Plaquette : Grand angle - Dossier spécial sur le projet navigation de l'OMVS

OFFSHORE N°3/JUILLET 2020 OFFSHORE N°3/JUILLET 2020 10 11 G rand angle OUVRIR LE BASSIN À LA MER ET AU MONDE Depuis la création de l’Omvs en 1972, le Projet Na- vigation sur le Fleuve Sénégal a fait l’objet d’un grand nombre d’études techniques, économiques et environnementales, qui ont mis en évidence non seulement son intérêt économique, mais aussi son intérêt stratégique pour le désenclavement, l’amé- nagement du territoire et l’intégration physique des populations riveraines du fleuve. Focus sur un pro- jet qui va restaurer une navigation pérenne entre les ports de Saint-Louis au Sénégal et d’Ambidédi au Mali et reconnecter le bassin à l’océan atlantique sur une distance de 905 km. Dans le temps, le cours navigable du fleuve Sénégal, en complément avec les pistes caravanières du Sahara et les liaisons cô- tières de l’atlantique, a contribué à créer des échanges florissants entre l’Afrique de l’Ouest d’une part, les régions de l’Afrique du Nord, de l’Europe et de l’Asie mineure d’autre part. Ces échanges portaient sur le commerce de l’or, des peaux, de la gomme arabique, etc. contre le sel et les denrées alimentaires. Au milieu du XVIème siècle, DOSSIER SPÉCIAL SUR LE PROJET NAVIGATION DE L’ OMVS ! O BISSAU SENEGAL GUINEE SIERRA LEONE Ambidedi MAURITANIE MALI COTE D'IVOIRE Manantali Lac de Guiers Lac de Rkiz Aleg Kayes Mbout Matam Bogué Podor Bakel Kaédi Rosso Dagana Maghama Bingassi Linguère St-Louis Bafoulabé Tambacounda Richard-Toll DAKAR BANJUL BAMAKO Conakry NOUAKCHOTT Sénégal Falémé Ferlo Doué Bakoye Baoulé Karakoro Bakoyé Térékolé Gorgol Blanc O.Guéloua Bafing Gorgol Noir Source: OMVS Réalisation: DEDD, 2014 0 80 160 40 Kilomètres 4 Légende Capitale Villes principales du bassin chenal navigable Réseau hydrographique C h e n a l n a v i g a b l e d u b a s s i n v e r s a n t d u f l e u v e S é n é g a l les portugais ont remonté le fleuve pour échouer aux environs des chutes de Félou en amont de Kayes. Un siècle plus tard, avec la création du Fort de Saint-Louis par les français en 1659, un important trafic fluviomaritime s’est développé entre l’Eu- rope et l’Hinterland du fleuve Sénégal. Le trafic portait sur: la gomme arabique, le coton et les produits agricoles en exporta- tion, les denrées alimentaires et les biens de consommation en importation. A partir de 1925, la navigation a amorcé son déclin sous les effets conjugués de plusieurs facteurs : manque de crédits nécessaires; création du port de Dakar et son raccordement à Saint- louis Dakar de- venant de ce fait le nouveau pôle d’activi- tés de la sous-région ; contraintes liées au franchissement de la barre de Saint-Louis pour les navires océaniques ; baisse conti- nue de l’hydraulicité du fleuve. Mais aujourd’hui, l’OMVS semble détermi- née à concrétiser ce projet. Elle a créé à cet effet en 2011 la Société de Gestion et d’Exploitation de la Navigation sur le fleuve Sénégal (Sogenav) Les travaux du Projet Navigation de l’OMVS seront réalisés sous l’option de construction clé en main avec apport de financement. Dans ce cadre, un contrat commercial a été signé entre l’OMVS et l’entreprise AFCONS Inde, le 11 Octobre 2019 à Dakar. Le projet sera finan- cé par Eximbank de l’Inde pour un mon- tant de 520 600 000 dollars, soit un peu plus de 290 milliards de Fcfa. Le processus de mobilisation du financement par les Etats membres de l’OMVS est en cours. A terme, la navigabilité du fleuve Sénégal, devra favoriser le décollage économique du bassin, et la valorisation de ses res- sources naturelles, notamment en amélio- rant les conditions d’accès des régions en- clavées, aux marchés extérieurs. Il va aussi permettre, l’intégration sous régionale des pays riverains, ainsi que le développement du commerce intra-zone du bassin, et ce- lui international des Etats membres. En somme, ce sera un véritable levier d’inté- gration, de commerce, de tourisme, c’est- à-dire de développement des pays.