majeure qu’il convient d’inscrire dans nos
priorités pour les années à venir.
C’est en conjuguant nos efforts et en nous associant à ce
grand élan de prise de conscience et de solidarité à l’échelle
mondiale, que nous parviendrons à limiter les effets né-
fastes des changements climatiques sur notre sous-région,
menacée par la désertification et autres phénomènes liés
aux déséquilibres écologiques.
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Notre Organisation a réalisé et initié d’importants pro-
grammes de développement, la pérennité de ses acquis
reste tributaire de la persévérance dans l’effort solidaire.
Un effort que nous continuerons à fournir pour le bien-être
de nos peuples de Guinée, du Mali, de la Mauritanie et du
Sénégal.
Je vous remercie”.
SON EXCELLENCE aBDEL aZIZ, PRéSIDENT SORTaNT DE La CONFéRENCE DES CHEFS D’ETaT
“L’OMVS a bien compris l’enjeu des défis énergétiques”
« NOUS NOUS ATTELERONS
A LA REALISATION RAPIdE
dE TOUS LES OUVRAGES dITS
dE SECONdE GENERATION »
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