OMVS le journal N° 08 - Octobre 2013

Kabiné Komara NOUVEAU HAUT COMMISSAIRE La vie est faite de plu- sieurs matins… Je dé- barque à l’Omvs sans prétention aucune et préfère répondre par des ac- tions concrètes». Ces propos em- preints de sagesse, d’humilité et surtout de réalisme, du nouveau Haut commissaire, tenus lors de la cérémo- nie de passation de service avec son prédécesseur, donnent déjà une idée de la personnalité de ce natif de Kan- kan, une grande ville de la Haute- Guinée sur la rivière Milo. Kabiné Komara, né un mois de mars, il y a 63 ans, est un pur produit du pays mandingue, célèbre pour son université et son enseignement re- ligieux. Il fait ses premières humanités à Kan- kan, puis en Guinée forestière avant de gagner Conakry, la capitale. C’est avec la mention «Excellent» qu’il décroche en 1973 la maitrise en Gestion et Comptabilité à l’Ecole su- périeure d’Administration de l’Institut polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry. Par la suite, il entreprend des études spécialisées à l’Institut su- périeur des Affaires (Isa) de Paris, puis au Boulder Economics Institute de l’Université de Colorado (Usa), en 1992. Tenace, il obtient avec mention un Mba de l’Ecole supérieure de Com- merce de Rennes puis le Banking Di- ploma à l’American University in Cairo en Egypte. Banquier chevronné, ouvert d’esprit, il débute une carrière à la Banque centrale de Guinée en 1974. Il y est chef du service Compensation avant d’être nommé inspecteur financier à la Présidence de la République. Le nouveau Haut Commissaire occu- pera aussi le poste de directeur ad- ministratif de la société Friguia, le seul consortium international qui produit de l’aluminium en Afrique et dont l’actionnaire principal est la société française Péchiney. Il sert également dans la grande filiale de bauxite de la société américaine Alcoa en Guinée, la Compagnies des Bauxites de Gui- née (CBG), premier exportateur mon- dial de bauxite, en qualité de Directeur adjoint des Ressources Hu- maines. Il travaille ainsi au cœur du secteur minier douze années sans dis- continuer et participe à plusieurs ré- formes de ce secteur aussi bien en Guinée qu’ailleurs. Doté d’une grande expérience et d’un réseau de relations sur l’échiquier de la finance internationale, Monsieur Komara mobilisera d’importantes res- sources auprès des bailleurs de fonds pour le financement des divers projets d’envergure au profit de son pays comme responsable de la stratégique Direction nationale des Investisse- ments publics au ministère du Plan et de la Coopération internationale. Administrateur suppléant à la Banque africaine de Développement (Bad) à Abidjan pendant cinq ans, il super- vise la création de la Banque afri- caine d’Import-Export (Afreximbank) avant de rejoindre cette institution de promotion et de financement du commerce intra africain et des expor- tations africaines en Egypte à partir d’aout 1995, dont il sera chef de dé- partement pendant quatorze années. Soucieux du devenir de la Guinée, de sa stabilité et de son développement dans l’unité, Kabiné Komara accepte le 30 décembre 2008 le poste de Pre- mier ministre, qu’il quittera en mars 2010. Il sera alors salué pour sa pro- bité par les populations comme par la communauté internationale. Sa nomination à la tête de l’Omvs en mars 2013 (un mois fétiche !), est une nouvelle page et «une marque de re- connaissance du peuple guinéen», selon la presse locale. Décidemment, «la vie est faite de plusieurs matins» pour ce père de six enfants, marié à Mariama Ciré Camara. Mais, c’est connu : derrière chaque grand homme se cache une grande dame, dit l’adage… Editorial Par Kabiné KOMARA pour un bassin élargi et diversifié L’EXPERIENCE DU BANQUIER AU SERVICE DE L’OMVS 3 l ’ e v e n e m e n t OMVS LE JOURNAL - N°08 Octobre 2013 « n créant l’Omvs le 11mars 2012, à la suite de l’écatement de l’Organisation des Etats ri- verains du fleuve Sénégal, Oers, les pères fondateurs ont fait preuve d‘une vision re- marquable. ils ont bâti cette institution sur un socle juri- dique unique et lui ont permis de réaliser des projets de grande envergure, qui lui valent aujourd’hui d’être citée en exemple en Afrique et dans le monde. L’Omvs était consti- tuée initialement par le Sénégal, le Mali et la Mauritanie, qui ont été réjoints par la Guinée en 2006. L’Omvs est bâtie autour de la gestion concer- tée du fleuve Sénégal, troisième plus long fleuve d’Afrique, qui prend sa naissance en Guinée et se jette dans l’océan Atlantique à Saint-Louis du Sénégal, après un parcours de près d 1800 km à travers la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. C’est le seul organisme de bassin en Afrique qui a adopté et mis systématiquement en oeu- vre le principe selon lequel tout ouvrage ma- jeur sur le fleuve est propriété commune des Etats membres qui en partagent équitablement les bénéfices. Il en est ainsi du barrage hydroélectrique de Manatali qui, tout en contribuant à réguler le fleuve, produit depuis 2002 en moyenne 800 Gw d’énergie électrique par an, répartie entre les Etats initiateurs grâce au réseau intercon- necté de l’Omvs, long de 1.650 km. Il en est de même du barrage de Diama, situé à 30 km de l’embouchure du fleuve. Il permet de stocker entre 250 et 500 millions de m3 d’eau douce pour l’irrigation des terres, le maintien de l’écosystème et l’alimentation en eau po- table de Nouakchott et Dakar. L’Omvs doit-elle pour autant dormir sur ses lauriers quand nos populations ont une ar- dente soif de sortir de la puuvreté et du sous- développement ? Comment admettre les délestages intempestifs et le déficit énergétique quand le potentiel hy- droélectrique inexploité du bassin dépasse 1.500 mégawatts et que le niveau d’ensoleil- lement y est suffisant pour produire de l’éner- gie solaire en grande quantité et l’injecter dans le réseau interconnecté ? Peut-on comprendre que dans la plupart de nos pays la sécurité alimentaire ne soit pas en- core assurée, alors que plus de 200.000 ha supplémentaires pourraient actuellement pro- fiter de nos capacités d’irrigation ? Comment accepter que les richesses minières immenses demeurent inexploitées dans le bassin faute de moyens d’évacuation, alors que le fleuve peut être rendu navigable pour assurer de manière économique le drainage des productions vers un port d’exportation ? Les exemples d’un tel paradoxe sont légion. Pour toutes ces raisons, il nous a semblé im- portant d’insuffler à notre Organisation une nouvelle dynamique, des solutions plus inno- vantes inspirées par de grndes ambitions. A cet effet, nous devons capter et développer toutes les opportunités, capitaliser toutes les initiatives pour faire de l’Omvs une organisa- tion plus conquérante a diapason des attentes et des espoirs de nos populations. En conséquence, nous devons revoir de fond en comble nos méthodes de travail, notre façon d’agir pour tendre vers un «Bassin élargi et diversifié», en faisant toujours «plus et mieux». Nous svons pouvoir compter sur la bienveillance des plus hautes autorités de nos Etats pour soutenir toutes novatrices initiatives. E OMVS OCT 2013:Mise en page 1 20/10/13 20:13 Page3

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