OMVS le journal N°04 Octobre 2008
Fleuve Sénégal: le pari tenu d'une gestion à quatre LES OUVRAGES DE MAÎTRISE DE L'EAU Satisfaire les usages multiples Aperçu sur les mécanismes et outils de Planification - Gestion et Suivi des ressources du bassin les ouvrages hydrauliques de deuxième génération sèche , dans le delta et la basse vallée du fleuve sénégal. Au barrage proprement dit sont associées deux digues latérales du fleuve Sénégal de Diama à Rosso en rive droite et en rive gauche. Ces digues longues de 77 km en rive droite et de 79 km en rive gauche assurent. dans cette partie du delta, la fermeture de la retenue, la protection contre les inondations et le contrôle de l'alimenta– tion gravitaire des marigots et des zones d'épanda– ge de crue. La retenue du barrage a une capaci– té d'accumulation de 585 millions de m3 et sa superficie est de 433 km2 à la cote de retenue + 2,50 m Ign. Les ouvrages de l'Omvs sont conçus pour mobiliser les potentialités en ressources en eau du Fleuve Sénégal et créer les conditions d'un développe– ment durable dans les Etats membres de l'Organi– sation. Diama et Manantali. qui fonctionnent depuis déjà 20 ans, ont permis de mettre à la disposition des de l'eau douce pendant toute l'année pour plusieurs usages socioéconomiques: l'irrigation, la produc– tion d 'énergie hydroélectrique, la navigation, qui constituent les grandes fonctions ou objectifs déclaratifs de l'Organisation , auxquelles on peu t ajouter l'approvisionnement en eau potable, la pêche, le développement des pâturages, la pré– servation des écosystèmes du bassin du fleuve Sénégal, la satisfaction des besoins en eau des industries implantées dans le bassin. Bouba Camaro A u stade actuel, les ouvrages de maîtrise des eaux du fleuve sont le barrage de Mananta– li. sur le Bafing, dans le haut bassin et le bar– rage de Diama, sur le fleuve Sénégal dans le delta. Planifiés, étudiés et construits pour fonctionner en complémentarité, ces ouvrages constituent pour l'Omvs un outil essentiel de contrôle et de maîtrise, dans une large mesure, de l'écoulement des eaux le long du fleuve Sénégal. Le barrage de Manantali est situé sur le Bafing, affluent principal du fleuve Sénégal, à 136 km en amont de le ville de Bafoulabé à la confluence avec le Bakoye, autre grand affluent du fleuve qui prend le nom "fleuve Sénégal-" à partir de ce lieu. Une centrale hydroélectrique est installée au pied du barrage et est équipée de cinq (5) groupes Kaplan-alternateurs d'une puissance totale instal– lée de 200 Mw. L'évacuation de l'énergie électrique depuis la centra– le de Manantali jusqu'aux réseaux électriques du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal est faite par un réseau régional de lignes de transport se dévelop– pant sur 1500 km en aérien sous les tensions 225Kv, 150Kv et 90Kv et 14postesHt/Mt. La retenue du bar– rage a une capacité d'accumulation totale de 11,27 milliards de m3 à la cote de retenue normale 208m. la retenue couvre une superficie de est 477 km2 et se développe sur une longueur d'environ 60 km. Le barrage de Diama est situé sur le fleuve Séné– gaL à 26 km, en amont de la ville de Saint-Louis et à environ 32 km de l'embouchure actuelle-. Il bloque la remontée de la langue salée, en saison Pour assumer pleinement sa mission de gestion rationnelle des ressources du bassin du fleuve Sénégal, l'OMVS s'est dotée de mécanismes et outils de planification, de gestion et de suivi. Ceux -ci lui permettent de prendre, en temps réel, les décisions idoines. Ils peuvent être classés en trois (3) catégories : les outils destinés aux barrages de Diama et Manantali, les outils de collecte de don– nées et les instruments de planification stratégique et juridique. Les outils de gestion des barrages de Diama et Manantali : ils sont pour l'essentiel des logiciels. La gestion de Diama et Manantali étant intimement liée, les logiciels SIMULSEN, COREDIAM, PROGE– MAN, GESDIAM permettent de les gérer chacun en temps réel et de prendre en compte les inci– dences de la gestion de l'un sur l'autre. Ils indi– quent ainsi le volume optimal de lâcherspar barra– ge et les seuils de gestion à ne pas franchir. Parmi les outils de gestion des 2 barrages, d'impor– tants outils de simulation de scénarii extrêmes ont été développés. LeModèle d 'analyse coûts/béné– fices et analyse multicritèrespermet à l'OMVS d'o– pérer un choix dans la satisfaction des divers usa– ges de l'eau: alimentation en eau des popula– tions, énergie hydro -électrique, irrigation, agricultu– re de décrue après crue artificielle, pâturages, éle– vage, pêche, navigation et besoins actuels et futurs des écosystèmes. Le Plan d 'Alerte/Système de Communication est un outil conçu à partir de la définition de scénarios catastrophiques à l'aval du barrage de Manantali et doi t permettre donner l'alerte pour l'évacuation et l'organisation de secours appropriés. Le Modèle pluies/débits est un modèle hydrologique permettant de détermi– ner les débits des cours d 'eau à partir des quanti– tés de pluies enregistrées sur le bassin et de faire la prévision hydrologique sur le cours du fleuve Séné– gal et de ses principaux affluents . Le Modèle com– prend également un système d'alerte précoce pour les inondations dans le haut bassin du fleuve Sénégal. Au chapitre des instruments de collecte de don– nées, un important réseau de mesures des don– nées hydrométéorologiques a été mis en place. Les données ainsi collectées sont gérées grâce au logiciel Hydraccess. La veille environnementale est pleinement prise en charge par l'Observatoire de l'Environnement qui. grâce à l'outil SOE-FSEN, gère les données collectées sur la climatologie, lesmal– adies hydriques, les activités hydro agricoles, etc. Pour terminer, la Charte des Eaux du fleuve Séné– gaL la Clef de répartition-eoûts/charges et le Plan d 'Action Stratégique (PAS) sont les outils de planifi– cation misen place par l'Organisation. Si la Charte des Eaux contient les directives pour l'allocation des débits du fleuve et les dispositions obligatoires pour la préservation et la protection de l'environ– nement. la Clef de répartition-eoûts/charges per– met. elle, une répartition équitable des coûts et charges du programme de l'OMVS entre les Etats membres, cela, en tenant compte des bénéfices attendus par chacune des parties. Enfin, en se dotant d'un PAS, l'OMVS définit ainsi les modalités de prise en charge des problèmes environnemen– taux cruciaux identlfiés dans l'Analyse Diagnos– tique Transfrontalière. Dans la quête d'une plus grande efficacité, l'OMVS cherche à renforcer les acquis obtenus grâce à ces outils, en lançant l'élaboration (en cours) d 'un Schéma D'Aménagement et de Ges– tion des ressources en Eau (SDAGE), outil de ges– tion de la ressource eau aux échelles mensuelle et annuelle et la mise en place d'un Système Global de Suivi Evaluation qui devra prendre en charge l'ensemble des activités du système OMVS. T. NDIAYE Boubacar CAMARA Le barrage mixte et la centrale hydroélectrique de Gourbassi sur l'affluent Falémé et sur la frontière entre lesRépubliques du Mali et du Sénégal; Les barrages mixtes et les centrales hydroélectriques de Koukoutam– ba, Bouréya et Balassa sur le haut Bafing en République de Guinée. Ces aménagements hydrauliques, à caractère communautaire et transfrontalier, secondés par une série de barrages/seuils/écluses de relèvement de niveau d'eau, vont, d'une part. améliorer la régularisation des débits du fleuve à plus de 97% en assurant un sup– plément de 200m3/s en étiage à Bakel, et. d'autre part, accroître la production hydroélectrique d 'en– viron 900 MW, correspondant à une production annuelle d'électri– cité de plus de 2 800 GWh, soit plus du triple de la production de Manantali. soutenir la croissance des secteurs productifs et répondre à la massifi– cation des flux et des échanges Ilfaut dire que les barrages de pre– mière génération Manantali et Diama, en n'assurant qu'un débit minimum de 300m 3/s à BakeL par rapport à une possibilité de plusde 500m 3/s et une puissance installée de 200 MW, ne régularisent que partiellement les débits (50% envi– ron) et n'exploitent que les 10% de la capacité énergétique du bassin du fleuve Sénégal, qui est de l'ord– re de 2000 MW. Avec le retour de la Guinée dans la famille Omvs. une deuxième génération d'ouvrages a été rete– nue parmi plusd'une quinzaine de sites potentiels: Les barrages et les centrales hydroélectriques au fil de l'eau de Félou et de Gouina sur le fleuve Sénégal, et le complexe hydro– électrique de Badoumbé sur le Bakoye, en République du Mali ; U o mvs va lancer, dans les années à venir, d'importants hantiers de construction d'ouvrages hydrauliques sur le fleuve Sénégal et ses affluents, principaux conformément à sa mission de «maîtrise, de la régulari– sation, de la sécurisation et de la diversification de la ressource en eau du bassin». L'exécution de cette mission essentielle devra permettre entre autres: i) d'accroître la production hydro– électrique, ii) de promouvoir un développe– ment régional des activités agro– svlvo-postoroles. minières et indus– trielles: iii) d'apporter une réponse rapide à la demande de l'électrification rurale: d'intensifier la mise en œuvre de micro subventions des activités génératrices de revenus ; iv) de développer un système inté– gré de transport multimodal pour
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