OMVS le journal N° 12 - Octobre 2016

7 OMVS le journal N°12 - octobre 2016 www.omvs.org agriCuLture irriguÉe : LeS grandS travauX du pGIRE La mise en œuvre de la sous-composante « Développement de la petite infrastructure hydraulique et activités connexes » du PGIRE 1, s’est appuyée sur la contractuali- sation avec des structures nationales com- pétentes et qualifiées pour conduire les activités. Il s’agit de l’Agence de Dévelop- pement Rural de la vallée du fleuve Sénégal (ADRS) au Mali, la Direction Nationale du Génie Rurale (DNGR) en Guinée, la Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Fa- lémé (SAED) au Sénégal et la Société Na- tionale du Développement Rural (SONADER) en Mauritanie. Ce partenariat a permis au PGIRE d’amé- nager, réhabiliter ou sécuriser plus de 8.350 ha de superficies irriguées en Mauri- tanie (3.150 ha) et au Sénégal (5.200 ha) et 20.600 ha de décrue contrôlée (Chechya au Trarza et Walo du Gorgol à Kaedi en Mauritanie). Les réalisations de la sous- composante ont contribué à améliorer sen- siblement les revenus de plus de 11.600 familles (5.400 en Mauritanie et 6.200 au Sénégal) ou plus de 80.000 personnes bé- néficiaires (37.000 en Mauritanie et 43.400 Sénégal), grâce à l’accroissement généré des superficies irriguées et de la producti- vité. En Mauritanie, le PGIRE a réhabilité 250 ha du périmètre irrigué de Bellara au Trarza et renouvelé des équipements de pompage pour l’irrigation et d’exhaure pour le drai- nage. Il y a eu également la réhabilitation de 200 ha de périmètres irrigués villageois au Trarza et l’acquisition de 14 Groupes Moto- pompes (GMP) pour équiper 11 périmètres d’une superficie totale de 280 ha, ainsi que la construction d’un dalot équipé de vannes et d’une digue de raccordement de 2,64 km à travers la cuvette de Chechya pour une superficie de décrue contrôlée de 670 ha et le désenclavement de nombreux villages dont certains bénéficiaires des PIv du Trarza. Il faut aussi compter le faucardage et le cu- rage du marigot de la Laoueija sur 15 km au Trarza, qui a permis d’améliorer les écoulements, avec, comme effet, l’accord de principe de la BID pour financer l’amé- nagement du périmètre de décrue contrô- lée (2.400 ha) de la cuvette orientale de Rkiz en maitrise totale de l’eau, la sécurisa- tion hydraulique des périmètres collectifs et privés ainsi que la reprise d’activités de pêche le long dudit marigot. Concernant le PPG1 (700 ha de Kaedi Gor- gol, il y a eu la réhabilitation complète des réseaux (irrigation, drainage et digues) et ouvrages connexes et la rénovation de la station de pompage du PPG1 et de tous ses équipements électromécaniques et électriques. Le périmètre est en exploitation sur toute sa superficie depuis la campagne hivernale 2011 avec des rendements moyens de plus de 5 tonnes à l’hectare. A noter, enfin, l’aménagement et l’équipe- ment de petits périmètres maraichers (26 ha) et la dotation en petits matériels horti- coles et 7 moulins à graines au profit de 7 groupements de femmes dans le Gorgol (3 groupements de plus de 350 bénéficiaires) et dans le Trarza (4 groupements de plus de 450 bénéficiaires). Les aménagements concernent 8 ha (réseaux d’irrigation et de drainage, abri et magasin, moto-pom- Les infrastructures hydrauliques du pgiRe boostent l’agriculture irriguée en Mauritanie et au Sénégal dOssIER Reportage Mamadou Gueye (Mauritanie) et Ahmad Muslim Diba (Sénégal). Expert : Abdourahmane Soumaguel O n estime à 35 millions d’habitants la population to- tale des quatre Etats membres de l’OMVS, dont 12 millions vivant dans le bassin. Le taux de crois- sance démographique, quant à lui, est estimé à 2,7%, et la population devrait doubler tous les 25 ans. La sécurité alimentaire est un enjeu vital dans le bassin. Aussi, le stockage accru des eaux et le renforcement des ou- vrages, auxquels s’ajoutent une mise en valeur et une gestion intégrée des ressources en eau, s’avèrent essentiels pour sa- tisfaire la demande croissante d’eau et de ressources alimen- taires, et pour assurer une croissance durable, ainsi que le bien-être des populations vivant dans le bassin. En outre, les maladies d’origine hydrique associées aux grands ouvrages, notamment la schistosomiase et le paludisme, ont connu une expansion progressive, affectant de ce fait la santé des popu- lations du bassin et par ricochet la productivité économique. C’est dans ce contexte qu’intervient le Programme de Gestion Intégré des Ressources en Eau et de développement des usages multiples (PGIRE), destiné à renforcer l’intégration ré- gionale des quatre pays riverains et améliorer les conditions de vie des populations. Ce projet, conçu comme mécanisme de réduction de la pauvreté, est étalé sur une décennie (2007- 2017) scindé en deux phases quinquennales. Le PGIRE vise à promouvoir la croissance et réduire, de manière significative, le niveau de pauvreté des populations dans le bassin du fleuve Sénégal, notamment par l’agriculture irriguée. Ainsi la première phase du PGIRE a misé sur le développement d’in- frastructures hydrauliques pour favoriser l’accès à l’eau et mul- tiplier ainsi les opportunités d’activités économiques dans le domaine de l’agriculture (petite agriculture familiale, marai- chage, et même agro-industrie), mais aussi de la pêche et de l’élevage. Le présent dossier donne un aperçu de la valeur ajoutée de l’intervention de l’Omvs en Mauritanie et au Séné- gal, dans le cadre de la mise en œuvre de la sous-compo- sante « Développement de la petite infrastructure hydraulique et activités connexes » du PGIRE 1. pages, clôture grillagée) à Kaédi dans le Gorgol et 18 ha sur 4 sites dans le Trarza dont 5 ha (réseaux d’irrigation et de drai- nage, moto-pompage, clôture grillagée) à Digueina et 13 ha (réseaux d’irrigation et de drainage uniquement) sur 3 autres sites. Sans compter la rénovation des équipe- ments hydromécaniques et du matériel hy- drométrique du Pont vanne. LA sOnAdER ET LA sAEd, FERs dE LAnCE dU pGIRE Au Sénégal, les principales réalisations de la SAED pour le compte du PGIRE ont porté sur les études d’avant-projet détaillé, APD, le contrôle et les travaux de réhabili- tation des périmètres irrigués de Hamady Ounaré (450 ha) et d’Orkadiéré (250 ha). Des travaux ont été effectués pour la réha- bilitation des réseaux d’irrigation et de drai- nage et des ouvrages connexes ; la modification du Génie civil et le renouvelle- ment des équipements électriques, électro- mécaniques et hydromécaniques des stations de pompage afin de dominer les 700 ha relatifs aux 25 Unités Autonomes d’Irrigation (UAI) et supprimer le double pompage au niveau des UAI indépen- dantes. La SAED s’est également chargée des études APD, du contrôle et des travaux de construction du seuil en tête du Dioulol et de la station de pompage intégrée pour assurer le plan d’eau et les débits néces- saires au fonctionnement de stations de pompage pour l’irrigation de 1200 ha dont celles de Hamadi Ounaré et de Orkadiéré. Le maintien en eau du Dioulol sur près de 16 km en toute saison constituera une op- portunité pour les populations de la zone, y compris les femmes, en leur offrant la possibilité de faire deux à trois campagnes par an (alors que même une campagne n’était pas garantie une année sur deux avant l’intervention du PGIRE 1), de déve- lopper des activités de maraichage le long du marigot tout au long de l’année et de pratiquer la pisciculture sur près 30 ha de plan d’eau de profondeur moyenne d’envi- ron 1,5 m après la décrue. Le Pgire a fait réaliser les travaux de génie civil, terrassement et d’équipement du Gorom Aval, du canal de Krankaye sur 9 km et des ouvrages connexes, (prise sur le Gorom, fermeture sur le Lampsarr et leurs équipements hydromécaniques, franchis- sement et siphon inversé pour l’irrigation des périmètres traversés). Il y a eu égale- ment le recalibrage, c’est-à-dire le faucar- dage, curage et endiguement des 2 rives du Gorom aval sur 8 km. A prendre en compte aussi la réhabilitation de l’ouvrage G grâce à la réfection du génie civil, la maintenance des équipements hydromé- caniques existants, l’ouverture et l’équipe- ment de trois passes bouchées. Citons aussi les travaux relatifs aux me- sures d’atténuation des impacts environne- mentaux et sociaux. Ces travaux ont permis d’augmenter la capacité de prélèvement du Gorom de 5 m 3 /s à 20 m 3 /s à partir du fleuve Sénégal et de renforcer l’axe Lamp- sarr avec un débit de 12 m 3 /s prélevé sur le Gorom Aval avec comme effet de résor- ber immédiatement la forte tension qui pré- valait autour de la gestion de l’eau dans la zone, de tripler les superficies exploitées en contre saison et de développer à court et moyen termes le potentiel de terres irri- gables existants le long du Lampsarr à hauteur de 4.000 ha consacrés à la rizicul- ture, ou 6.000 ha pour les polycultures.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjY1NDY1