OMVS le journal N°04 Octobre 2008
Fleuve Sénégal: le pari tenu d'une gestion à quatre L'eau coule 1 enfin aSadiola 1 L'usine de traitement de l'or à Sadiola 140 tonnes d'or méta l et 440.000 onces d 'or sont extraites chaque année. Sadiola est l'une des quatre principales mines aurifères du Mali où l'exploitation de ce minerai pré– cieux est en pleine expansion . Le Mali occupe le troisième rang des producteurs d 'or africains après l'A– frique du Sud (500 tonnes) et le Ghana (60 tonnes). La Semos traite et fournit gratuite– ment 500 m3 d'eau par jour à Sadiola et aux sept communes environnantes . En outre un fonds de développement d'une valeur annuelle de 60.000 US est mis en place pour financer de nombreux microprojets confie le sous-préfet Ahmadou Gassampé . En atten – dant la «route de l' or» est pauvre, poussiéreuse , cahoteuse, caillou– teuse et dangereuse. Les nids de poules et crevasses remplis d 'eau côtoient les mares à c rapauds qui croassent à s'éclater le gosier. utiles. En contrepartie, les importations marocaines comprenaien t l' or, les plantes médicinales, les plumes d 'au– truche, la corne de gazelle, le bois d 'ébène et l'a mbre. Aut refo is, Sadiola éta it le grenier céréalier du cercle de Kayes, nous enseigne son maire actuel. Autres temps , autres mœurs, av ec l'ouvertu– re des deux mines à Sadiola et à Yot élo. la localité a perdu de nos jours cette place au profit de l'exploitation de l'or et surtout du commerce . C'est l'un des grands usagers du fleuve Sénégal. Moyennant le paie– ment d 'une redevance à l'Omvs, elle prélève en moyenne 5,5 millions de m3 d 'eau par an depuis Diamou, situé à 50 kilomètres sur les berges du fleuve, pour répondre aux besoins de son activité. Car pour nettoyer la gangue, déblayer, laver, rincer l'or, il faut de l'eau, beaucoup d 'eau . Or Sadiola est bien àride. 23 millions dollars Us ont été investis pour l'approvisionne – ment en eau. Le potentiel de la mine est estimé à La Société d'Exploitation des Mines d'or de Sadiola , Semos, exploite la mine d'or de Sadiola, découverte en 1987 dans la région de Kayes, à l'Ouest du Mali . Elle est contrôlée à hauteur de 38% par la société sud– africaine AngloGold, 38% par la société canadienne 1 Am Gold , 18% par l'Etat malien et 6% par la Sfio La Semos, grand usager du Fleuve principa lement dans cette zone située dans la région de Kayes, indique Balla Cissokho. On y commer– çait déjà dans le temps avec le Sou– dan historique sur la base du troc. La principale monna ie d' éc hange était le sel en barre, échangé contre l'or. On y échangeait aussi d'autres pro– duits de consommation courante des communautés du désert : métaux (barres de fer, laiton, étain ), ustensiles de cuivre, chevaux et selles, cotonna– des, papier à écrire, verrerie, céra– mique, maroquinerie et autres articles QUAND LA PÉPITE SUPPLANTE LE MIL qu 'en saison sèche, période durant laquelle Sadiola est quasiment inviva– ble à cause des volutes de poussières qui enserrent le village et les environs. Confidence du vendeur de viande grillée dont l'é ta l est pris d' assaut par lesmouches. Il se met à pleuvoir, l' eau coule et suinte de partout de son cagibi en tôle de récupération . A Sadiola, la montagne est retournée sens dessus dessous par des enginsqui c reusent, excavent, concassent, bêchent et tamisent la pierre, la boue et le sable pour extraire l'o r. Des pépi– tes d 'o r soustraites à la vue du com– mun desmortels, encastrées dans des caissons inviolables et transportées vers des destinations inconnues des habitants aux oreilles bourdonnantes du bruit infernal des camionset au tres véhicules tout terrain, peints aux cou– leurs de la société minière avec leurs cur ieuses et longues antennes de repérage qui surplombent leurs cabi– nes en leur donnant l' impression d 'ê t– re sortis tout droit d 'un film 3D. L'or n'est po int nouveau dans l'a n– cien empire de Soundia ta Kéïta et L a disponibilité permanente de l'eau ouvre de vastes opportunités économiques aux Etats membres de l'Omvs. L'agriculture irriguée est la plus connue, mais l'exploitation des importantes ressources minières du bassin dépendra forte– ment du fleuve Sénégal, qu'il s'agisse de fournir l'eau indispen– sable à l'exploitation des minerais, ou de les transporter. C'est déjà le cas à Sadiola, où la Semos n'a pu exploiter l'or que grâce à l'eau du fleuve . Dans le sillage de l'usage industriel et minier, un autre usage s'est imposé: l'alimentation en eau potable, qui a sauvé Sadiola de la soif. Reportage . Repo rtage . Les habitants de Sadiola • n' ont plus soif. L'eau potable coul e dans la pe tite commune qu 'animent les ac tivités de la Semos depuis plus d 'une dizaine d 'années. Même si seuls quelques rares privilégiés, parmi les– quels le maire Balla Cissokho, bé néfi– cient d 'un branchement individuel qui alimente leursconcessions, lesaut– res s'abreuvent aux bornes-fontaines installées aux princ ipaux lieux de convergences de la petite bo urgade minière. On y bo it à satiété dans le hameau aujourd 'hui. Ce qui n'é tait point le cas, naguère, se souvient Balla Cissokho. Les femmes passaient la nuit au puits pou r un seau d 'une eau saumâtre qu 'e lles parvenaient difficilement à puiser des entra illes de la terre. Aujourd'hui, l'eau du Fleuve Sénéga l, traitée et épu rée, est à leur portée. L'activité minière entraîne cependant des émissions massives de poussière. Les camions de l'usine passent par la route principale de Kayes qui traverse le village, en soulevant la poussière, de même que les engins dans la mine située quelques km plus loin. Même si, en ce mo is d 'août très pluvieux, elles incommodent mo ins les populations
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