OMVS le journal N°04 Octobre 2008

Yaya Amadou SOW La gest ion commune et concer– tée de l'eau est encadrée par un arsenal juridique solide qui accompagne l'évolution de l'Omvs. Le Cadre Juridique de l'OMVS est constituée fondamentalement de sixConventions. La Convention du 11 mars 1972 relative au Statut du fleuve ; La Convention du 11 mars 1972 portant création de l'Omvs ; La Convention du 21 décembre 1978 relative au Statut Juridique des Ouvras Communs ; La Convention du 12 mai 1982 relative au Financement des Ouvrages Communs ; la Charte des Eaux du fleuve Sénégal ; le Code International de la Navi– gation . Le Traité d 'Adhésion de la Répu– blique de Guinée est venu cou– ronner cet arsenal en posant les règles propres à permettre une adhésion de la Guinée comme membre à part entière de l'Orga– nisation . Les différents textes constituent en fai t un en chevêtremen t très logique de Conventions qui garantissent le développement harmonieux, solidaire et durable du bassin du fleuve Sénégal par la concertation permanente, des mécanismes efficaces de règle– ment des différends fondés sur l'o– b ligation d 'informer et la règle de l' una nimité à tous les stades de la prise de décision . Parmi ces textes la Charte des Eaux comporte des innovations majeures du point de vue de l'évolution de l'arsenal juridique. En effet : Elle fixe les principes et les modali– tés de la répartition des eaux entre les secteurs d 'utilisation de la ressource. Ici on se notera une évolution très importante car la Co nvention de 1972 sur le Statut du fleuve Sénégal parlait. elle, de répartition de l'eau entre Etats. Elle définit les modalités précises d 'examen et d' a pproba tion des projets utilisateurs d'eau là où en 1972 on ne posait que les princi– pe s. Elle consac re le princi pe de la participatio n des usagers à la gest ion de l'ea u du fleuve Séné– gal. Elle détermine les Règles Généra– les rela tives à la préservation et à la protection de l' environnement. A. BA Les textes fondamentaux · ble en toute saison et en quantité suf– fisante pour tous les usages; l'eau est là et ne demande qu 'à être utilisée. Nous nous proposons dans ce dos– sier de montrer comment la Maurita– nie , le Mali. le Sénégal et mainte– nant la Guinée gèrent ensemble ce patrimoine. Initiation à la gestion du fleuve Sénégal - MAURITANIE .- ue.- T..... ... – - GUINrr"" - ,. dé d'unir leurs forces et faire face à la nature! L'Organisation pour la Miseen Valeur du Fleuve Sénégal vit le jour et prit tout de suite le taureau par les cor– nes. La régularisation du fleuve apparut alors comme le seul moyen susceptible d'améliorer les conditions de vie des populations , en permettant de déve– lopper l'économie des pays riverains dans plusieurs secteurs. Aujourd'hui. avec la construction du barrage régulateur de Mananta li, avec son réservoir qui stock plus de 11 milliards de mètre cube d 'eau, et celui de Diama à l'embouchure qui empêche la remontée de la langue salée dans le fleuve . l'eau est disponi- , 1 a. 1"""" 1 - à 1 --- ~--~--------- -, ''''.... Réseau hydrographique du bassin d,u-fleuve Sénégal 1 / fleuve déjà fortement éprouvé par la diminution de la ressource ! Un dessèchement rapide intervint dans toute la région ; l'écoulement du fleuve se réduisait, par endroits en été, à une fine lame d'eau; les pêcheurs ont rangé leursoutils, les cul – tures souffraient terriblement du manque d 'eau et les troupeaux ne trouvaient plus de pâturage ; une véritable hécatombe s'emparait des animaux. La famine ravageuse s'ins– tallait, avec son cortège de malheurs : exode rural. transhumance pauvreté et mort. Devant cette situation, sombre en perspective. les Chefs d 'Etat ont déci- 'ea 1962-1 971 1998-2007 % baisse Affluent/Station débit moyen volume en débit moyen volume en Interannuel m3/s milliards de m3 Intei'annuel m3/s milliards de m3 Bafing (Makana) 335 10,564 244 7,694 27% Bakoye (Oulia ) 185 5,334 96 3,027 48% Falémé (Gourbassi 155 4,888 87 2,743 44% Sénégal (Bakel) 780 24,598 5,13 16,177 34% La ressource L ong de 1800km, le fleuve Sénégal compt e parmi les plus grands fleu– ves d 'Afrique. Sa particu larité réside dans l'irrégulari– té du régime d'écoulement de ses eau x, du fait de la pluviométrie qu i aléa toire et dans cette zone . Deux phénomènes inquiétants ont souvent caractérisé ce fleuve avant sa régularisation : la remontée des eaux salées dans le delta en période d'étiage et l'inondation dévastatrice de la va llée lors de la crue du fleuve . La longue période de sécheresse qui a frappé toute la zone souda no sahé– lienne , au début des années 70, est venue aggraver la situation de ce Cependant de s volumes importants continuent d'être déversés dans l'océan à partir du barrage de Diama, donc les ressources en eau de fleuve Sénégal restent largement sous exploitées. La mise en valeur des énormes potentialités, notamment de terres irrigables, doit être encouragée. M DIAlTA Faire l' état des lieux des ressources du fleuve Sénégal. compri– ses comme la quantité d 'eau disponible pour couvrir les 1 besoins, revient à évaluer les écoulements de ses principaux affluents et à estimer les volumes stockés dans les barrages et annexes. Le fleuve Sénégal est formé par trois principaux affluents (le Bafing, le Bakoye et la Falémé) qui drainent des zones souda– no sahéliennes. Lesressources en eau de ces derniers sont donc tributaires des précipitati ons pluviométriques enregistrées dans les différent s sous ba ssins du réseau hydrographique du fleuve. Ainsi. la baisse de la pluviométrie observée dans le bassin du fleuve Sénégal ces dernières années a eu pour conséquence la réduction des écoulements au niveau des principaux affluents . Ainsi le débit moyen interannueL c'est à dire la moyenne arith– métique des débits moyens annuels calculée sur une période p lusieurs années consécutives, mesuré depuis les années soixante au niveau des principales stations du bassin du fleuve Sénégal. a chuté pa rtou t. atteignant une baisse de 48% sur le Bakoye (voir tableau ). Soulignonsque depuis la mise en service du barrage de Manan– tali en 1988, le régime du fleuve est artific iel.