OMVS - Le Journal, Numéro 12 - page 9

le kg. Le paysan s’acquitte de ses rede-
vances et nourrit sa famille. Autre avantage,
les sous-produits comme la paille à la par-
celle se vend à 60.000 um, ce qui engendre
une plus-value qui résout toutes les charges
de la campagne.
Nous pensons qu’avec l’appui de l’OMvS,
nous pouvons avoir des moissonneuses-bat-
teuses, des semoirs, des tracteurs, une bri-
gade d’entretien, des ouvrages.
Cependant, il faut rester vigilant : un périmè-
tre réhabilité sans entretien et l’on revient à
la case départ ».
Niane Alassane Djiby,
enseignant à la retraite,
directeur du PPG1 de
Kaédi, « paysan modèle »
« 2.000 familles exploitent
le périmètre »
« J’étais enseignant de 1963 à 1999, ce qui
fait 35 ans de service. J’ai fait partie de ceux
qui ont distribué les parcelles depuis la créa-
tion de ce périmètre en 1977.
Je fais partie du comité d’exploitation qui
s’est transformé dans les années 2000 en
une union des coopératives. Je suis « pay-
san modèle » du PPG1.
Dans les années 1978 à 2009, c’était un pé-
rimètre difficile à irriguer. Avant, l’irrigation
durait un mois pour tout le périmètre. Grace
à l’OMvS qui a aidé à sa réhabilitation, nous
parvenons à une irrigation en un temps re-
cord.
Actuellement, tout le périmètre est rempli en
une semaine. Trois vannes de sectionne-
ment permettent de contrôler les eaux du
canal principal dans les zones hautes et les
zones basses sur 701 ha, alors que dans les
années précédentes il n’y avait que 650 ha.
Actuellement, on cultive la totalité du PPG
avec un rendement de 7 à 8 tonnes par ha.
La production agricole s’est bien améliorée
aujourd’hui par rapport aux années 1989-
2000 qui ont vu une chute de la production
due au mauvais état du périmètre. Cette ré-
habilitation a aidé les paysans à récupérer
les terres et permis une deuxième cam-
pagne agricole. 2.000 familles exploitent le
périmètre ».
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OMVS
le journal
N°12 - octobre 2016
Mohamed Ould Ismail,
directeur régional de
la SONADER /Kaédi
« Le vieux périmètre a
complètement changé »
« Le PPG, avant sa réhabilitation, présentait
un vieux visage de périmètre dégradé. Amé-
nagé en 1977, il a connu des exploitations
continues et un manque d’entretien qui était
caractérisé par une dégradation des ré-
seaux d’irrigation. Les moyens de pompage
n’étaient pas du tout performants… Résul-
tat : on pompait en perdant beaucoup d’eau
et l’on produisait peu dans des conditions
très difficiles. Aujourd’hui, avec la réhabilita-
tion des infrastructures par l’OMvS, le vieux
périmètre a complètement changé. Avec
l’installation de la station de pompage réno-
vée en équipement de qualité, des pompes
lines des plus modernes aujourd’hui donnent
suffisamment d’eau dans les périmètres du
PPG.
Notre réseau d’irrigation d’eau très perfor-
mant nous permet de procéder dans un
délai de quinze jours tout en évitant le travail
de nuit qui était un mauvais choix. Alors
qu’auparavant, cette besogne nous prenait
un mois, et il fallait travailler de jour comme
de nuit. Maintenant, nous travaillons de 8 à
19 heures.
Au niveau de la production, il y a une nette
amélioration. Le rendement a augmenté et
les charges d’exploitation ont diminué.
Avant, on avait des redevances variables qui
dépassaient toujours la valeur de 100.000
um. Aujourd’hui, on arrive maximum à
80.000 um à l’hectare.
Le point d’exploitation est devenu très rai-
sonnable. On peut dire que la réhabilitation
est très bénéfique dans l’ensemble. Autre
exemple : avant, on travaillait sans aire de
repos pour les paysans ; la réhabilitation a
permis d’en avoir une».
Koursouma Guèye,
présidente de l’Union des
Coopératives Mboyi Soya
« A présent, nous prenons
en charge nos familles »
« L’OMvS est intervenue à point nommé
dans notre périmètre ; il n’y avait pas de clô-
ture, notre motopompe était en panne et le
sol n’était pas aménagé.
Les canaux d’irrigation étaient inexistants.
L’OMvS a réhabilité notre périmètre en nous
dotant de clôtures, de deux motopompes
pour l’irrigation et même d’un reposoir lors
de nos pauses. Cette intervention nous a
permis de reprendre nos activités agricoles
et même de réussir une bonne campagne
au niveau des coopératives.
C’est ainsi que cette année chaque coopé-
rative a cotisé 70.000 um (120.000 francs
Cfa) pour préparer la campagne, ce qui ne
se faisait pas avant.
Nos bénéfices nous permettent de prendre
en charge nos foyers : payer les scolarités
des enfants, habiller la famille en période de
fête, et se soigner, c’est-à-dire payer des
consultations et acheter des médicaments
en cas de maladie. ».
Djiby Ndiaye, responsable
des organisations socio-
professionnelles SONADER
« Les conditions de vie
des populations
ont changé »
« La réhabilitation du périmètre du PPG1 a
facilité l’irrigation par les canaux. Surtout la
mise en place des vannes de sectionnement
qui permettent un bon drainage des canaux
secondaires et tertiaires. Avant la réhabilita-
tion, on était confronté à de sérieux pro-
blèmes. Quand on avait une fuite d’eau
quelque part, on était obligé de stopper
toute l’activité de pompage. Actuellement,
ce n’est plus le cas, il suffit d’isoler la zone
avec les vannes de sectionnement et l’on
peut continuer à irriguer.
On a fait quelques planages au niveau des
parcelles ; près de 50 hectares au niveau de
la zone haute. Le problème d’irrigation ne se
pose plus sur les 700 ha du périmètre. Dans
la zone haute, il y avait 405 ha qui n’ont pas
pu être exploités pendant plusieurs années ;
maintenant, il n’y plus de problème d’irriga-
tion du côté de la station de pompage. Au-
paravant, on ne pouvait pas allumer les
quatre motopompes en même temps ; main-
tenant avec le transformateur, en un temps
record, il est possible d’irriguer tout le péri-
mètre de la zone du PPG1. Au niveau du
drainage, on avait de l’eau qui submergeait ;
avec le canal de jonglage, ce problème est
réglé ; on avait des pertes de 160 ha par an,
faute de drainage ; aujourd’hui, le périmètre
est fonctionnel.
La production agricole s’est améliorée : on
était à 400 ou 500 ha avant la réhabilitation ;
actuellement, nous n’avons plus de pro-
blème avec nos 700 ha exploitables. Sur le
plan de la redevance, grâce à la réhabilita-
tion, le problème de rendement ne se pose
plus. Nous obtenons de 4 à 6 tonnes par ha,
et le problème de l’eau est réglé.
Les conditions de vie des populations ont
changé : une bonne production agricole
avec un prix du paddy acceptable, 110 um
des responsables du ppG1 de Kaédi témoignent
agriCuLture irriguÉe : LeS grandS travauX du
pGIRE
dOssIER
Depuis la création du Périmètre Pilote du Gorgol (PPG1) agricole, les populations
se sont investies pleinement dans l’agriculture. Le Centre de recherche agricole et
l’Ecole de vulgarisation agricole ont permis de former et d’encadrer les agriculteurs
kaédiens et d’introduire de nouvelles variétés de semences à même d’augmenter
les rendements.
Le vieillissement des périmètres, le manque d’entretien des réseaux hydrauliques
et les pannes récurrentes des motopompes avaient conduit à l’abandon graduel
du PPG. Avec la réhabilitation des ouvrages hydrauliques, le renouvellement des
motopompes de la station, les activités ont repris dans les parcelles.
Les deux précédentes campagnes ont donné de bons résultats : de 6 à 7 tonnes
à l’hectare.
Aujourd’hui, Kaédi connait une intense activité d’échanges transfrontaliers. Si l’on
en croit les témoignages recueillis sur place, le commerce est florissant grâce à
l’agriculture et ses sous-produits.
Les réserves céréalières sont à un niveau satisfaisant dans les ménages. Le surplus
est vendu au marché et les revenus tirés de cela sont réinvestis dans les activités
de teintures de tissus dont Kaédi est le berceau, à l’achat de cheptel ou à la mo-
dernisation de l’habitat et à l’acquisition de biens de consommation.
En d’autres termes, la réhabilitation du PPG1, en boostant les activités agricoles, a
permis d’améliorer très sensiblement les conditions d’existence des populations.
Les femmes, grâce à leurs coopératives, connaissent une certaine autonomisation
et participent au développement de la cité. Les jeunes ne semblent plus tentés par
l’émigration clandestine
Aujourd’hui l’autosuffisance alimentaire est relativement atteinte grâce aux deux
années de bonne campagne et aux revenus tirés de ces activités mais aussi à la
diversification culturale. En attendant la mécanisation agricole qui permettra de
faire de Kaédi le grenier agricole de la Mauritanie.
Kaédi, grenier agricole en puissance
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