OMVS le journal N° 13 - Août 2017
9 OMVS le journal N°13 - Août 2017 www.omvs.org ACTU PGIRe doSSIeR Pour atteindre durablement ses objectifs de gestion durable des ressources en eau et de développement des pays rive- rains, l’oMVS est tenue de disposer de données fiables et en temps réel, lui per- mettant de suivre et de prévoir l’évolu- tion de la ressource, pour une meilleure gestion. C ’est ainsi que dans le cadre du Projet de Gestion Intégrée des Ressources en eau, PGIRe 2, l’OMVS a entrepris un vaste programme de réha- bilitation – densification et mo- dernisation du réseau des stations hydrométriques du bassin du fleuve Séné- gal pour un suivi plus approprié des res- sources en eau dans un contexte de changement climatique ayant un effet no- toire sur les ressources en eau. l’adaptation de la gestion de l’eau et de ses usagesné- cessite donc une information continue, fia- ble et en temps réel,car la disponibilité et la qualité des ressources en eaux sont égale- ment influencées par plusieurs facteurs dont la hausse de la demande pour les usages multiples et les modifications du cli- mat. ainsi après un état des lieux du réseau hy- drométrique du bassineffectué en mai 2015 pour établir le diagnostic de l’existant et évaluer les besoins en équipements et en formation, un processus d’acquisition des fournitures a été lancé. ainsi, le fournisseur a organisé une session de formation des formateurs, du 19 novem- bre au 04 décembre 2016, au profit des ex- perts de l’OMVS et des etats membres à aix-en-Provence (Marseille/france), sur l’uti- lisation des équipements à installer pour la réhabilitation des stations hydrométriques. RéHaBILITaTIOn, MODERnISaTIOn ET DEnSIFICaTIOn DE 59 STaTIOnS DanS LES quaTRE ETaTS MEMBRES… Une formation capitale qui a permis aux dif- férents participants de s’approprier les pro- cédés de fonctionnement, de paramétrage, d’installation, d’entretien des différents équi- pements hydrométriques. Une expertise nouvelle qui permet de contrôler les travaux d’installation des équipements et de s’assu- rer de leur bonne mise en service et du bon suivi du SaV. Cette formation vise aussi à vulgariser les connaissances, afin d’assurer une pérennisation de la collecte des don- nées. elle a été animée par OTT Hydromet france, pour les équipements de mesure du niveau d’eau, et Teledyne, pour les équi- pements de jaugeage. Suite à cette formation des formateurs et après livraison du matériel commandé, l’OMVS a procédé en janvier – février 2017 à la remise des équipements hydromé- triques destinés aux services hydrologiques nationaux et aux lecteurs d’échelle du bas- sin du fleuve Sénégal pour la mise à niveau des stations hydrométriques du bassin (échelle limnimétrie, appareil de télétrans- mission à temps réel, sondes ecolog 800, aDCP, Bateau (Zodiac), moteurs hors-bord, hit de camping, kit de dépannage et acces- soire…). a cela s’ajoute du matériel pour le renforcement des capacités des structures en charge de la collecte et de la dissémina- tion de l’information (ordinateurs, téléphone portable, motos, imprimantes, GPS…). au total, 59 stations sont réhabilitées dont 26 dotées de système de télétransmission automatique. la réception provisoire des installations a débuté le 14 juin 2017 en Gui- née et va se poursuivre en aout et septem- bre au Mali, en Mauritanie et au Sénégal. a la fin des installations, une seconde phase de formation est prévue pour les techniciens des etats en vue de disposer d’une masse critique d’utilisateurs des équi- pements. Ces réalisations sont l’aboutissement d’un long processus de concertation et d’échanges avec les structures techniques chargées de l’eau des etats membres, qui seront in fine garant de l’entretien des infra- structures, de la collecte fiable et du stockage des données dans la partie du bassin qui se trouve dans leur territoire. dr Véronique Faye expert Changement climatique PGIRe Prévues pour une durée de sept mois, les études environne- mentales et sociales aboutiront à l’élaboration de trois rap- ports distincts d’EIES (un rapport par composante) assorti de Plans de Gestion environnemental et social (PGES) et d’un Plan d’action de réinstallation de l’aménagement hydroélec- trique de Koukoutamba. les ministres guinéens en charge de l’energie et de l’environne- ment ont présidé le 19 mai 2017 à Conakry, le lancement des etudes d’Impact environnemental et Social (eIeS) et du Plan d’ac- tion de Réinstallation (PaR) des populations affectées par le projet d’aménagement hydroélectrique de Koukoutamba. C’était en pré- sence du Haut-Commissaire de l’OMVS et de la Coordonnatrice régionale du PGIRe. Situé en Moyenne Guinée, à 570 km au nord-est de la capitale Conakry, le projet d’aménagement hydroélectrique de Koukou- tamba consiste en une retenue d’environ 4.3 milliards de m 3 stockés et destinés à produire environ 888 GWh/an en moyenne avec une puissance installée de 294 MW. Des lignes de transmis- sion vers Manéah (Guinée) et Manantali (Mali), ainsi qu’une route d’accès au site depuis labé complètent les composantes de l’aménagement. l’Objectif des etudes d’Impact environnemental et Sociale (eIeS) est de démontrer qu’au regard des composantes environnemen- tales et sociales, le projet d’aménagement retenu (Barrage et lac de retenue ; tracé de la route d’accès ; tracé de la ligne d’inter- connexion) est le plus adéquat pour remplir les objectifs de dé- veloppement définis, en comparaison avec d’autres options de valorisation des ressources en eau et du territoire. elles permettront également de poser les principes concernant la réinstallation des populations et prendre les mesures pour réduire les impacts de façon à ce que les conditions socio-économiques des Personnes affectées par le Projet (PaP) n’empirent pas. au contraire, il s’agit de faire en sorte que celles-ci gardent leur ca- pacité financière de départ et bénéficient d’une amélioration de leur cadre de vie. Concernant la faune et la flore, il s’agira en particulier de minimiser des pertes d’habitats pour les chimpanzés ou alors prévoir des actions de compensations. Il faudra également réduire le passage des lignes dans les zones de fortes concentrations de la biodi- versité, en particulier celles des chimpanzés… Cheikh Hamallah diagana expert environnement PGIRe fORMaTION DeS eXPeRTS eT RéCePTION DeS eqUIPeMeNTS l’oMvS étoffe son réseau de stations hydrométriques pauvreté enregistré des malades ou blessés dont seulement 60% sont consultés dans l’en- semble des zones. Ceci indique un taux élevé de malades pour une période d’un mois ». Il a été relevé « qu’au Sénégal 80% des ménages enquêtés ont enregistré des malades dont 89 et 85 % se sont consultés pour respectivement les ménages témoins et cibles. en Guinée, plus de 95 % des mé- nages sont touchés dont seuls 61% sont consultés. au niveau du Mali, 93% des mé- nages non encadrés ont eu à reporter des malades et blessés contre 86% de ceux en- cadrés. Pour le cas de la Mauritanie, 90% des ménages ont enregistré des malades et seulement 55% ont consulté de médecins ». Pour ce dernier pays, la sonnette d’alarme est tirée : « les ménages à risque sont de 93% chez les cibles et 92% chez les té- moins. Ce niveau est relativement faible et mérite une attention particulière. l’éloigne- ment des postes de santé, l’automédication et l’absence de spécialistes limitent la cou- verture des ménages, cibles comme té- moin ». Plus généralement, les analystes révèlent que « les raisons principales de ce niveau élevé de non prise en charge des malades sont le manque de moyens (58%), la non gravité des cas (27%) et aussi l’absence de spécialistes et l‘éloignement des postes de santé ». Un des succès incontestables de l’action du PGIRe demeure sans doute celle menée contre les maladies hydriques… « l’étude montre qu’à l’issue des activités d’enver- gure : une distribution effective de plus de 3.000.000 de MIlDa et plus de 14.000.000 de comprimés de Praziquantel et 4.600.000 d’albendazole que 86,88% des ménages dans l’ensemble du bassin, disent dormir sous moustiquaires imprégnées tous les jours avec des résultats presque similaires entre les ménages de la zone du PGIRe et ceux témoin ». l’impact de l’utilisation des MIlDa est res- senti par 90,75% des ménages du bassin ayant déclaré une réduction de la préva- lence du paludisme dans leur localité grâce à l’usage des moustiquaires ». Une perfor- mance notable : « cet impact est d’autant plus ressenti au Sénégal avec 99,8% des ménages de la zone d’intervention du PGIRe contre 95,2% en zone témoin » ap- prend-on dans le document d’enquête. D’autres indices concernant plus globale- ment la vulnérabilité des populations ont été observés, tel l’indice d’autonomisation des femmes, jugé relativement faible dans les zones d’enquête. les résultats obtenus lais- sent apparaître qu’il n’y a pas de différence entre les bénéficiaires du PGIRe et les non bénéficiaires. De même que l’adaptation aux changements climatiques et l’acquisi- tion de biens durables restent les maillons faibles de la vulnérabilité des populations du Bassin. au final, les effets sur les populations ciblées du Programme de Gestion intégrée des res- sources en eaux, PGIRe, dont la première phase a été réalisée de 2007 à 2013, ont permis aux partenaires de l’OMVS de conclure que l’expérience méritait d’être re- nouvelée. abdoulaye SaLL expert Suivi evaluation PGIRe Koukoutamba : les études environnementales et sociales lancées
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