OMVS le journal N° 09 - Août 2014

L ’Omvs et la Banque mondiale ont procédé conjointement ce 25 juin au lancement de la se- conde phase du Projet de Ges- tion intégrée des Ressources en Eau et de Développement des Usages Multiples (Pgire2). La cérémonie d’ouverture s’est déroulée au King Fahd Pa- lace de Dakar, sous la présidence du Haut commissaire de l’Omvs, en présence de son Adjoint, M. Marimantia Diarra, du Secré- taire général M. Madine Ba, de Madame Véra Songwe, directrice des Opérations de la Banque mondiale, de Son Excellence M. Pieter Jan Kleiweg de Zwaan, ambassadeur des Pays-Bas au Sénégal, ainsi que des res- ponsables et experts du Système Omvs et des administrations des Etats. Prenant la parole en premier, Mme Songwe s’est félicitée de la coopération avec l’Omvs et rappelé que pour la Banque, le Pgire est un outil de lutte contre la grande pauvreté dans les Etats riverains grâce à une interven- tion régionale. Elle a mis en exergue les ré- sultats obtenus dans des secteurs vitaux comme la santé, la pêche, l’agriculture et la préservation de l’environnement du bassin, qui ont contribué à améliorer les conditions de vie des populations. Dans son discours, le Haut Commissaire a souligné les résultats satisfaisants de la pre- mière phase, qui ont permis d’obtenir le doublement du financement du Pgire2 par rapport à la 1ère phase. Ces résultats, dira- t-il, ont été rendus possibles par la mobilisa- tion et la détermination de tous les partenaires techniques et financiers de l’Omvs. M. Komara a ensuite engagé toutes les équipes impliquées dans la mise en œuvre du projet à faire preuve de diligence, et de solidarité dans le partage des expé- riences. Le Pgire a été formulé pour favoriser l’amé- lioration des conditions de vie des popula- tions locales dans le bassin du fleuve Séné- gal, grâce au développement des usages multiples des ressources en eau. Après la mise en œuvre du Pgire 1 sur la période 2007–2013, la Banque Mondiale et l’Omvs se sont accordés pour poursuivre les activités pendant une seconde phase (Pgire 2) qui s’étendra de 2014 à 2021. A cet effet, 240,5 millions de dollars Us ont été mobili- sés, dont 212,5 millions au titre de l’Ida, 16 millions de dollars Us du Fonds pour l’Envi- ronnement mondial et 12 millions de dollars Us au titre de la contrepartie des Etats mem- bres. Démarrage du Pgire 2 Le Volet Genre et Participation du Public, la Nouveauté du PGIRE 2 La prise en compte de la problématique du genre est incontournable tant au niveau mondial comme au niveau africain, tels que présentée par la déclaration de Dublin (1992), signée par plus de 100 pays, et le principe N° 2 de Rio qui reconnaissent que « les femmes jouent un rôle central dans l’approvisionnement, la gestion et la préser- vation de l’eau et que leur participation pleine et entière est particulièrement néces- saire 1 » Ainsi, pour une Gestion Intégrée des Res- sources en Eau, il est important de travailler dans une perspective holistique, qui cherche à définir les disparités sociales entre les hommes et les femmes, en termes de béné- fices, de coûts, de prise de décision, et d’ac- cès équitable aux ressources et à leur contrôle 2 . C’est à ce titre que l’intégration d’un Volet transversal Genre et Participation du Public dans le PGIRE2 est particulièrement inno- vante. Ce volet vient en appui aux activités, d’Information, de Sensibilisation et de Com- munication des composantes Développe- ment Institutionnel, et Développement des usages à buts multiples des ressources en eau. Sa mise en œuvre s’appuiera sur une stratégie et des plans d’action pour l’inté- gration transversale du Genre dans les diffé- rentes sous composantes du Projet: Pêche, Hydro Agricole, Santé, Changement Clima- tique, Mesures de sauvegarde environne- mentales. Il s’agira d’asseoir une participation équita- ble des femmes et des hommes dans les ac- tivités du Projet, une sensibilisation accrue sur la nécessite de l’équité de genre par les acteurs locaux et les décideurs, et une aug- mentation du nombre de bénéficiaires femmes dans le projet, pour l’atteinte de l’in- dicateur phare qui est qui stipule que sur une population de 4,5 millions personnes au sein du Bassin du Fleuve Sénégal, visées comme bénéficiaires direct du projet, plus de 51% soient des femmes. D’autres sous-indicateurs insistent pour une place prépondérante des femmes comme bénéficiaires : Sur les 56 200 petits exploitants agricoles et agriculteurs pratiquant une agriculture de subsistance et ciblées comme bénéficiaires pour un accès plus facile aux terres irriguées, à l’agroforesterie ou à une meilleure gestion des ressources en eau, dont un contrôle accru de l’agriculture d’inondation, au moins 2500 devront être des femmes qui pourront bénéficier de petits jardins maraî- chers/champs. Pour les 12 000 personnes pressenties pour la pêche artisanale, (capture de poisson, transformation ou la vente) 58% devront être des femmes. Au niveau de la couverture sa- nitaire à travers le basin, le nombre de femmes de 15-49 ans dormant sous des A C T U OMVS LE JOURNAL - N°09 AOût 2014 4 Cette seconde phase du projet a pour objectif de renforcer le développement des usages à buts multiples des ressources en eau du bas- sin et d’impulser la croissance et l’améliora- tion des moyens de subsistance des communautés et ce, en droite ligne de la consolidation et du renforcement des acquis de la première phase dans la lutte contre la pauvreté. Elle vise à contribuer : -à l’accroissement des superficies irriguées pour renforcer la sécurité alimentaire et la gé- nération de revenus pour les bénéficiaires, -au renforcement des capacités des acteurs de la pêche grâce à la fourniture d’équipe- ments, la construction d’infrastructures et la pisciculture ; -à la lutte contre le Paludisme et les Maladies Tropicales Négligées (Mtn) par la distribution de moustiquaires imprégnées et le traitement de masse ; -à la lutte contre les plantes aquatiques enva- hissantes et la consolidation de la lutte contre l’érosion des berges ; -au renforcement de notre potentiel hydro- électrique. Par rapport à la phase 1, cette seconde phase se caractérise spécifiquement par : -une fusion du Pgire et du Gef se traduisant par la mise en place d’une même unité de coordination élargie et renforcée par des nou- velles compétences (recrutement de quatre experts additionnels) ; -un accroissement considérable du volume de financement (un peu plus du double de Pgire1, soit 240 millions de $ Us) ; -l’extension de la pêche en Guinée et l’inté- gration de la pisciculture dans le volet pêche durable ; -l’extension des zones d’intervention des ac- tivités de développement local dans les pays membres ; -la responsabilisation accrue (dotation en moyens financiers et humain) de la cellule nationale dans son rôle de supervision du projet au niveau national ; -l’extension des interventions dans le do- maine de la lutte contre les maladies hy- driques à quatre maladies tropicales négligées additionnelles ATTENTES, DEFIS ET ENJEUX DE LA SECONDE PHASE DU PGIRE A l’issue de la mise en œuvre de cette se- conde phase, plus de 4,5 millions de per- sonnes au sein du bassin du fleuve Sénégal bénéficiant directement de ce Projet dont plus de 56.200 petits exploitants agricoles et agriculteurs dont plus de 2.500 femmes. Les activités de la pêche concerneront plus de 12.000 personnes, plus de 4,5 millions béné- ficieront de la distribution de Milda et 2.100.000 en âge scolaire et 1.000.000 d’adultes traités au Mtn par an. S’y ajoutent les effets indirects sur les moyens de subsis- tance pour les milliers d’acteurs des filières agricoles et de pêche. Par ailleurs, la mise en œuvre du Pgire2 per- mettra d’engager la réhabilitation urgente du barrage de Diama, de finaliser les études des barrages et de donner un coup d’accélérateur au Système intégré de Transport multimodal de l’Omvs. Le volet navigation permettra entre autres de faciliter l’exploitation des im- menses richesses minières du bassin, les échanges de biens et services ainsi que la mobilité des populations. La réhabilitation de l’ex-Siège de l’Oers de Labé sera engagée en vue de la mise en place d’un Observatoire de l’Environnement. Les défis de la phase2 résulteront des leçons tirées de la mise en œuvre de la phase1, ils porteront entre autres, sur : -la qualification des dossiers de passation de marché afin d’éviter l’allongement des délais, -une plus grande rigueur dans la gestion des contrats annuels de gestion -une plus grande rigueur dans la gestion des contrats des entreprises et des bureaux de contrôle pour qualifier davantage les travaux et respecter les délais de mise en œuvre. SPECIFICITES DU PGIRE 2 MILDA est aussi un sous-indicateur impor- tant. L’atteinte de ces objectifs passera par la mise en œuvre des activités ci-après : Vulgarisation la Charte des Eaux (Traduc- tion des textes dans les langues appro- priées, et Campagnes d’information et de sensibilisation liées aux aspects juridiques des eaux) ; Appui à la SOGED pour le suivi des Usages et des Usagers de l’eau (Sensibilisation des usagers de l’eau sur les services rendus par la SOGED ; la facturation et le recouvre- ment de la redevance ; l’utilisation des res- sources générées par la redevance) ; Audit Genre (Diagnostic Participatif sur la participation des hommes et des femmes dans les activités du projet pour établir la situation de référence); Stratégies et Plans d’action pour l’Intégra- tion du Genre dans les différentes Sous- composante (hydro-agricole, Santé, Pêche, Changement Climatique, Environnement et Suivi Evaluation) ; Plaidoyers, Information, Sensibilisation et Formation des acteurs sur les principes et les enjeux de l’intégration du genre ; Appui et Sensibilisation sur les Activités Gé- nératrices de revenues pour les coopéra- tives féminines (ADRS, DNGR, SONADER, SAED); Formation de points focaux genre chargés du suivi de l’intégration du genre dans les interventions ; Suivi/ Evaluation Capitalisation des expé- riences positives sur intégration du genre dans les projets. En phase avec la politique de l’AMCOW pour l’intégration du genre dans le secteur de l’eau en Afrique qui préconise la formu- lation et la mise en œuvre de politiques ap- propriées pour la prise en compte du genre dans la politique des bassins versants, l’ex- périmentation duVolet GENRE et Participa- tion du Public dans le PGIRE 2 marque le début de la mise en place d’une Politique GENRE au sein de l’OMVS. Dr Amy KEBE MANE Expert Genre et Participation du Public 1 Intégration du Genre dans la Gestion des Ressources en Eau, Communauté Econo- mique des Etats de l’Afrique de L’Ouest 2006 2 Guide des Ressources, Intégration du Genre dans la Gestion de l’Eau, GWA, Gender and Water Alliance, Novembre 2006 3 AMCOW : Conseil des Ministres Africains de l’Eau : Politique et Stratégie de l’AMCOW pour l’Intégration du Genre dans le Secteur de l’Eau en Afrique Mai 2011 M. Sylla, Coordonnateur du PGIRE Dr Amy KEBE MANE Signature du PGIRE 2 à Paris, octobre 2013 (archives)

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