OMVS le journal N° 09 - Août 2014

5 A C T U OMVS LE JOURNAL - N°09 AOût 2014 L e Ministère des Affaires Etran- gères du Royaume des Pays-Bas apporte une assistance tech- nique et financière à l’OMVS depuis 2006 par le projet GIRE Trustfund phase 1 et 2. Jusqu’à ce jour, cet appui a porté surtout sur la lutte contre les végétaux aquatiques envahis- sants (notamment le typha), la mise en place d’infrastructures d’AEP et l’installa- tion de piézomètres pour renforcer le suivi de la nappe souterraine dans la basse vallée et sur la lutte contre l’érosion dans le Haut Bassin au Mali. Lors de ces deux premières phases de l’ap- pui, l’objectif global était d’inverser les ten- dances à la dégradation des ressources en eau et de l’environnement du bassin, avec la perspective d’assurer à l’ensemble du bassin un développement durable intégrant la lutte contre la pauvreté et l’adaptation au changement climatique. Afin de préserver les acquis de ces deux phases, mais aussi de s’adapter aux nou- velles orientations politiques de l’appui des Pays-Bas, l’objectif global de la troisième phase sera de contribuer à la sécurité ali- mentaire des populations du bassin par une amélioration des conditions d’accès à l’eau en tant que facteur de production, et par la préservation du fonctionnement hydrau- lique du Fleuve Sénégal et de ses affluents. Ce nouveau Programme sera structuré en quatre composantes centrées sur les do- maines de problèmes environnementaux prioritaires du Plan d’Action Stratégique (PAS) approuvé par les Etats de l’OMVS à travers le Conseil des Ministres. La résolu- tion de ces problèmes environnementaux liés à l’eau inclut des approches qui contri- bueront à accroître de façon durable la pro- ductivité agricole des terres. Ces domaines ciblés ont fait déjà l’objet d’interventions à titre pilote avec des résul- tats très encourageants comme : les travaux de lutte contre la dégradation des berges du fleuve et l’érosion des terres Une 3 e phase pour consolider les 2 premières APPUI DU ROYAUME DES PAYS BAS À L’OMVS La réalisa- tion du SDAGE du Fleuve Sé- négal par l ’ OMV S , en 2011, a mis en exergue la nécessité d’une gestion locale et concertée des res- sources (sols, eau, etc.) du bassin avec tous les acteurs. Le SAGE est défini comme une déclinaison du SDAGE au ni- veau local. Pour répondre à l’application de l’orientation fondamentale n° 4 («pré- server l’environnement et s’adapter aux changements climatiques») du plan des mesures du SDAGE, trois SAGEs pilotes ont été proposés. Il s’agit du haut bassin versant guinéen avec la dégradation des trois principales têtes des sources du Ba- fing, de la zone aval de Manantali avec la dégradation des berges et du Delta avec la qualité de l’eau du fleuve Sénégal. LE HAUT BASSIN GUINéEN Le Bafing, principal affluent du fleuve Sé- négal est alimenté par dix-sept (17) têtes de sources. Sur ces dix sept, trois sont considérées comme principales : Gouba, Morondé et Salla Maayo. Elles sont situées dans la commune rurale de Tolo, préfec- ture de Mamou. Ces sources constituent des points d’alimentation en eau, assez li- mités, pour les villages les plus proches. Les causes de cette dégradation sont les actions anthropiques. Avec une popula- tion relativement dense sur Tolo, la zone est en proie aux coupes abusives d’arbres, aux feux de brousse, au surpâturage, à la pratique traditionnelle de l’agriculture, aux problèmes fonciers non maîtrisés, etc. Ainsi, des désordres dans l’écoulement de la source peuvent apparaître et pourraient être dus à des colmatages naturels liés aux ruissellements de terre et/ou de matière or- ganique. Cette zone présente d’importants enjeux environnementaux. C’est ainsi que la lutte contre la dégradation des têtes de sources due à la fois à la forte utilisation des sols pour l’agriculture, à l’élevage et à la défo- restation, constitue l’un des objectifs prin- cipaux de ce SAGE. En fait, l’objectif est de lutter contre l’érosion et assurer la pé- rennisation de la ressource en eau pour les besoins locaux mais aussi pour les besoins humains et écosystémiques de tout le bas- sin versant du fleuve Sénégal. LA zONE AVAL DU BARRAGE DE MANANTALI La zone d’influence du barrage hydroélec- trique de Manantali est un territoire dispo- sant d’un important potentiel hydro-agricole et économique favorisé par la présence de la retenue de Manantali. Cependant au nombre des problèmes en- vironnementaux dont souffre l’ensemble du bassin, ce territoire, se particularise par la dégradation des terres en général et, en particulier, celle des berges. Celle-ci me- nace sérieusement la disponibilité des terres agricoles par la destruction du peu de terres arables de la zone. Aujourd’hui, le village de Babaroto, situé dans la com- mune de Bafoulabé, est fortement menacé de disparition à cause de cette dégrada- tion. LE DELTA Les sources de pollution diagnostiquées ici ont des effets négatifs sur la qualité de l’eau dans le fleuve Sénégal. Il s’agit d’une zone d’interface de pollution. Cette dégra- dation de la qualité de l’eau est surtout liée aux aspects ci-après : les rejets d’eaux usées et pluviales de Rosso ont comme exutoire le fleuve Séné- gal ; les rejets d’eaux de drainage des cultures irriguées en rive gauche, d’une salinité po- tentiellement élevée et contenant des phy- tocides, se déversent dans le fleuve Sénégal ; les rejets d’eaux de drainage de cultures irriguées en rive droite arrivent dans des dépressions naturelles qui constituent des zones d’habitat et de séjours temporaires de nombreuses espèces animales (phaco- chères, oiseaux, etc.) dont certaines sont en migration ; les rejets d’eaux de tanneries et des tein- tureries de Rosso se déversent dans le fleuve Sénégal ; les ordures entreposées dans les décharges sauvages le long du cours d’eau finissent leur séjour dans ses eaux ; le développement du typha favorise la prolifération des moustiques vecteurs de maladies (paludisme) et constitue à la fois une cause d’obstruction de l’écoulement des eaux et un risque sanitaire. Des plans d’actions ont été élaborés pour baliser les axes de lutte contre les problé- matiques environnementales citées dans ces trois sous bassins du Fleuve Sénégal. Chaque plan d’action définit les activités à mener, les moyens requis et les acteurs intéressés (OMVS, Etat, Collectivités, Or- ganisations locales, ONG, partenaires techniques et financiers, etc.). L’OMVS est en train de chercher les finan- cements requis pour la mise en œuvre des Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Fleuve Sénégal. Direction de l’Environnement et du Développement Durable (DEDD). DU SDAGE au schéma Directeur d’Aménagement des Eaux (SAGE) du Bassin du Fleuve Sénégal. (sous-bassin de la rivière Paparah) dans le haut bassin à Kayes (Mali) ; la lutte contre les végétaux aquatiques en- vahissants par le traitement mécanique (re- profilage des berges, faucardage et curage) ; la mobilisation des populations pour la GIRE à travers la création et la mise en place des Association d’Usagers (AdU). Pour consolider ces acquis, conformément au Plan d’Action Stratégique et aux autres outils de planification de l’OMVS, la troi- sième phase de l’appui néerlandais à l’OMVS appuiera la mise en œuvre d’un en- semble d’activités qui sont organisées à tra- vers les quatre composantes suivantes : Composante I : Protection des têtes de sources, des berges des cours d’eau et lutte contre la dégradation des terres dans le haut bassin ; Composante II : Lutte contre les végétaux aquatiques envahissants dans le delta et mise en place des associations d’usagers ; Composante III : Amélioration des données et des connaissances sur les ressources na- turelles du bassin et les usages de l’eau et des terres ; Composante IV : Appui institutionnel à l’OMVS et aux services nationaux. Le montant total du financement de cette phase est de 12 800 000 Euros environ , dont 11.272.866 euros pour les activités ci- dessus (Trustfund 3) et 1.516.768 euros pour le renforcement des différents partenariats avec les institutions néerlandaises (dans les domaines de la gestion des ressources en eau, la navigation fluviale, la télédétection, …) à travers le « Waterschap Rivierenland » qui est le partenaire principal de l’OMVS aux Pays Bas. La prolifération des végétaux aquatiques envahissants et particulièrement du typha australis dans le Delta et la Basse Vallée du fleuve Sénégal, est un des problèmes prioritaires posant une hypothèque sur le développement des activités socioécono- miques, notamment l’agriculture irriguée, la pêche et l’élevage. pour lutter contre les végétaux aquatiques envahissants. Entre 2008 et 2012, le Haut commissariat de l’OMVS a exécuté, en partenariat avec la Banque Mondiale, et avec l’appui tech- nique et financier du Royaume des Pays- Bas, un programme de lutte contre cette invasion. Dans le cadre de la mobilisation sociale déroulée pour accompagner le projet, 50 structures d’usagers ont été créées et/ou renforcées durant les deux phases du pro- gramme, et des équipements acquis pour l’entretien des axes hydrauliques réhabili- tés. Du 05 au 20 avril 2014, une formation a été dispensée par IPC Groene Ruimte (ins- titution néerlandaise spécialisée) a eu lieu au Centre Interprofessionnel pour la For- mation aux métiers de l ́Agriculture (CIFA) de Ndiaye. L’objectif principal de cette formation était de doter les associations d’usagers (AdU) de chacun des 6 axes hydrauliques, traités dans la deuxième phase du Projet, d’un conducteur compétent et autonome pour l’entretien et la maintenance. A cette occasion, le Secrétaire Général de l’OVMS, M. Madine BA, s’est rendu sur le terrain et s’est entretenu avec les partici- pants auxquels il a ensuite remis les certi- ficats de participations. LUTTE CONTRE LE TYPHA Formation des usagers à l’utilisation du matériel de curage et de faucardage Amadou Lamine Ndiaye, Directeur DEDD Pelles hydrauliques acquises pour l’entretien des axes

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