plaquette : Avenir du bassin du fleuve sénégal : prendre les bonnes décisions dès maintenant

QUI y GAGNE ET QUI Y PERD ? Des milliers de journées de travail et des milliards de francs CFA ont été engloutis dans les plans d'aménagement relatifs au bassin du fleuve Sénégal. De toute évidence, le paysage du bassin s'est irrémédiablement modifié. Il n'est ni possible ni faisable de revenir en arrière, quoiqu'il y ait encore nécessité d'apporter des améliorations. Après tant d'efforts, consentis par tant de personnes, il est important de faire la différence entre les réussites et les échecs de ces initiatives. Seule une évaluation franche et bien étayée de là où nous en sommes aujourd 'hui peut nous aider à déterminer où nous voulons aller demain. Production alimentaire en baisse dans la vallée Les coûts d'aménagement des périmètres irrigués dépassent les avantages qu'on en retire Aujourd'hui, les performances de l'irrigation dans la vallée ont été décevantes. Les coûts d'aménagement des périmètres sont élevés et leur entretien - réparation des pompes et maintenance des canaux, nivellement des sols, par exemple- entraînent des charges récurrentes exorbitantes. Après plusieurs années, les rendements sont généralement en baisse du fait de la salinisation. entraînant un phénomène connu dans la vallée sous le nom d'irrigation itinérante. Il s'agit pour les agriculteurs d'abandonner les périmètres nouvellement aménagés pour s'installer sur les plus récents. Depuis l'achèvement des barrages il y a une dizaine d'années, des crues favorables ne se sont produites que rarement et les cultures irriguées ne se sont développées que modestement, avec des coûts beaucoup plus élevés et des rendements plus faibles que prévu. La production alimentaire a donc baissé dans la vallée du fleuve Sénégal. Il s'en est suivi une augmentation phénoménale de l'exode des jeunes gens, à la recherche de travail, vers les centres urbains du Sénégal, d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, mais aussi vers l'Europe et l'Amérique du Nord. Ainsi, le fardeau des travaux champêtres repose de plus en plus sur les femmes, les enfants et les personnes âgées. Aujourd'hui, nombre de foyers ne survivent que grâce aux transferts d'argent qu'effectuent leurs membres émigrés pour se procurer les aliments qu'ils ne sont plus en mesure de produire. Le déclin subséquent de l'état nutritionnel des populations rend ces dernières encore plus exposées aux maladies respiratoires et parasitaires. Globalement donc, les réalisations ont été décevantes face aux espoirs soulevés. A la fin de l'année 1999, les turbines électriques n'avaient pas été installées à Manantali. Dans le cadre des plans actuels, l'énergie qui pourrait être produite sera exportée hors de la vallée vers de plus grandes villes. L'irrigation s'est avérée coûteuse et bien en-deçà des niveaux escomptés; de plus, aucun navire n'est passé par l'écluse de Diama depuis la fin des travaux en 1986. Observons cependant de plus près les conséquences telles qu'elles sont ressenties partout dans la vallée. ------ -------- Prendre les bonnes décisions dès maintenant -------- 7

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