OMVS le journal N° 12 - Octobre 2016

le kg. Le paysan s’acquitte de ses rede- vances et nourrit sa famille. Autre avantage, les sous-produits comme la paille à la par- celle se vend à 60.000 um, ce qui engendre une plus-value qui résout toutes les charges de la campagne. Nous pensons qu’avec l’appui de l’OMvS, nous pouvons avoir des moissonneuses-bat- teuses, des semoirs, des tracteurs, une bri- gade d’entretien, des ouvrages. Cependant, il faut rester vigilant : un périmè- tre réhabilité sans entretien et l’on revient à la case départ ». Niane Alassane Djiby, enseignant à la retraite, directeur du PPG1 de Kaédi, « paysan modèle » « 2.000 familles exploitent le périmètre » « J’étais enseignant de 1963 à 1999, ce qui fait 35 ans de service. J’ai fait partie de ceux qui ont distribué les parcelles depuis la créa- tion de ce périmètre en 1977. Je fais partie du comité d’exploitation qui s’est transformé dans les années 2000 en une union des coopératives. Je suis « pay- san modèle » du PPG1. Dans les années 1978 à 2009, c’était un pé- rimètre difficile à irriguer. Avant, l’irrigation durait un mois pour tout le périmètre. Grace à l’OMvS qui a aidé à sa réhabilitation, nous parvenons à une irrigation en un temps re- cord. Actuellement, tout le périmètre est rempli en une semaine. Trois vannes de sectionne- ment permettent de contrôler les eaux du canal principal dans les zones hautes et les zones basses sur 701 ha, alors que dans les années précédentes il n’y avait que 650 ha. Actuellement, on cultive la totalité du PPG avec un rendement de 7 à 8 tonnes par ha. La production agricole s’est bien améliorée aujourd’hui par rapport aux années 1989- 2000 qui ont vu une chute de la production due au mauvais état du périmètre. Cette ré- habilitation a aidé les paysans à récupérer les terres et permis une deuxième cam- pagne agricole. 2.000 familles exploitent le périmètre ». 9 OMVS le journal N°12 - octobre 2016 www.omvs.org Mohamed Ould Ismail, directeur régional de la SONADER /Kaédi « Le vieux périmètre a complètement changé » « Le PPG, avant sa réhabilitation, présentait un vieux visage de périmètre dégradé. Amé- nagé en 1977, il a connu des exploitations continues et un manque d’entretien qui était caractérisé par une dégradation des ré- seaux d’irrigation. Les moyens de pompage n’étaient pas du tout performants… Résul- tat : on pompait en perdant beaucoup d’eau et l’on produisait peu dans des conditions très difficiles. Aujourd’hui, avec la réhabilita- tion des infrastructures par l’OMvS, le vieux périmètre a complètement changé. Avec l’installation de la station de pompage réno- vée en équipement de qualité, des pompes lines des plus modernes aujourd’hui donnent suffisamment d’eau dans les périmètres du PPG. Notre réseau d’irrigation d’eau très perfor- mant nous permet de procéder dans un délai de quinze jours tout en évitant le travail de nuit qui était un mauvais choix. Alors qu’auparavant, cette besogne nous prenait un mois, et il fallait travailler de jour comme de nuit. Maintenant, nous travaillons de 8 à 19 heures. Au niveau de la production, il y a une nette amélioration. Le rendement a augmenté et les charges d’exploitation ont diminué. Avant, on avait des redevances variables qui dépassaient toujours la valeur de 100.000 um. Aujourd’hui, on arrive maximum à 80.000 um à l’hectare. Le point d’exploitation est devenu très rai- sonnable. On peut dire que la réhabilitation est très bénéfique dans l’ensemble. Autre exemple : avant, on travaillait sans aire de repos pour les paysans ; la réhabilitation a permis d’en avoir une». Koursouma Guèye, présidente de l’Union des Coopératives Mboyi Soya « A présent, nous prenons en charge nos familles » « L’OMvS est intervenue à point nommé dans notre périmètre ; il n’y avait pas de clô- ture, notre motopompe était en panne et le sol n’était pas aménagé. Les canaux d’irrigation étaient inexistants. L’OMvS a réhabilité notre périmètre en nous dotant de clôtures, de deux motopompes pour l’irrigation et même d’un reposoir lors de nos pauses. Cette intervention nous a permis de reprendre nos activités agricoles et même de réussir une bonne campagne au niveau des coopératives. C’est ainsi que cette année chaque coopé- rative a cotisé 70.000 um (120.000 francs Cfa) pour préparer la campagne, ce qui ne se faisait pas avant. Nos bénéfices nous permettent de prendre en charge nos foyers : payer les scolarités des enfants, habiller la famille en période de fête, et se soigner, c’est-à-dire payer des consultations et acheter des médicaments en cas de maladie. ». Djiby Ndiaye, responsable des organisations socio- professionnelles SONADER « Les conditions de vie des populations ont changé » « La réhabilitation du périmètre du PPG1 a facilité l’irrigation par les canaux. Surtout la mise en place des vannes de sectionnement qui permettent un bon drainage des canaux secondaires et tertiaires. Avant la réhabilita- tion, on était confronté à de sérieux pro- blèmes. Quand on avait une fuite d’eau quelque part, on était obligé de stopper toute l’activité de pompage. Actuellement, ce n’est plus le cas, il suffit d’isoler la zone avec les vannes de sectionnement et l’on peut continuer à irriguer. On a fait quelques planages au niveau des parcelles ; près de 50 hectares au niveau de la zone haute. Le problème d’irrigation ne se pose plus sur les 700 ha du périmètre. Dans la zone haute, il y avait 405 ha qui n’ont pas pu être exploités pendant plusieurs années ; maintenant, il n’y plus de problème d’irriga- tion du côté de la station de pompage. Au- paravant, on ne pouvait pas allumer les quatre motopompes en même temps ; main- tenant avec le transformateur, en un temps record, il est possible d’irriguer tout le péri- mètre de la zone du PPG1. Au niveau du drainage, on avait de l’eau qui submergeait ; avec le canal de jonglage, ce problème est réglé ; on avait des pertes de 160 ha par an, faute de drainage ; aujourd’hui, le périmètre est fonctionnel. La production agricole s’est améliorée : on était à 400 ou 500 ha avant la réhabilitation ; actuellement, nous n’avons plus de pro- blème avec nos 700 ha exploitables. Sur le plan de la redevance, grâce à la réhabilita- tion, le problème de rendement ne se pose plus. Nous obtenons de 4 à 6 tonnes par ha, et le problème de l’eau est réglé. Les conditions de vie des populations ont changé : une bonne production agricole avec un prix du paddy acceptable, 110 um des responsables du ppG1 de Kaédi témoignent agriCuLture irriguÉe : LeS grandS travauX du pGIRE dOssIER Depuis la création du Périmètre Pilote du Gorgol (PPG1) agricole, les populations se sont investies pleinement dans l’agriculture. Le Centre de recherche agricole et l’Ecole de vulgarisation agricole ont permis de former et d’encadrer les agriculteurs kaédiens et d’introduire de nouvelles variétés de semences à même d’augmenter les rendements. Le vieillissement des périmètres, le manque d’entretien des réseaux hydrauliques et les pannes récurrentes des motopompes avaient conduit à l’abandon graduel du PPG. Avec la réhabilitation des ouvrages hydrauliques, le renouvellement des motopompes de la station, les activités ont repris dans les parcelles. Les deux précédentes campagnes ont donné de bons résultats : de 6 à 7 tonnes à l’hectare. Aujourd’hui, Kaédi connait une intense activité d’échanges transfrontaliers. Si l’on en croit les témoignages recueillis sur place, le commerce est florissant grâce à l’agriculture et ses sous-produits. Les réserves céréalières sont à un niveau satisfaisant dans les ménages. Le surplus est vendu au marché et les revenus tirés de cela sont réinvestis dans les activités de teintures de tissus dont Kaédi est le berceau, à l’achat de cheptel ou à la mo- dernisation de l’habitat et à l’acquisition de biens de consommation. En d’autres termes, la réhabilitation du PPG1, en boostant les activités agricoles, a permis d’améliorer très sensiblement les conditions d’existence des populations. Les femmes, grâce à leurs coopératives, connaissent une certaine autonomisation et participent au développement de la cité. Les jeunes ne semblent plus tentés par l’émigration clandestine Aujourd’hui l’autosuffisance alimentaire est relativement atteinte grâce aux deux années de bonne campagne et aux revenus tirés de ces activités mais aussi à la diversification culturale. En attendant la mécanisation agricole qui permettra de faire de Kaédi le grenier agricole de la Mauritanie. Kaédi, grenier agricole en puissance

RkJQdWJsaXNoZXIy NjY1NDY1