OMVS le journal N° 10 - Mai 2015
9 A CT US dU PgirE OMVS le journal N°10 - Mai 2015 www.omvs.org Monsieur le Maire, quelle est la si- tuation des maladies d’origine hy- drique dans votre commune? Je vous remercie de cette occasion qui m’est offerte d’aborder ce sujet brû- lant. La commune de Ronkh est située dans une zone extrêmement humide, ce qui explique l’étendue de nos ri- zières. Qui parle de riz, parle d’eau... Or dans la vallée du fleuve Sénégal, quand on parle d’eau, on parle aussi parle aussi de bilharziose, qui est un de nos problèmes essentiels. Nous sommes la première commune à être concernée par cette maladie, qui constitue le premier motif de consulta- tion. La bilharziose intestinale est une ma- ladie nouvelle par rapport aux mala- dies traditionnelles que nous avions ici. Elle est apparue après la mise en eau du barrage, il y a moins de vingt-cinq ans. aujourd’hui, il y a une forte pré- valence dans la commune. C’est un vrai casse-tête, car comment rompre le contact homme-eau, quand ils sont liés par la culture, la tradition, l’écono- mie ? Quels sont les enjeux pour la commune? Notre zone produit un sixième de la production nationale de riz, et pour prétendre à l’autosuffisance, il faut des bras valides. C’est pourquoi j’en ap- pelle aux autorités. Car tous les pro- jets de développement tels que le PRaCaS, le Programme Sénégal Emer- gent, etc. doivent s’accompagnent d’un volet sanitaire. Le plus important aujourd’hui est celui qui permet de prémunir les agriculteurs de la bilhar- ziose. L’autosuffisance alimentaire est une gageure si les populations sont malades de la bilharziose. L'idéal serait de combiner les deux : faire de la pré- vention contre cette maladie tout en poursuivant un programme d’accrois- sement pour la production du riz au Sénégal. Pour notre commune, l’ur- gence est de trouver des mesures qui minimisent l'impact de cette maladie à défaut de l’éradiquer. Quelles actions faut-il mener pour combattre cette maladie ? Il nous faut tout d’abord un pro- gramme énergique de sensibilisation, et nous espérons que l’OMVS s’inves- tira à nos côtés. Ensuite, nous devons renforcer les traitements de masse et les modes de préventions classiques mis en œuvre de concert avec les au- torités sanitaires et nos partenaires. Mais nous comptons innover par l'in- troduction de nouvelles formes de lutte contre la bilharziose. Par exemple, en créant des piscines pour détourner les enfants des mares, où ils sont en contact avec le ver responsable de cette maladie, et des lavoirs pour les femmes, afin de rompre la chaine de transmission. Nous devons être parmi les acteurs qui contribuent à l’élimina- tion de cette maladie. Enfin et surtout, nous demandons la gratuité du médi- cament, le Praziquantel, ou au moins sa subvention, pour alléger le fardeau des familles. Propos recueillis par AKN et G.Barbier L es activités ont démarré au Centre de Documentation et des archives de l’Omvs, sis à Saint Louis, par une confé- rence sur ce thème, ouverte par l’adjoint au Gouverneur, M. Baba- car Bâ, et en présence d’un public nombreux et varié, et de la délégation de l’OMVS. Le chef de la brigade d’hygiène de Saint-Louis, M. Falilou Sarr , et le res- ponsable du service d’éducation pour la santé, M. abdourahmane Traoré ont permis de camper le theme et dexposer la situation épidémiologique dans la moyenne vallée et dans le delta du fleuve, ainsi que l’état de la recherche et les politiques de préven- tion mises en œuvre par les acteurs de la Santé pour juguler ces maladies liées à l’eau . Leurs interventions se- ront complétées par une présentation du Dr Moussa abdallah, expert régio- nal Santé de l’OMVS, qui exposera les moyens dégagés par l’OMVS et les ac- tivités de traitement de masse contre le paludisme et la bilharziose menées par l’Organisation entre 2008 et 2013 dans le cadre du Projet de Gestion In- tégrée des Ressources en Eau, afin d’atténuer l’impact des aménage- ments hydro-agricoles sur la santé des populations vivant dans le bassin. au total, trois millions cent mille moustiquaires, quatorze millions com- primés de Praziquantel et Cinq mil- lions comprimés d’albandazole ont été acquis et distribués, ce qui a permis de réduire fortement la prévalence de ces maladies notamment chez les en- fants. Des efforts tout aussi consé- quents sont prévus dans la seconde phase du PGIRE, qui inclura d’autres maladies, a souligné le Dr abdallah. Seconde étape de ces journées de sensibilisation, les membres du REJaO ont visité le barrage de Diama, où le Directeur, M. adama Cheibani aW, a retracé le contexte de construc- tion du barrage et décrit les pro- blèmes actuels de maintenance et de lutte contre la plante aquatique Typha, qui colonise de grandes super- ficies du fleuve et des axes hydrau- liques créés pour les besoins de l’agriculture irriguée. La deuxième journée s’est déroulée dans le village de Kassak-nord, dans la commune de Ronk, où s’est tenu un forum communautaire présidé par le Maire de la commune. Les débats ont porté sur les modes de transmission Une vingtaine de jour- nalistes, membres du Réseau des journa- listes pour les Activi- tés de l’OMVS, ont organisé une cara- vane de deux jours, intitulée : «Journées de l’eau», les 24 et 25 avril, afin de sensibili- ser les populations de la région de Saint- Louis sur les maladies d’origine hydrique. INTERVIEW DE M.aMaDOU TIDIaNE NDIaYE, MaIRE DE RONKH "Il faut éradiquer la bilharziose" Située dans la région de Saint-Louis, la commune de Ronkh, composée de 12 villages, est un grenier à riz pour le Sénégal, mais une zone endémique de Bilharziose intestinale. Le Maire, A.T. Ndiaye a ac- cueilli, au village de Kassack-Nord, le forum communautaire sur les maladies d’origine hydrique or- ganisé par le Réseau des journalistes pour les activités de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (REJAO). Témoignage. de la maladie et les modalités de pré- vention. La journée s’est achevée par la visite des infrastructures engagées par la mairie, avec l’appui de parte- naires, pour lutter contre la bilhar- ziose, à savoir des piscines pour détourner les enfants de la baignade dans les mares, des lavoirs pour les femmes, et un espace de collecte et traitement des boues de vidange qui seront recyclées en engrais. Porté sur les fonts baptismaux au mois de novembre 2014, le Rejao a pour objectif, de contribuer à la diffu- sion d’une information de qualité, per- tinente et utile sur l’OMVS, grâce à une utilisation rationnelle des moyens de communication de masse’’. Le rejaO s’implique dans la lutte contre les maladies liées à l’eau Forum communautaire à Kassack Nord OMVS N°10 5/18/15 8:04 PM Page9
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NjY1NDY1