OMVS le journal N° 13 - Août 2017

OMVS le journal N°13 - Août 2017 8 www.omvs.org ACTU PGIRe doSSIeR D ans cette étude, deux grands axes ont servi de baromètre à l’appréciation des enquê- teurs : la réalisation des infra- structures et la sécurité alimentaire. ainsi, relève-t-on dans le rapport, « l’impact des infrastruc- tures réalisées porte sur l’amélioration des sources de revenus des populations bénéfi- ciaires grâce à l’augmentation des perfor- mances des périmètres irrigués qu’ils exploitent (augmentation des surfaces, amé- lioration du service de l’eau donc économies dans les charges d’exploitation et améliora- tion des rendements). les interventions sur les infrastructures structurantes (axes hy- drauliques, affluent du fleuve) ont également eu des effets induits positifs car permettent d’améliorer la disponibilité des ressources en eau toutes formes d’usage confondues ». le sentiment d’amélioration des perfor- mances le plus évident à ce sujet s’illustre dans le domaine de la pêche, où le taux moyen de satisfaction des organisations pro- fessionnelles de pêcheurs dans les quatre pays est de 92% : « la réalisation des infrastructures a permis de réduire de façon notable les pertes post-captures, l’enclavement de certaines zones de pêche, les pollutions et les nuisances sur les aires de transformation de poissons non aménagées ». Il faut tout de même noter « la non fonctionnalité de certaines infrastruc- tures ». LeS PRoGReS de La SeCuRITe aLIMeNTaIRe la sécurité alimentaire est l’autre indice sé- rieux pour mesurer les effets du PGIRe. Selon les enquêteurs, « son analyse fait appel à une dimension structurelle qui traduit la capacité des populations à satisfaire leurs besoins alimentaires, soit par une production locale suffisante et soutenue, soit par la possibilité de générer de manière pérenne des revenus leur permettant de les acquérir. la nourriture doit ainsi être disponible et accessible de manière durable ». Dans cette logique, la capacité des mé- nages à se prendre en charge au plan de la santé, ou acquérir des biens durables est le signe de l’aptitude à faire face aux aléas conjoncturels. en effet, « l’incapacité des populations à compenser de façon autonome les effets d’un déséquilibre conjoncturel est aussi liée à un environnement qui manifeste la vulnérabilité intrinsèque de ces populations. les biens durables peuvent par exemple, faire l’objet de vente ou d’hypothèque dans des situations de crise ». Concernant le niveau des revenus des mé- nages, la moyenne totale de l’ensemble de la zone d’étude est évaluée à plus de 1,4 mil- lion de francs Cfa pour l’année 2016. les ménages cibles ont un revenu moyen total de 1,9 million contre 959.000 francs Cfa pour les ménages témoins. Selon l’enquête, « cette tendance reste la même pour le ni- veau de revenu par tête et par Uea (Unité equivalent adulte). ainsi le niveau de revenu réel moyen est à l’avantage des ménages ci- bles avec une légère différence statistique- ment significative ». autre indicateur : le niveau de revenu agri- cole moyen. « a l’échelle régionale, il est de 861.900 francs Cfa pour l’ensemble des mé- nages enquêtés. a ce niveau l’impact global du PGIRe I est nettement significatif. le re- venu agricole est en moyenne de 1,2 million de francs Cfa, soit plus de 2/3 de celui des ménages témoins. ainsi, cette différence au De 2007 à 2013, l’OMVS a déroulé la 1ere phase du Programme de Gestion Intégrée des Ressources en Eau et des usages multiples (PGIRE 1), afin d’améliorer les conditions de vie dans le bassin grâce aux bénéfices tirés de la disponibilité de l’eau. L’enquête d’évaluation des impacts du PGIRE 1 a porté sur 2.400 ménages, dont certains considérés comme « té- moins », comprenez qu’ils n’ont pas bénéficié des effets du Programme, alors que les autres, les « cibles », l’ont été. La com- paraison des deux permet de noter les effets du PGIRE sur les populations du Bassin. De nombreux paramètres ont été mesurés, parmi lesquels le revenu des ménages, la consommation calorique, la couverture des besoins sanitaires, la dotation en biens durables, l’autonomisation des femmes, la vulnérabilité aux changements climatiques, et tout permettant de définir l’état de vulnérabilité globale. Selon l’analyse des experts qui y ont participé « les résultats de l’étude ont montré que les ménages par pays ou par groupe se situent à des degrés divers de vulnérabilité. Cependant, la satisfaction de ces besoins vient principalement du secteur agricole. L’impact principal du PGIRE 1 se situe sur l’amélioration des productions et revenus agricoles grâce aux infrastruc- tures réalisées par le projet. Cependant Il faudra des accroissements significatifs d’effets induits pour améliorer les divers besoins de sécurité alimentaire. Il existe de potentiels leviers d’accroître les effets induits et améliorer les marges de progrès. L’amélioration des coefficients techniques de production agricole et halieutique doit être une priorité à travers l’accès aux technologies, au renforcement de capacités, aux équipements et au marché en vue d’accroître les disponibilités et la gestion de ces ressources. L’augmentation de la productivité agricole dans le contexte d’une bonne gestion des ressources naturelles est un aspect fondamental de lutte contre l’insécurité alimentaire ». les résultats de l’offensive contre la PGIRe 1 niveau global se reflète surtout selon l’apport des activités agricoles évalué à 59% à l’échelle régionale. estimé à 63% chez les cibles et 57% chez les témoins ». Néanmoins, il est à noter que le revenu agri- cole varie en fonction des pays et selon les groupes . Second indicateur important de la sécurité alimentaire : le niveau de consommation ca- lorifique. Il faut savoir avant tout que « le ni- veau de consommation des ménages, au niveau bassin du fleuve Sénégal, est à 2.524 kcal par équivalent adulte (Uea) et par jour. Cela induit à un niveau de satisfaction ac- ceptable car la norme minimum acceptable est à 2.400 kcal (80% de la norme requise des 3.000 kcal/jour/Uea. les ménages ci- bles sont à 76% (soit 2.574 kcal/Uea/jour) de la norme, tandis que les témoins sont à la limite du minimum acceptable (2.473 kcal) ». là encore, l’OMVS peut afficher sa satisfac- tion : selon l’enquête, « dans l’ensemble, la situation d’insécurité alimentaire est mieux dans les zones du PGIRe. le nombre de ménages à risque est de 53% comparé à un taux de 57% en zone témoin. l’impact glo- bal du PGIRe a ainsi réduit le nombre de ménages à risque avec une différence sta- tistiquement significative. en plus, 30% des ménages cibles du PGIRe sont à de niveau très satisfaisant à plus de 3.000 kcal/Uea/jour. les ménages témoins sont à 27% de niveau très satisfaisant ». Prudence des experts, tout de même, de- vant ces performances : « cependant, cette globalité masque de fortes variations tant à l’échelle pays qu’au niveau des communau- tés ciblées et témoins ». en effet, il existe une réelle différence entre les pointes affi- chées au Sénégal dont « le niveau de consommation chez les ménages cibles est de 3 082 kcal/Uea/jour, tandis qu’il est à moins de 2% de la norme requise chez les témoins ». De plus, toujours dans ce pays, il est à noter que 59% des ménages bénéfi- ciaires du PGIRe couvrent entièrement leurs besoins en calories et sont suffisamment protégés. Tandis qu’en Guinée, où le plus bas taux est relevé, les ménages cibles ont un niveau de consommation de 2.524 kcal/Uea/jour, contre 2.264 kcal pour les ménages témoins (différence non significa- tive). Néanmoins, les ménages à risque sont à 51% chez les bénéficiaires et de 63% chez les témoins ». Il reste toutefois possible d’affirmer avec les observateurs que dans ce pays « le projet PGIRe a induit une nette amélioration de la couverture des besoins de consommation alimentaire bien que la majorité des ménages reste à une situation de risque ». Ils recommandent néanmoins davantage d’efforts pour accompagner les ménages à risque… La BaTaILLe CoNTRe LeS MaLadIeS HydRIQueS Concernant un autre des volets essentiels de la qualité de vie des populations, la cou- verture des besoins sanitaires, les chiffres seraient plutôt alarmants et devraient inciter à un surcroît d’efforts dans ce domaine. Par exemple, « l’enquête a révélé que durant les quatre dernières semaines qui ont précédé l’entretien, plus de 92% des ménages ont Mme Anta Seck, coordonnatrice du PGIRE, remettant symboliquement une MILDA lors d’une campagne au Mali

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