OMVS le journal N°04 Octobre 2008

Fleuve Sénégal: le pari tenu d'une gestion à quatre notamment pour la production hydro– électrique ou la navigation... La mise en œuvre d'une Gestion Inté– grée des Ressources en Eau (GIRE) requiert une volonté politique et des engagements financiers à long i terme. La création d'organismes de bassins transfrontalierss'est révélé e un succès dans de nombreux cas, mais beau– coup d'institutions de bassins trans– frontaliers africains n'ont pas encore d'autorité, de capacités ou de res– sourcessuffisantes. Pireencore, il n'y a aucune institution inter-état pour gérer l'eau dans beaucoup de bas– sins transfrontaliers. Les pays concernés par des fleuves, lacs ou aquifères transfrontaliers sont interdépendants et doivent fixer ensemble les objectifs à atteindre et les plans de gestion de ces bassins et les programmes de mesures prioritai– res, dont ils seront directement responsables de la bonne réalisation chacun en ce qui le concerne surson territoire dans le cadre de son Plan National de GIRE. De ce point de vue, l'expérience acquise par l'Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), est intéressante à analyser et à diffuser auprès des responsables africains de l'eau. Après une première phase de déve– loppement du programme d 'investis– sement, le programme de "Gestion intégrée des ressources en eau – développement des usages à buts multiples" (pGIRE), contribue aujourd'– hui au renforcement des capacités de l'OMVS pour la promotion du développement durable à l'échelle du bassin. La démarche participative de l'éla– boration du Schéma Directeur d 'A– ménagement et de Gestion des Eaux viendra renforcer le dialogue établi entre les quatre Etats membres , per– mettant la mise en place d 'un cadre stratégique de planification pour la GIRE. L'OMVS se mobi lise aujourd 'hui forte– ment surces enjeux. Par ailleursSecré– taire du Réseau Africain des Organis– mes de Bassin (RAOB) , elle peut jouer un rôle important dans l'expérimenta– tion de nouvelles pratiques adaptées à la situation particulière du continent et aider à en diffuser les bonnes pra– tiques entre tous les acteurs de la ges– tion africaine de l'eau. L'EAU EST UNE CAUSE POSSIBLE DE TENSIONS MAISAUSSI UNE PUISSANTE SOURCE DE COOPÉRATION. Ces dernières années, le risque de conflits entre les Etats riverains de cours d'eau est devenu bien plus évi– dent. avec l'augmentation de la demande en eau dans la région et avec la pression supplémentaire du changement climatique. D'ici 2025, il est prévu que la consommation d' eau soit quintuplée par rapport aux niveaux actuels. Les barrages prévus en Afrique aggra– veront les pressions sur des écosystè– mes fluviaux. Ceci exige une meilleure coordination entre Etats riverains et l' ét ablissement de mécanismes appropriés de résolution et de pré– vention de conflits po tentiels. Une approche au nivea u des bassins transfrontaliers est indispensable pour assurer une gestion solidaire entre les pa ysd'amont et d'aval et une optimi– sation des bénéfices à tirer conjointe– ment d'une meilleure gestion de l' ea u, une prévention coordonnée de s risques naturels majeurs, la dispo– nibilité des ressources suffisantes, tant en qua lité qu'en quantité, au passa– ge des frontières des pays riverains, la réali sation d'ouvrages communs, extrêmes, d'inondation, de sécheres– se et d 'é rosion, la protection des per– sonnes et des biens et la préservation des sols, - Une approche intersectorielle de tous les usages rationnels pour per– mettre une meilleure allocation des ressources disponibles et la réduction de la pauvreté, - La réduction des pollutions et la conservation et la restauration des écosystèmes aquatiques et des sols. Un cadre Juridique clair doit préciser dans chaque pays les droits et les devoirs, les niveaux possibles de décentralisation, les compétences institutionnelles des différents interve– nants, ainsi que les procédures et les moyens indispensables à une bonne gouvernance de l' eau, Une spécificité de l'Afrique : Il existe 59 bassins transfront aliers en Afrique dont 28 en Afrique de l'Ouest, cou– vrant 80% de tout le territoire de la région : On peut citer par exemple, le Niger (11 pays), le Sénégal (4 pays), la Volta (6 pays), le Lac Tchad (8 pays), la Gambie (3 pays)...A l'exception du Cap Vert et de Madagascar, tous les Etats africa ins pa rtagent au moins un cours d 'eau avec un voisin. Il ne s'agit pas de lancer encore des études de plus, ni de mobiliser des ba ta illons de consulta nts extérieurs en appui, mais bien d' aid er à l'émer– gence d'une véritable expe rtise afri– caine, adaptée aux situa tions réelles du terrain et de lancer un processus d'appropriation par les partenaires africa insde cette nouvelle démarche et des réformes obliga toirement lon– gues qui en découlent tant au plan juridique, que ma nagérial ou financier : .i1 faut pa rtout au moins une décen– nie pour que les réformes commen– cent à porter leurs fruits et donnent des premiers résultats significatifs. De nombreux accords ont déjà et depuis longt emps été adoptés entre pays riverains sur les plus grands bas– sins transfrontaliers d'Afrique, mais, be aucoup de bassins transfrontaliers ne sont couverts par aucun mécanis– me international de gouvernance commune. des lacs et des aquifères, qu 'ils soient locaux, nationaux ou transfrontaliers. Une évidence : la Gestion Intégrée des Ressources en Eau par bassin s'im– pose partout dans le monde ! De nombreux pays en ont fait la base de leur législation nationale sur l' eau ou l'expérimentent dans des bassins pilo– tes nationaux ou transfronta liers. La Gestion Intégrée des Ressources en Eau, en Afrique , comme d 'ailleurs par– tou t dans le monde, en n'est pas un concept théorique : elle doit être mise pratiquement en application pour viser : - La prise en compte de l'ensemble des ressources en eau superficielles et souterraines, ainsi que des estuaires et des eaux côtières, - La prévention des phénomènes Carte des bassins transfrontaliers en Afrique .'\. .- .... W .... ..... ' ...........'R .. - ....,..,( - ·....r-t bt..... La Gestion 1 ntégrée des Ressources en Eau parbassins'impose partout dans le monde Par Jean-François DONZIER Directeur Général de l'Office International de l'Eau Secrétaire du Réseau International des Organismes de Bassin C hangement climatique, pollu– tion, gaspillage, propagation des maladies hydriques, des– truction des écosystèmes : la gravité de la situation dans beaucoup de pays, notamment africains, nécessite la mise en œuvre d 'une gestion glo– bale, intégrée et cohérente des res– sources en eau, respectueuse des écosystèmes aquatiques et des terri– toires, pour préserver l'avenir et l'héri– tage de l'humanité . Les objectifs du Millénaire pour l' eau potable et l'assainissement ne pour– ront pas être atteints sansque des pro– grès sign ificatifs soient accomplis simu ltanément pour introduire une Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIREJ, organisée à l' échelle perti– nente des bassins versants des fleuves, OMXS

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