OMVS
le journal
N°12 - octobre 2016
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Mauritanie : la seconde vie du gorgol
L
e Gorgol, affluent du fleuve Séné-
gal, donne également son nom à
la région ou
Wilaya
. Le Gorgol est
une wilaya agrosylvopastorale, où
l’agriculture constitue la principale
activité économique, en raison des impor-
tantes potentialités hydroagricoles : terres
arables, eaux de surface, sols fertiles…
Le Périmètre Pilote du Gorgol, appelé
PPG1, est situé sur la rive droite du fleuve
Sénégal en amont du confluent avec le
Gorgol, près de la ville de Kaédi. La super-
ficie aménagée avoisine les 700 ha ; la
première mise en eau a été faite en 1977.
En 1981, le périmètre a été inondé suite à
la rupture de la digue de ceinture. D’impor-
tants travaux de réhabilitation ont eu lieu
en 1982 et 1983, principalement pour ren-
forcer l’endiguement et réviser complète-
ment la station de pompage. Depuis lors,
aucune réhabilitation du système d’irriga-
tion n’a été effectuée au niveau du périmè-
tre. Les digues ont également subi
beaucoup de dégradations dues à l’écou-
La station comprend 4 groupes de motopompes alimentées par une armoire com-
posée de 4 compartiments, d’1 refroidisseur et de 2 condensateurs. Il y a une prise
d’eau sur le Fleuve et une deuxième sur le Gorgol, ce qui permet d’alimenter le
PPG1 à partir de ces sources selon la saison de hautes ou de basses eaux. Cette
station de pompage est performante et permet d’irriguer les 700 ha du PPG1 en un
temps record. Cependant le besoin de maintenance des équipements appelle au
renforcement des capacités du personnel.
Fiche technique de la station de pompage
Wilaya du Gorgol : quelques chiffres…
1
Diéri : désigne les terres non inondables par les eaux du fleuve donc sur lesquelles
on ne peut pas pratiquer de cultures de décrue. Elles sont plutôt de type aride,
avec une agriculture qui dépend de la pluie et/ou de l’irrigation
Après le Trarza, la Wilaya du Gorgol est la seconde région agricole de Mauritanie,
où sont pratiquées l’agriculture pluviale (décrue et bas-fonds) et l’agriculture irri-
guée.
La culture de Diéri
1
est pratiquée à grande échelle sur le territoire de la Wilaya et
porte principalement sur le sorgho, le maïs, le mil, les pastèques et le niébé. Les
surfaces exploitées au cours de la campagne 2009/2010 ont été de 17.016 hec-
tares soit 10,52% de la surface totale exploitée en Diéri à l’échelle du territoire na-
tional. Les surfaces exploitées ont connu une fluctuation importante lors des trois
dernières campagnes, passant de 16.423 ha en 2007/2008 à 13.205 ha en
2008/2009, puis à 17.016 ha en 2009/2010.
La culture de décrue traditionnelle est largement pratiquée au Gorgol, principale-
ment le long du Gorgol noir, avec un important potentiel qui peut aller jusqu’à
30.000 ha. Son exploitation demeure confrontée à d’innombrables difficultés, no-
tamment le faible accès des paysans aux outils et techniques culturales de perfor-
mance et à l’expertise agronomique, le manque de sécurisation des champs et la
faiblesse des rendements.
La culture de décrue contrôlée y est possible notamment grâce aux aménagements
de contrôle des crues du fleuve Sénégal. Pour la campagne 2009/2010, les super-
ficies exploitées en décrue contrôlée ont atteint 7.528 hectares soit 79,2% des sur-
faces cultivées en décrue contrôlée en Mauritanie.
L’agriculture irriguée est principalement concentrée au niveau de la Moughataa
(Département) de Kaédi et au niveau du Barrage de Foum Gleita dans la Mougha-
taa de Mboud. Elle a connu d’importantes fluctuations au cours des dernières an-
nées aussi bien au niveau de l’envergure des surfaces cultivées qu’en ce qui
concerne le volume de la production.
lement des eaux de pluies, au passage du
cheptel et des véhicules de transport.
De même, faute de vanne de sectionne-
ment, la station de pompage ne pouvait
plus assurer l’irrigation normale des eaux
dans les périmètres à cause de moto-
pompes défectueuses. Il fallait un mois de
pompage pour remplir les périmètres agri-
coles.
Une situation qui a conduit les paysans et
producteurs à réduire leurs activités voire
à abandonner leurs périmètres à cause de
manque d’eau au niveau des canaux d’ir-
rigation bouchés ou envahis par des
algues. Du coup, la production agricole a
chuté de près de la moitié, créant ainsi des
situations de besoin alimentaire et la dé-
capitalisation des biens des agriculteurs.
Les femmes qui secondaient les hommes
dans les activités agricoles ont également
rencontré des difficultés au niveau de
l’aménagement de leurs parcelles. Pire,
beaucoup de jeunes, déçus par les rende-
ments agricoles, devenaient des candi-
dats potentiels à l’émigration clandestine.
Dans le cadre de la première phase du
PGIRE, l’OMvS a entrepris la réhabilitation
du périmètre et le renouvellement des
groupes de motopompes de la station de
pompage de Kaédi. Actuellement il existe
trois vannes de sectionnement dans la sta-
tion : une vanne qui puise de l’eau sur le
Gorgol, une vanne qui puise de l’eau sur
le Fleuve et une vanne d’évacuation des
eaux usées. Le périmètre dispose de qua-
tre canaux principaux, plus un canal avec
un drain principal pour retirer l’excès d’eau
dans les périmètres. Le changement du
transformateur au niveau du pompage et
l’installation des quatre motopompes a
permis d’irriguer en un temps record tout
le périmètre du PPG1. Grâce à cette inter-
vention de l’OMvS, les paysans bénéfi-
ciaires du PPG1 du périmètre de Gorgol
sont en mesure de faire une très bonne
campagne agricole.
agriCuLture irriguÉe : LeS grandS travauX du
pGIRE
dOssIER
Station de pompage
Vannes de sectionnement
