OMVS le journal N° 11 - Janvier 2016
L ’Aménagement Hydraulique de Diama constitué par, d’une part, le barrage de Diama proprement dit et, d’autre part, les digues en rive droite et rive gauche du fleuve Sénégal de Diama à Rosso, ga- rantit, depuis près de trente ans la dis- ponibilité d’eau douce, en grandes quantités pour la satisfaction de tous les usages, en particulier l’agriculture irriguée, sous ses diverses formes (cul- tures céréalières, maraîchères et légu- mières, cultures agroindustrielles), la production industrielle, l’approvisionne- ment en eau urbaine et rurale, la navi- gation et le transport fluvial, l’environnement, etc. Le complexe d’ouvrages « Barrage de Diama et Endiguement» délimite, en effet, une vaste cuvette qui permet de recueillir et d’accumuler un volume de près de 600 millions de m 3 d’eau en permanence alimentée par les ap- ports d’eau, fournis par le système hy- draulique amont, en particulier en saison sèche par les volumes d’eau tur- binés au barrage de Manantali. Elle est, la source principale de prélèvement d’eau, pour tous les usages actuels et futurs, dans toute la zone du delta, de la basse vallée et de la moyenne vallée aval,. Aussi, les digues de Diama assurent une protection efficace des villes et vil- lages riverains et des infrastructures socio-économiques (périmètres hydro agricoles, routes, etc.) et participent à la restauration et à la sauvegarde de la nature par la remise en eau contrôlée des grands systèmes de défluents et autres zones humides, la recharge des nappes, etc. En définitive, le fonctionnement normal et régulier de la retenue de Diama est une condition indispensable à la viabi- lité et à la durabilité de tous les pro- grammes et projets de développement, aussi bien ceux en cours de mise œuvre que ceux à venir dans la vallée du fleuve Sénégal, tant en rive droite qu’en rive gauche. Le maintien en bon état de conservation et de fonctionna- lité du Barrage et des digues qui sont annexes est donc, à ce titre, un impé- ratif. Les initiatives de recherche de finance- ment engagées par la SOGED et le Haut Commissariat, en collaboration avec les Etats membres, ont permis d’obtenir de la Banque Mondiale un fi- nancement de dix millions de dollars américains (US $ 10 000 000), dans le cadre de la deuxième phase de Projet de Gestion Intégré des Ressources en Eau et de Développement des Usages à but Multiples dans le bassin du fleuve Sénégal (PGIRE-2). Ce financement va permettre de réali- ser les différentes études techniques détaillées et d’exécuter les travaux de différentes opérations, notamment : (1) les principales structures métal- liques fixes et mobiles du Barrage (pal- planches et vannes) ; (2) les systèmes de protection anticorrosion des struc- tures métalliques (protection passive par revêtement peinture et protection cathodique par anodes sacrificielles et courant imposé) ; (3) les équipements de manutention (portiques) ; (4) les installations électriques et électro- niques et les dispositifs de commande et de mesure et (5) les installations de production, de traitement et de distri- bution d’eau potable. Ce financement de la Banque Mondiale à travers le PGIRE.2 prévoit aussi l’achat et la mise à la disposition de la SOGED, d’un important lot de pièces de rechange et d’équipements de mainte- nance. Enfin, il faut noter que la SOGED a ef- fectivement lancé au cours de l’année 2015, les travaux relatifs à ce Pro- gramme de Réfection et de Réhabilita- tion du Barrage de Diama sur fonds propres de l’OMVS en attendant la dis- ponibilité des fonds du PGIRE.2. En effet les travaux de réparation des cu- lées amont qui revêtaient un caractère très urgent sont en cours depuis plus de huit mois. L’achèvement de ces im- portants travaux est prévu en février 2016. A terme dans deux ans, la réalisation complète de tous les travaux prévus dans ce Projet de Réfection et de Réha- bilitation permettra de garantir à nou- veau la parfaite fonctionnalité de toutes les composantes du barrage de Diama pour plusieurs décennies. Il demeure, cependant, que la garantie ultime de la durabilité de la bonne conservation et de la bonne fonctionna- lité du barrage de Diama repose sur la définition et la mise en œuvre d’une stratégie de maintenance efficace et pérenne. C’est pour cette raison que le Conseil des Ministres de l’OMVS a créé en février 2014, le « Fonds de Main- tenance et de Grosses Répara- tions ». La mise en place de ce Fonds constitue pour la SOGED, une étape importante dans la stratégie de mise en place d’un processus de financement autonome pour la maintenance pérenne du bar- rage de Diama et de ses ouvrages an- nexes et accessoires. BOUBA CAMARA DEIGE / SOGED Pour l’accomplissement de sa mission d’exploitation et d’entretien du barrage de Diama et ses ouvrages annexes et accessoires, la convention créant la SOGED, lui donne le droit exclusif de la vente de l’eau du fleuve Sénégal sur l’ensemble du bassin. Cette vente d’eau, sous la forme d’une redevance pour le prélèvement d’eau, constitue la principale source de recettes de la société, Dans les faits, la contribution de la redevance à la formation du bud- get de la SOGED a toujours oscillé entre 25 et 30 pour cent. Dès lors, les états-actionnaires n’ont cessé d’appor- ter des contributions pour financer les activités de la Société. Conscient qu’une telle situation ne saurait perdurer, le Conseil des Ministres de l’OMVS, agissant en sa qualité d’Assemblée des actionnaires, confiera en 2012 une étude de redressement de la SOGED au Cabinet Mazars. Cette étude a été suivie en 2015 d’une phase complémentaire intitulé Etude de via- bilisation. Le but visé était d’approfondir certains aspects de l’étude de redressement et de fournir à la SOGED les éléments financiers, juridiques et organisation- nels susceptibles de lui permettre de générer les ressources financières nécessaires à une exploita- tion efficace et à une maintenance pérenne du bar- rage de Diama et de ses ouvrages annexes et accessoires. Le rapport provisoire a été remis par Mazars en juin 2015 et a fait l’objet d’une session extraordinaire du Conseil d’Administration de la SOGED. L’une des principales conclusions de l’étude est la possibilité pour la SOGED d’assurer un équili- bre financier pour son exploitation courante, à partir de ses ressources propres, entre 2024 et 2027 selon les hypothèses retenues. L’exploita- tion courante ne prend pas en compte la rénovation et la réhabilitation du barrage, financée dans le cadre du PGIRE 2 et les Gros Entretiens et Répara- tions (GER), dont le financement est prévu à partir du Fonds de maintenance en cours de mise en place. L’atteinte de cet équilibre suppose d’une part, des ajustements tarifaires pour toutes les catégories d’usagers à partir de l’année 2018 et d’autre part, l’amélioration substantielle du recouvrement de la redevance. Un autre sujet très important qui a été traité par l’étude est le renforcement du cadre juridique . Ce cadre reposera désormais sur un arsenal com- posé du Règlement relatif aux principes et méca- nismes de tarification et de commercialisation de l’eau et de contrats qui lieront désormais la SOGED avec les usagers et avec ses partenaires. Toutefois, il faut noter que les détails de toutes ces conclusions feront l’objet de larges discussions entre la SOGED et les usagers au sein du CADRE DE CONCERTATIONS avant de faire des propositions consensuelles aux autorités des Etats actionnaires pour prendre les décisions idoines. YOUSSOUPHA KAMARA DCR / SOGED EtUDE DE VIABILISAtION DE LA SOGED UN PROjEt qUI ARRIVE à SON HEURE DÉMARRAGE DE LA RÉFECTION ET RÉHABILITATION DU BARRAGE DE DIAMA 9 OMVS le journal N°11 - janvier 2016 www.omvs.org A CT US DES SOC IeTeS OMVS N°11.qxp 2/5/16 1:57 PM Page9
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