OMVS le journal N°04 Octobre 2008

L.ACTU Lutte contre les végétaux aquatiques: la 2 ème phase est lancée Y. Kamara Prélèvement d'eau : la nouvelle grille tarifaire F. BEDREDINE Parmi les démarches entreprises à cet effet, citons la requête introduite auprès du Royaume des Pays Bas dont l'Omvs veut faire un partenaire clé dans lespro– chaines années pour la protection de l'environnement du Bassin. En effet l'engagement de ce donateur auprès de nos Etatsa permis d'enclen– cher la seconde phase de cet impor– tant Programme en le dotant d'une enveloppe de 10 millions d'euros. Gelle-ci marquera l'intensification de la lutte contre ce fléau avec l'élimination des végétaux aquatiques de plusieurs sites essentiels, la mise en œuvre de '... solutions techniques pour éviter leur régénération et la fourniture d'équipe– ments pour l'entretien de ces sites. L'approche institutionnelle existante sera consolidée avec la création des Assoclofions d 'Usagers (Adu) autour des grands axes hydrauliques afin de garantir la maintenance à tous les niveaux. au développement. Pour l'eau potable l'objectif-cible fixé par les Nations Unies dans le cadre des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) est de réduire de moitié à l'horizon 2015, la proportion de population n'y ayant pas durable– ment accès. Selon les méthodes de calcul et les standards utilisés l'estimation des besoins de financement varie. Dans une étude comparative du Conseil Mondial de l'Eau (Costing MDG Target 1 10 on Water Supply and Sanitation – march 2006), reprenant diverses sour– c s. il est estimé qu'il faudrait des investissements entre 14 et 16 milliards de $US par an pour atteindre les OMD sur l'eau (hors assainissement) dans les pays en développement. En Afrique sub-saharienne, la population ayant accès à l'eau était estimée à 57% en : 2000. L'objectif pour 2015 est de 78,5%. soit +21,5%. Les financements à mobili– ser sont estimés à 3,5 milliards $US par an. Autrement dit , en Afrique sub– saharienne, sur une population proje– tée à près de 878 millionsen 2015, envi– ron 188 millions seront laissés en rade, si les OMD sont réalisés ! De plus, quand on sait que dans nos pays, posséder un branchement au réseau ne garantie • pas toujours la disponibilité du pré- . cieux liquide au moment voulu, on peut penser que les Africains confron– tés, à des degrés divers, au problème d'eau seront bien plus nombreux. Les pays africains doivent donc aussi être capables d'assurer la durabilité et la pérennité des infrastructures mises en place en renforçant les capacités de gestion des bénéficiaires ou en mettant en place des systèmes de gestion (publique ou privé) efficaces et s'assurerque la ressource en eau est gérée et exploitée de façon durable. Pour faire face aux besoins de finance– ment l'engagement secteur privé est sans doute incontournable. Cet enga– gement bute sur deux obstacles : les montants très importants à investir pour une rentabilité pas assurée (coût d 'op– portunité élevé) et l'impossibilité, pour des raisons socio-économiques, d'ap– pliquer totalement la vérité des prix. Pour de nombreux Africains, ['attente sera encore longue avant pouvoir jouir du droit à l'eau, pourtant si vital. Youssoupha KAMARA sources lui permettant de mettre fin à cette situation qui étouffe le fleuve et empêche le développement socio– économique durable dans la zone. duisant la prise de conscience et l'en– gagement des décideurs (2) l'alloca– tion de ressources financières consé– quentes, au secteur de l'eau potable et de l'assainissement puisque l'un ne va pas sans l'autre. Au plan du droit ont peut souligner cer– tains textes internationaux qui ont consacré ce droit depuis déjà quelques décennies. Il s'agit notam– ment de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (1979) et de la Convention relative aux droits de l'en– fant (1989). En ce qui concerne l'Afrique, quelques rores pays, comme l'Afrique du Sud, ont inscrit le doit à l'eau dans leur Constitution; ce qui n'est le cas d'au– cun des Etats-membres de l'OMVS. Cependant, il figure explicitement dans l'article 4 de la Charte des Eaux du Fleuve Sénégal qui, de ce point de vue a adopté une démarche tout-à– fait avant-gardiste. Sur le plan financier, les promesses des pays riches ne sont pas toujours tenues. On constate depuis 1998 des fluctua– tions très importantes des montants de l'aide allouée à l'eau et une baisse tendancielle en proportion par rapport au volume global de l'aide publique CONTRIBUTION Le Droit à l'eau et les OMD Depuisle 1er juin 2008. la société de Gestion du barrage de Diama (Soged) a mis en vigueur une nouvelle grille (ci-dessous) de taux de redevancesde prélèvement d'eau sur le fleuve Sénégal. Ladécision a été priseen appli– cation de la résolution n0449/ER/CM/RIM/NKT/49ème SEI2008 du Conseil desMinistresde l'Ornvs. tenue à Nouak– chott au moisde février2008. Rappelons que le dernier remaniement de la grille date de 1998. L'adoption de cette nou velle grille a été précédée d 'une large campagne d 'information et sensibilisa tion des usa– gers à travers l'organisation de sept ateliers avec les usagers agricoles, dans le delta et le long de la vallée. Elle est l'aboutissement d' un long processus qui a démarré en 2002. par une étude de tarifica– tion menée par un bureau d'études spécialisé et conduite de façon concertée avec les différentes parties prenantes. La nou velle grille devrait permettre à partir 2014 de collecter environ 1 milliard de francs Cfa par an , destinés au financement de l'entretien c ourant du barrage de Diama. Consciente que ces actions, bien que considérables, sont insuffisantes pour endiguer un tel fléau , l'Organisation poursuit ses efforts de recherche de res- Secteurs du 01 /06 /08 du 01 /01 /2011 du 01 /01 /2014 d 'activité au 3 1 /1 2 /20lC au 31/ 12/2 0 1 3 au 31 /12/2014 Cultures v ivrières (fCfA/ha) - Contre Saison Froide 9 00 1800 2 7 00 - Contre Saison Chaude 3800 780 0 11 600 - Hivernage 1 800 3700 5500 Eau potable et 1,4 2 .2 3 industrielle (FCFA/nô3) Cultures industrielles 1,4 1,46 1.5 (FCFA/nô3) I l existe plusieurs formulations du droit à l'eau . Nous reprenons ci-après celle du Comité des Droits Écono– miques, Sociaux et Culturels des Nations Unies (Nov. 2002) : « Le droit à l'eau cons iste en un approvisionne– ment suffisant, physiquement access i– ble et à un coût abordable, d'une eau salubre et de qualité acceptable pour les usages personnels et domestiques de chccun». Au cours de ces dernières années , l'ac– ceptation de ce droit et sa mise en œuvre par les Etats a fait des progrès certains , mais toujours pas à la hauteur des attentes. On estime que 1.2 milliard d'êtres huma ins n'ont pas encore un accès à l'eau potable et qu'environ 5000 enfants de moins de 5 ans meurent tous les jours à travers le monde des sui– tes de maladies liées à l'eau. Plus que les attentats terroristes du 11 septemb– re 2001! Si on accepte le bien fondé de l' ada– ge qui dit que l'eau c 'est la vie, le droit à l'eau c 'est simplement le dro it à la vie, sans lequel tout autre droit est sans objet. Au moins deu x préalables à l'applica– tion du droit à l'eau : (1) la mise en place de textes de loi appropriés tra- OMVS OMVS LE JOURNAL ESTUNEPUBLICATION DU HAUT COMMISSARIAT DEL'OMVS, Directeurde publication : Mohamed S. O. Merzoug Coordination: Amayelle Ka ; Ndèye DiorMbacké Rédaction : OMVS Reporter : Madior Fall Conseillers: Pape Moctar Sylla, Vaya Sow Fabrication : Forte Impression Crédit photos : OMVS Contacts : Service de la communication Tél. : (221) 338230066/338429319 e-mail: amayelle.ka@omvs.org ; babacar.diagne@omvs.org U ne des conséquences de cette prolifération est l'entrave au bon écoulement de l'eau dans la majorité des axes hydrauliques qui ali- men tent les périmètres hydro-agric o– les, et ce, malgré des hauteurs de ges– tion du plan d 'eau jadis largement suf– fisantes à Diama (supérieures à +1,50 m Ign). Par ailleurs, cette situation crée des conditions propices au dévelop– pement des maladies hydriques; l'alté– ration des tigesde végétaux et l'enva– sement altèrent aussi considérable– ment la qualité de l'eau, contribuant ainsi à la détérioration des conditions sanitaires des populations rurales. Les activités de pêche et l' ac cèsdu bétail aux sources d 'eau sont également rendus plus difficiles, tandis que les risques d 'inondation sont accrus. La biodiversité du milieu végétal est forte– ment menacée et la piscifaune tend à se raréfier dans les axes envahis . Enfin, les zones de développement des végétaux constituent des lieux privilé– giés pour la prolifération des oiseaux granivores particulièrement nuisibles aux cultures rizicoles. Face à cette situation d 'envahissement, qui met en péril l'existence même du fleuve, et aux préoccupations croissantes des populations locales, l'Omvs a mis en place un programme de lutte contre le développement et la prolifération de ces végétations nuisibles. Ainsi après la réalisation par la Soged de l' é– tude sur la restauration des axes hydrauliques (financée par la Banque Africaine de Dével oppement) , un pro– jet pilote de traitement de quelques axes a été lancé dans le cadre du «Programme de cofinancement du Royaume des Pays Bas» du Projet Gef. OMXS La prolifération rapide et dense des plantes aquatiques, associée à une insuffisance d'entretien des berges, a provoqué des obstructions plus ou moins prononcées des différents systè– mes hydrauliques du neuve Sénégal, notamment dans la zone hydro- agrico– le de la basse vallée et du delta (la superficie envahie a été estimée à 100 000 ha en 2004),

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