Plaquette : OMVS une grande entreprise multinationale de développement intégré

. 1.- HIS TOR 1 QUE : La sous-région extrême occidentale du continent africain correspondant au bassin du fleuve Séné– gal recouvre une superficie de 300.000 km2 sur les territoires du Mali, de la Mauritanie et de la République du Sénégal qui y comptent paradoxalement leurs provinces les plus déshéritées. Aussi loin que l'on remonte le cours de l'histoire, depuis l'épopée des Almoravides vers le Sud du Sahara, jusqu'à El Hadj Omar, on découvre que les rives du fleuve Sénégal ont toujours été le foyer d'un certain rayonnement culturel, un creuset de conquérants et de guides spirituels, issus de peuples héritiers d'une vieille civilisation dont les traditions non matérialistes n'ont jamais été tournées vers l'exploitation intensive des ressources de la vallée du fleuve Sénégal. C'est avec la colonisation que devait commencer les tentatives de mise en valeur du bassin sur des périmètres limités et de ma– nière plutôt empirique avec les premiers essais du baron Roger, du pépiniériste Richard, et surtout du Colonel S~ult qui a expérimenté.la culture de la canne à sucre, du coton et de l'indigot au début du XIXème siècle. AV8c la création de la Mission d'Aménagement du fleuve Sénégal (MAS) en 1935, on entra dans la période des études systématiques tant sur le plan hydrologiqueque-sur le planagro– nomique, et les premiers casiers rizicoles d'une certaine importanceçfurent réalisés dans le Delta. C'est lorsque les Etats Riverains ont recouvré leur souveraineté que leurs gouvernements jetèrent le" hases d'une Organisation permettant d'attaquer la mise en valeur de ce bassin, à une échelle qui soit à la dimension du problème. Ainsi fut créé le Comité Inter-Etats pour t'Aménagement du Bassin du fleuve Sénégal en 1963 groupant la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, et dès 1964 les grands principes de l'élabora– tion d'un programme de développement intégré étaient énoncés. En 1968 naissait l'Organisation des Etats Riverains du fleuve Sénégal (OERS) qui se distinguait du Comité Inter-Etats par un élargisse– ment de sa vocation, en posant le principe de l'extension de la coopération au-delà des limites du bassin, et en instituant une Conférence Ides Chefs d'Etat qui symbolisait la volonté de resserrement . des liens politiques entre les quatre pays. En 1972, l'OMVS qui prit la relève de l'OERS ne devait plus comprendre que le Mali, la Maurita– nie et le Sénégal, et l'Organisation retrouvait sa vocation initiale d'institution chargée essentielle– ment d'étudier et de promOUVOIT le programme de développement intégré du Bassin du fleuve Séné– gal. Il est à noter que malgré ces changements successifs du cadre institutionnel, l'Organisation a poursuivi les mêmes objectifs de façon continue depuis 1963 et consacré la première décennie de son existence aux études préliminaires de factibilité et à la définition d'une stratégie de développe– ment. II.- CARACTERISTIQUES DU BASSIN A.- LE MILIEU PHYSIQUE Le fleuve Sénégal long de 1.500 km est constitué par des rivières qui prennent leur source dans les montagnes du Fouta Djallon en République de Guinée et se jette dans l'Océan Atlantique à Saint-Louis du Sénégal. Il traverse le Mali occidental et matérialise la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie sur 800 km environ. La superficie totale du bassin qui est de 300.000 km2 comprend trois régions principales : le haut-bassin, la moyenne vallée et le delta, avec des conditions climati– ques, hydrographiques et géologiques fortement différenciées. Le haut-bassin fournit la presque tota– lité du débit du fleuve grâce à la pluviosité élevée des régions montagneuses du Fauta Djallon (700 à 2.000 rn/rn par an). Les pluies de mai à octobre alimentent la crue annuelle du fleuve qui, de juillet à octobre, innonde et féconde la vallée de Bakel à Dagana sur une longueur de 500 km et une lar– geur moyenne de 15 km. Le Delta en aval de Dagana, est une étendue plate de sols salins et sableux, et l'eau salée de l'océan remonte dans le neuve jusqu'à Dagana durant la saison sèche. B.-- LE MILIEU HUMAIN La population du bassin et de ses zones avoisinantes est estimée approximativement à 2 mil– lions d'habitants et se compose essentiellement de Toucouleurs, Maures, Peuls, Ouolofs, Sarakolé et Bambara. Les Toucouleurs sont sensiblement majoritaires dans la vallée proprement dite entre Dagana et Ba kel sur les deux rives, tandis que les Ouolofs occupent surtout le Delta, sans qu'il y ait de délimita– tion stricte entre les zones d'établissement de ces deux ethnies, les Sarakolés devenant plus nom– breux en amont de Bakel. A ces groupes sédentaires qui s'adonnent à l'agriculture, se superposent les Peulhs qui pratiquent un élevage plus ou moins nomadisant comme les Maures sur la rive mauri– tanienne. 1

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