plaquette : Avenir du bassin du fleuve sénégal : prendre les bonnes décisions dès maintenant

NATURE DU CYCLE ANNUEL D'AVANT BARRAGE A mesure que les eaux commençaient à se retirer en octobre, les paysans plantaient du sorgho et du niébé dans les plaines inondables; du maïs et des patates douces le long des berges et levées naturelles récem– ment exondées. Au bout de trois à quatre mois, les cultures arrivaient à maturité. Elles ne s'alimentaient en eau que grâce à l'humidité du sol. En février et en mars, les récoltes dans les plaines inondables et sur les rives marquaient le début de la saison sèche et chaude. Durant cette période, le bétail souffre énormément car il aura déjà épuisé aussi bien les pâturages naturels que les chaumes des cultures Vers la fin de la saison des pluies, les eaux montantes du fleuve Sénégal se frayaient un chemin dans les levées naturelles de berge et, en années de bonne pluviométrie, elles inondaient jusqu'à 400.000 hectares de terre. Ces plaines inondées, enrichies par l'apport des dépôts de nutriments dissouts, se transformaient en refuge et en zone de reproduction pour les petits poissons. Avant l'avènement des barrages, 10.000 pêcheurs à plein temps et de nombreux pêcheurs temporaires débarquaient jusqu'à 30.000 tonnes métriques de poissons par an, aussi bien du fleuve que des plaines inondables. Les villageois riverains recevaient ainsi une source importante de protéines. En moyenne, la production annuelle de poissons dans les plaines inondables s'élevait à 70 kilogrammes par hectare, procurant ainsi des revenus d'une valeur de 70.000 ECFA par hectare inondé. Les crues annuelles constituaient la base d'activités de production alternantes. Pendant la courte période d'hivernage, de juin à septembre, les paysans plantaient du mil sur les pentes sablonneuses au-dessus des plaines inondables. Les rendements étaient modestes certes, mais la demande en main d'œuvre et en capitaux était faible. Les éleveurs déplaçaient leurs troupeaux loin du fleuve et des champs de mil vers des zones de pâturage plus éloignées. Cependant, ces pâturages-là, tributaires de la pluviométrie, ne pouvaient à eux seuls supporter des troupeaux importants. A la récolte du mil en septembre, les éleveurs ramenaient les bêtes sur les champs pour leur permettre de brouter les chaumes et aussi de fertiliser la terre. Généralement, paysans et éleveurs entretenaient des relations cordiales dans la mesure où leurs activités réciproques bénéficiaient à chacun des groupes et favorisaient une complémentarité au niveau de leurs régimes alimentaires respectifs par la fourniture de graines, de viande et de lait. 4 ---------- Avenir du Bass in du Fleuve Senegal ---------------

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