Plaquette : Rendre le fleuve Sénégal navigable - 6ème session IAGF

6 3 Voir Annexe 3 : La contribution du barrage de Diama au développement des usages de l’eau, p.30 La profusion du typha et ses impacts environnementaux La mise en service des barrages de Diama 3 et Manantali a eu des impacts positifs notoires mais a également profondément modifié le régime du fleuve Sénégal. Le typha, plante autochtone dont le développement avait été jusqu’alors empêché par la salinisation, a progressivement envahi le fleuve et remplacé les végétations précédentes. Dans le Delta et la Basse Vallée, le typha s’est développé d’une façon impressionnante, tant par son ampleur que par sa vitesse de propagation. La superficie de la végétation a été estimée il y a déjà quelques années à plus de 100 000 ha et, quand elle est arrachée, cette plante repousse en huit à dix mois. Le typha constitue donc une menace sérieuse pour la biodiversité, par l’eutrophisation des milieux et la dégradation de la qualité de l’eau. Il peut aussi, à terme, contraindre fortement les activités socioéconomiques : pêche, agriculture, accès à l’eau potable pour les populations rurales, et navigation, en modifiant l’hydraulicité naturelle du fleuve. Les maladies hydriques sont en effet un autre aspect du problème. Une corrélation a ainsi été clairement été établie entre l’endémicité du paludisme et la présence de cette plante invasive. Mirdad Kazanji, Directeur de l’Institut Pasteur de Guyane, a également évoqué le cas de la bilharziose (aussi appelée schistosomiase), maladie en phase de recrudescence notamment à cause du typha. Plus de 200 millions de personnes sont affectées dans le monde et 300 000 personnes en décèdent chaque année dans les pays en voie de développement. Cette maladie est transmise par un ver intestinal et un contact avec l’eau. L’un des moyens de lutte biologique repose sur la langoustine qui mange les escargots vecteurs de la maladie. Mais pour cela, il faudrait que les langoustines reviennent dans le fleuve en permettant leur migration par des dispositifs de franchissement des barrages. 1. 1. + de 200 millions de personnes sont affectées dans le monde par la bilharziose et 300 000 personnes en décèdent chaque année. Le typha représente une contraintemajeure. Il nous empêchera d’atteindre les performances fixées en matière d’agriculture irriguée si nous ne trouvons pas de solution. Et le problème est également sanitaire. tamsir ndiaye , directeur général de la sogem

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