OMVS le journal N° 09 - Août 2014

OMVS LE JOURNAL - N°09 AOût 2014 8 Monsieur le Directeur Gé- néral, quelles sont les missions de la so- ciété, quels sont les principes et modalités de production, d’exploitation et de gestion de l’énergie produite par l’OMVS ? La SOGEM a été créée le 7 janvier 1997 par une Convention des Chefs d’Etats et de Gou- vernement de l’OMVS avec pour mission de réaliser au nom des Etats, en qualité de Maî- tre d’ouvrage délégué, les ouvrages du Projet Energie de Manantali, d’assurer l’exploita- tion et la maintenance, à travers un Opéra- teur indépendant sélectionné par appel d’Offres ouvert, du barrage de Manantali achevé en 1988, du Réseau Interconnecté de Manantali (RIMA) constitué de la Cen- trale hydroélectrique de Manantali, d’une capacité de 200 MW pour un productible moyen annuel de 807 GWh, du Centre de conduite et de télécommunication (Dispat- ching) de Manantali, des douze (12) postes HT/MT et d’une série de lignes haute tension d’une longueur totale de plus de 1 700 Km au Mali, en Mauritanie et au Sénégal. La factu- ration de l’énergie produite, le recou- v r e m e n t des fac- tures au- près des S o c i é t é s d’électricité (SdE) des pays concer- nés ainsi que la gestion du mécanisme de rembour- sement des dettes directes et indirectes de SOGEM rentrent également dans les missions de la SOGEM, mais confiées à l’Opérateur. La Convention de création de la SOGEM a pris la précaution de préciser que SOGEM pour- rait être chargée de la réalisation et de l’ex- ploitation de tout autre ouvrage commun rentrant dans son domaine d’activité. C’est ainsi que lui a été confiée la réalisation de l’aménagement de Félou et plus récemment celle de l’ouvrage de Gouina. Les investissements ainsi réalisés constituent des « Ouvrages Communs » au sens donné à ces termes par la Convention de création de l’OMVS. Afin de mener à bien les missions décrites ci-dessus, les Etats, en accord avec les par- tenaires techniques et financiers, ont doté la SOGEM d’instruments juridiques efficaces dont les plus importants sont le ProtocoleTa- rifaire et ses annexes comprenant les moda- lités et principes de fixation des tarifs, le Contrat type de Cession d’Energie entre l’Opérateur et les Sociétés d’Electricité (SdE), les mécanismes de concertation et d’inter- connexion, etc… Le Comité Technique Permanent de l’Inter- connexion (CTPI) regroupant les Experts techniques de SOGEM, des SdE et de l’Opé- rateur, créé dans ce cadre, constitue un ins- trument exemplaire, sous la supervision du Comité Directeur de l’Interconnexion, au service du système électrique des Etats membres de l’OMVS. A son actif, plusieurs réalisations dont la plus la significative est la mise en place des Principes Généraux d’Ex- ploitation du Réseau Interconnecté de l’OMVS (PGERIO) qui a servi d’exemple au système d’Energie Electrique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (EEEOA) plus connu sous le nom de WAPP. La répartition de l’énergie produite par les installations du patrimoine énergie de l’OMVS confiées à la SOGEM se fait sur la base de clés de répartition adoptées de façon consensuelle par les plus hautes Au- torités de notre Organisation. Les Etats membres de l’OMVS ont réalisé ensemble 2 ouvrages hydroélectriques, Ma- nantali et Félou. Que représente au- jourd’hui l’énergie hydroélectrique dans la consommation de ces Etats ? Dans leur po- litique énergétique globale ? Il est utile d’évoquer ici, pour les saluer, deux des Conventions de l’architecture de l’OMVS. Il s’agit de la Convention désormais historique relative au statut juridique des Ouvrages communs du 21 décembre 1978 et de celle relative aux modalités de finan- cement de ces mêmes ouvrages du 12 mai 1982. En effet, ces deux instruments, cou- plés à la Charte des Eaux du fleuve Sénégal du 28 mai 2002, ont permis de faire de l’OMVS un organe de bassin de fleuve trans- frontalier exemplaire dans le monde. La réa- lisation d’ouvrages en commun constitue véritablement un socle solide pour le pacte de solidarité, de partage et d’équité entre les Etats-membres. C’est aussi un facteur de sta- bilité et de paix sous régionales. La recherche d’une solution optimale et du- rable à la crise énergétique aigüe qui sévit dans les Etats-membres de l’OMVS depuis bien longtemps, caractérisée notamment par un important déficit de l’offre par rapport à demande, passe impérativement par l’utili- sation de l’immense potentiel du bassin du fleuve Sénégal pour asseoir durablement l’autosuffisance énergétique de nos Etats. Le choix de l’hydroélectricité découle de cette vision partagée des Pères fondateurs de l’OMVS de recourir à nos ressources propres au double sens de l’indépendance par rap- port à la ressource et de l’écologie pour ar- rêter le recours à des énergies de substitution coûteuses, non durables. Aujourd’hui, malgré les énormes efforts déjà consentis, la production d’énergie à partir de source hydroélectrique représente encore moins de 20% dans le mix énergétique des pays de l’OMVS. Il est impératif de corriger cette tendance. C’est dans ce contexte que les ouvrages hy- droélectriques de Manantali (200 MW) et de Félou (60 MW) ont été réalisés. Ils sont les premiers d’une série qui se poursuivra avec ceux de Gouina (140 MW) et Gour- bassi (18 MW) au Mali et Koukoutamba (293 MW), Boureya (114 MW), Balassa (180 MWMW) en Guinée. Avec ses grands projets, notre organisation doit s’imposer comme un acteur important dans la mise en place du futur marché sous régional de l’énergie. Notre croyance est qu’il n’y a pas d’alterna- tive à la valorisation graduelle de toutes les ressources du bassin du fleuve Sénégal. L’on mesure ici toute la hauteur de la déclaration- programme du Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouver- nement de l’OMVS, annoncée lors en dé- cembre dernier lors de la double cérémonie consacrée à l’inauguration de Félou et à la pose de la première pierre de Gouina. Je cite : « Notre espace recèle également d’autres ressources énergétiques importantes. Dans ce contexte, l’exécution en cours du projet de production d’électricité à partir du gaz «Notre Organisation doit s’imposer comme un acteur important dans le futur marché sous-régional de l’énergie» Directeur Général de la SOGEM Cheikh Ould Bedda, Interview L a SOGEM vient de franchir un cap im- portant avec la créa- tion de la nouvelle Société d’exploitation des ouvrages de Manantali et Félou, SEMAF SA, suite à la fin de la collaboration avec l’opérateur sud-africain ESKOM. L’occasion que sai- sit M. Cheikh Ould Bedda, le Directeur général de la SOGEM pour indiquer les nouvelles orientations de la société de gestion de l’ou- vrage de Manantali, et d’af- ficher son ambition d’en faire une société moderne, mieux gérée et plus attrac- tive pour les partenaires techniques et financiers . Entretien…

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