OMVS le journal N° 08 - Octobre 2013

le coordonnateur, le Pgire vient de boucler sa première phase. Pouvez- vous revenir sur les finali- tés du projet ? Le Programme de Gestion intégrée des Res- sources en Eau et de Développement des Usages à Buts multiples (Pgire/Dubm) dans le Bassin du fleuve Sénégal (Bfs) est une in- tervention à vocation régionale qui concerne les quatre Etats riverains du fleuve Sénégal : la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Il vise à promouvoir le développement éco- nomique et social de ces Etats, conformé- ment aux missions de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal et en ac- cord avec les stratégies de la Banque mon- diale en matière d’intégration régionale, dans le secteur de l’eau et d’assistance aux pays. Le Pgire vise à améliorer, de manière signi- ficative, les conditions de vie et les revenus des populations dans le Bassin du fleuve Sé- négal par : -le développement au niveau local d’usages à buts multiples des ressources en eau ; -l’amélioration de la gestion environnemen- tale et sociale ; -le renforcement de l’implication des femmes dans des activités de production qui génèreront des revenus pour les popu- lations locales ; -l’amélioration, la consolidation et la moder- nisation des institutions. Le programme est conçu pour aider l’Omvs à développer la gestion intégrée des res- sources en eau du bassin du fleuve Sénégal avec des impacts significatifs à court, moyen et long terme. C’est un pro- gramme de dix ans dont la première phase débutée en mars 2007, s’est achevée en mars 2013. Dans sa première phase, le pro- gramme a ciblé une population de bénéficiaires de deux mil- lions de personnes vivant dans la zone d’interven- tion. Nous sommes aujourd’hui à l’heure du bilan de la phase i. Quelles sont ses princi- pales réalisations ? Effectivement nous sommes à l’heure du bilan. Le Pgire a mené des activités concrètes avec des résultats sur le terrain et dans plusieurs domaines. Nous pouvons re- tenir ce qui suit : Dans le cadre de la mise en œuvre des ac- tivités du volet hydro-agricole, le Pgire a per- mis d’aménager, au niveau des quatre pays membres de l’Omvs, d’importantes superfi- cies (43.000 ha) en irrigation, en décrue contrôlée et bas-fonds. Ce sont plus de 15.000 propriétaires qui ont été touchés, correspondant à plus de 110.000 bénéfi- ciaires dont les revenus ont été fortement améliorés et les productions dans ces grandes zones agricoles ont fortement aug- menté ; c’est dire que ces actions de réhabi- litation et de construction des ouvrages de prises d’eau, de canaux, l’installation de plu- sieurs stations de pompage, l’extension de petits ouvrages d’irrigation et de drainage, l’aménagement des bas-fonds et le dévelop- pement de systèmes alternatifs d’irrigation ne pouvaient être plus pertinents, pour as- seoir les bases d’une prospérité durable dans une zone longuement marquée par les aléas climatiques et leurs corollaires de tous or- dres. Par ailleurs, deux kilomètres de berges du fleuve en Guinée ont été réhabilités et en- tretenus, et 2500 ha de zones boisées dans les principales sphères vulnérables et dégra- dées en Guinée et au Mali, ont été opportu- nément reconstituées. Le secteur de la pêche continentale a été également appuyé par le Pgire au Mali, en Mauritanie et au Sénégal. Cet appui a per- mis d’améliorer rationnellement l’exploita- tion des ressources halieutiques, à travers l’octroi d’importants lots de matériels et d’équipements de pêche (pirogues, gilets de sauvetage, nappes de filets, hameçons, etc.) à 3900 acteurs. La construction d’infrastruc- tures (marchés à poissons, aires de transfor- mation, fours, débarcadères, centres de développement artisanal de la pêche et pé- rimètres maraîchers) pour la transformation, la conservation, la commercialisation des produits halieutiques et des activités connexes, contribue à l’augmentation subs- tantielle du revenu annuel des bénéficiaires. Enfin, 1200 acteurs de la pêche (pêcheurs, mareyeurs, transformateurs et charpentiers) ont reçu une formation pour le renforcement de leurs capacités technique et organisation- nelle. Qu’en est-il de la Santé ? Sur le plan de la santé, l’Omvs s’est engagée également dans la lutte contre le paludisme et les bilharzioses. Plus de 3.000.000 de moustiquaires imprégnées (Milda) ont été distribuées, permettant ainsi une améliora- tion très sensible du taux de possession, qui est passé de 40 à 83% et du taux d’utilisa- tion qui est de 74,1 contre 57,5% pour les enfants de moins de 5 ans. Au total, 95% des ménages été couverts en Milda. Ces inter- ventions massives de l’Omvs ont eu pour impact immédiat une régression importante du taux de prévalence du paludisme. Pour ce qui est de la bilharziose, des campagnes de traitement de masse au Praziquantel et à l’Albendazole ont été effectuées. A l’issue de ces campagnes, plus 2,5 millions d’enfants en âge scolaire et 1,4 million d’adultes ont été traités. Ces actions, dont l’impact sur la pauvreté est évident, ont également permis de renforcer la capacité de la société civile (150 Ong et Ogb), de 7.000 acteurs de la santé et la sensibilisation de plus de deux millions de personnes. Ces actions de lutte transfrontalières, qui constituent une première dans la sous ré- gion, servent aujourd’hui de référence pour la lutte intégrée contre ces maladies. Ces interventions multiformes en faveur de la santé, de la pêche, de l’agriculture irriguée et de l’agroforesterie ont suscité un espoir au sein des populations qui espèrent leur pour- suite. En réalité, on peut dire qu’avec les réa- lisations du Pgire, l’Omvs a pénétré dans tous les foyers du bassin du fleuve Sénégal. Que pouvez-vous nous dire du domaine des infrastructures ? C’est pour éviter des ruptures dans notre pla- nification du développement que le projet a également soutenu la préparation des nou- velles infrastructures, à savoir les études (Apd/Dao) du barrage de Koukoutamba (dont le potentiel énergétique annuel est es- timé à 887 Gwh) et les études (Aps) des bar- rages de Gourbassi (68 Gwh) et de Boureya (733 Gwh). Le Projet a aussi permis la réali- sation du Schéma directeur d’Aménagement et de Gestion (Sdage) qui est un document de planification établi à l’horizon 2025. Le Sdage définit les objectifs de gestion et de développement du bassin du fleuve Sénégal sur la base d’une vision à long terme de la gestion des ressources en eau et des écosys- tèmes. Il se fonde sur un schéma directeur et sept schémas sectoriels correspondant es- sentiellement aux missions de l’Omvs. il y a eu également, semble-t-il, un appui à l’Omvs sur le plan institutionnel… Nous n’oublions pas ce volet important du programme. En effet, au plan institutionnel, le Pgire a accompagné l’Omvs dans l’inté- gration de la Guinée et la construction gra- duelle d’un cadre institutionnel. En outre, il a appuyé la réforme des structures, la construction d’un Siège ultramoderne pour le haut commissariat et la réhabilitation ainsi que la modernisation du Centre de Docu- mentation et des Archives (Cda) de Saint- Louis qui dispose désormais d’équipements et de matériels très performants. Le bilan obtenu par le Pgire 1 a convaincu nos partenaires de poursuivre l’expérience. Une seconde phase a été décidée, qui por- tera une attention particulière aux secteurs ayant un réel impact sur les populations (santé, pêche et agriculture). Depuis juillet 2012, l’Omvs et son principal partenaire dans ce projet, la Banque mondiale ont en- gagé l’identification et la formulation du Pgire 2. La Banque mondiale vient de boucler une mission de quinze jours, du 03 au 16 sep- tembre 2013, au Siège du Haut Commissa- riat de l’Omvs. Quel est l’objet de cette visite ? Avant de parler de cette visite, il faudrait rap- peler les actes posés par notre partenaire pri- vilégié et qui ont conduit à la concrétisation de cette visite. Du 17 au 28 juin derniers, la Banque avait effectué une mission d’évalua- tion du Pgire 2 au Haut-Commissariat de l’Omvs en vue de finaliser tous les docu- ments du Projet avant les négociations qui étaient prévues en fin juillet 2013. Ainsi, dans leur calendrier interne, le Pgire 2 de- vrait être soumis à la validation du Conseil d’Administration de la Banque à mi-août 2013. A la suite de cette réunion et après l’appré- ciation positive faite par la Banque de la mise en œuvre du Pgire1, il a été a décidé de porter le financement du Pgire2 de 110 millions à 200 millions de dollars. Je vou- drais ici, suite aux remerciements du Haut- Commissaire, dire combien cet appui supplémentaire nous conforte dans notre position pour servir davantage notre auguste Organisation pour le grand bénéfice des po- pulations du Bassin. Avec ce financement additionnel de 90 millions de dollars, l’ac- cent est mis sur les secteurs de l’agriculture, de la santé, du transport et de l’énergie. La Banque a pu s’accorder avec Haut-Commis- sariat de l’Omvs, la Soged, la Sogenav, les Cellules nationales, les Agences d’exécution et les ministères en charge de la Santé sur les activités et budgets en fonction de l’enve- loppe disponible. Au delà de l’augmentation des superficies à aménager, ont été privilé- giées la santé, la maintenance du barrage de Diama, les études pour accélérer la mise en œuvre du Système intégré deTransport mul- timodal (Sitram) et plus particulièrement les études sur la navigation. Ainsi donc, si tout se passe bien, le Pgire2 pourrait démarrer en janvier 2014. DOSSIER OMVS LE JOURNAL - N°08 Octobre 2013 10 PROJETS PGIRE ET GEF les success stories de l’Omvs Après une phase initiale consacrée en priorité à la réalisation des premières grandes infrastructures (endiguements, ouvrages de Diama et Manantali), l’Omvs s’est attaquée à deux grands défis : faire en sorte que le développement des usages multiples de l’eau favorise la croissance et, partant, l’amélioration des conditions de vie des populations locales ; préserver les ressources et l’environnement du bassin. C’est ainsi qu’on été formulés et mis en œuvre ces six dernières années deux projets majeurs : le Pgire et le Gef, qui ont permis d’intervenir massivement dans les principaux secteurs socio-économiques et dans l’environnement. incontestablement la donne change dans le bassin. M. M. MAMADOU MACTAR SYLLA, COORDONNATEUR DU PGIRE «Le Pgire a introduit l’Omvs dans tous les foyers du Bassin» OMVS OCT 2013:Mise en page 1 20/10/13 20:14 Page10

RkJQdWJsaXNoZXIy NjY1NDY1