OMVS le journal N° 13 - Août 2017

OMVS le journal N°13 - Août 2017 14 FOCUS SUR GOuINA www.omvs.org C e projet hydro-électrique, d’un coût global de 262 milliards de francs Cfa, sera réalisé sur le site des chutes de Gouina. Il comprend un barrage en béton de 19 m de hauteur en déversement total avec un fesch de 39 km ; une usine hydro-électrique équipée de trois groupes Kaplan, qui permettra une production électrique de 140 MW ; un canal d’amenée d’une longueur de 287 m et d’une largeur de 40 m ; un canal de fuite d’une longueur de 432 m et de 90 m de largeur, et, enfin, une ligne électrique haute tension de 58 km et de 225 KV. a ces éléments, il faudra ajouter la route bitumée longue de 20 km reliant le site du barrage à la route bitumée Kayes- Bafoulabé, la cité du maître d’ouvrage, les accès entre les différents sites de travail et les installations provisoires de chantier (aires de dépôt, site de stockage, carrières et sites d’hébergement). la réalisation de ces infrastructures aura forcément des impacts socio- économiques et environnementaux importants. Des inconvénients illustrés par le déplacement et la réinstallation programmés d’une partie des populations vivant dans certains villages qui seront noyés par les eaux de la retenue. Il devra également être procédé au déclassement et au défrichement d’une partie de la forêt classée de Bagouko au profit des populations à réinstaller. Sans parler de la perte de moyens de production pour les populations déplacées, notamment les champs et les vergers… autre conséquence attendue : l’abandon par les populations des biens individuels et collectifs parmi lesquels les lieux cultuels, les infrastructures sociales de base (écoles, habitats, centres socio- culturels, bâtiments de service public..). Dans ce genre de situation, il est à prévoir aussi, une fois les ouvrages achevés, l’arrivée probable d’autres populations à la recherche d’emploi mais aussi de meilleures conditions de vie, et dont l’intégration sociale pourrait poser des problèmes… autre inconvénient potentiel, et pas des moindres, l’augmentation de la prévalence des maladies liées à l’eau et la possible apparition de nouvelles maladies liées aux changements de comportements qui pourraient découler d’un rush démographique de nouveaux venus à la recherche d’emploi et de mieux-être (emplois, pêche, commerce). C’est ainsi que le Plan de Gestion environnemental de Gouina, PGeS, a été conçu dans le cadre du projet, pour atténuer les effets néfastes de ces mutations à venir du paysage socioéconomique et de l’environnement naturel dans la zone d’influence du barrage. Ceci en respect des normes et règles environnementales et sociales définies au niveau international. le coût total des mesures d’atténuation envisagées est estimé à 7,871 milliards de francs Cfa. la Composante 3 du PGeS, intitulée « Indemnisation et compensation des populations déplacées » constitue le Plan d’action de Réinstallation, PaR (voir encadré). la mise en œuvre du PGeS a été confiée au Haut Commissariat de l’OMVS, qui l’exécute en collaboration avec les Services techniques maliens et sous la coordination de la Cellule OMVS du Mali et la SOGeM. Pour les études, le suivi et le contrôle des travaux du PGeS de Gouina, l’OMVS a mandaté le groupement INGeRCO/ eSPaCe, spécialisé dans les expertises et Conseils, le Contrôle d’exécution des travaux dans le Bâtiment et l’Urbanisme, les Routes et Voiries, Ouvrages, Transport, environnement et aménagement urbain. Pour la réalisation des travaux de réinstallation, sept entreprises maliennes ont été sélectionnées par voie d’appel d’offres : deux pour les travaux de construction ; une pour les travaux d’aménagement ; une chargée de l’aménagement et de la construction ; trois pour les travaux d’adduction d’eau Potable (aeP). PReSeNTaTIoN du PGeS le PGeS a pour mission de minimiser les impacts négatifs de la construction et de l’exploitation de l’ouvrage sur l’environnement et les populations vivant dans la zone d’influence du barrage ; de mettre en place une gestion durable des res- sources naturelles, directement ou par le biais d’une compensation permettant la mise en valeur à long terme de la biodiversité locale ; et, enfin, de protéger les personnes, en s’assurant que tous, y compris les groupes vulnérables, conservent une condition économique, sociale et culturelle équivalente, voire améliorée, pendant et après le projet. les composantes du PGeS : 1.Gestion environnementale et sociale (e&S) des chantiers, 2.Gestion environnementale et sociale de l’ouvrage en exploitation ; 3.Indemnisation et compensation des populations déplacées ; 4. Gestion durable de la forêt classée de Bagouko ; 5.Développement local ; 6.Mise en œuvre du PGeS Le projet hydro-électrique de Gouina (PHG) se déploie dans la région de Kayes (Mali), à quelques 79 km de la ville de Kayes. Il s’inscrit dans le cadre du programme d’infrastructures de l’OMVS, destiné à exploiter le potentiel hydroélectrique du fleuve Sénégal, afin de fournir une énergie propre et bon marché aux Etats membres de I’OMVS. Pour une implantation réussie, c’est-à-dire vertueuse, respectueuse de l’environnement et des hommes, tout un dispositif d’accompagnement a été formulé, dénommé Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES). au cœur du PGES bat le Plan d’action de Ré- installation (PaR), composante essentielle dédiée au recasement réussi des populations affectées. Pour que le projet Gouina profite à tous. PoUR qUe GoUIna PRoFITe à ToUS… le PlaN D’aCTION De RéINSTallaTION :

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