OMVS Le Journal N°03 Septembre 2007

Diama, la bataille de l'eau douce Quelle agriculture pour lespays de l'OMVS ? Relever ledéfi environnemental tage vers une agriculture commerciale et l'agro-industrie. Des politiques hardies de développement économiques basées sur les critères de convergence vers une agricul– ture compétitive et dynamique doivent être soutenues par les décideurs . D'importants projets d'aménagement permettant une production massive des denrées recher– chées dans la région doivent être encouragés et soutenus. Les potentialités de chaque zone, de chaque région peuvent être mises en valeur d'une man ière con– certée et organ isée ; l'industrie doit être adaptée aux besoins agricoles ; les infrastruc tures de transport égaIe– ment ; une approche plus intégrationniste doit être adop– tée . Ilest évident que si lespays de l'OMVSont décidé de jeter lesbasesde leur développement, à travers le secteur agri– cole en construisant en commun des infrastructures per– mettant la disponibilité de la ressource, il va falloir aller jusqu' au bou t de la logique; c 'est-à-dire con tinuer à coopérer dans leur politique de développement, de mise en va leur des potentia lités et des ressources tant nationa les que régionales. Cela sous-entend une planifi– cation concertée, une vision commune à long terme et une harmonisation des politiques agricoles dans tous les secteurs. Cet engagement va compléter les politiques actuelles conduites courageusement par lessociétés nationales de Développement (SAED, SONADER, PEDIAM) vers le changement des mentalités. Ces sociétés sont effec tive– ment en train de développer les périmètres irrigués qui sont aménagés et mis à la disposition des villages ou des groupements assez homogènes sous leur encadrement technique ; c 'est une source de motivation pour les paysans dans la mesure où ce procédé leur permet d 'as– surer rapidement leur équilibre vivrieret lesinitie à la tech– nique de la culture intensive, leur facilitant ainsi une inté– gration rapide aux grands aménagements futurs. Yaya SOW A. LamineNDIAYE Entamée dans le cadre du Projet Pilote de Santé aux actions originales (miseen place d 'infrastructures, IEC, etc.), la lutte contre les maladies hydriques a pu déboucher. suite aux résultats de ce projet, au Plan Sanitaire Régional. Elle se poursuit à travers le Programme de Gestion Intégré des Ressources en Eau et de Développement des Usages Multiples de l'eau (PGIRE). Ce dernier pe rmettra aussi d 'a tténuer certain s des effets socio-éco nomiqueset physiques négatifsrésultant de la miseen eau du bar– rage de Diama. prenantes se fera davantage avec la mise en place des associations d'usagers qui seront chargées de l'entretien et du curage des axes. En somme, la lutte contre les végétaux est un processus intégré avec des études et recherches, des actions physiques (lutte mécanique permettant l'arrachage des végétaux déjà expérimen– tée ). des actions de valorisation et une implication des parties prenantes. L orsque fut décidée la construction des barrages de Diama et Manantali, d 'importantes études furent menées dans plusieurs domaines; celles relativesà l'a– griculture dans la vallée du fleuve Sénégal avaient mon– tré une forte espérance d' arriverrapidement à la satisfac– tion des besoins des populations surtout en céréales, ali– ment de base dans la région. La double culture pointait à l'horizon, l'importance du potentiel productible est mise en exergue, avec des ren– dements allant jusqu'à la tonnes à l'hectare pou r le riz, 6 tonnes pour le maïs et le blé en culture de contre-saison froide ; les potentialités prévues pour les cultures four– ragères sont également énormes. Aujourd 'hui, 20 ans après la mise en eau des barrages, où en est-on? Si la réalisation des barrages a permis l'avantage ines– timable de la disponibilité permanente de l'eau, qu'en est-il de l'usage de cette ressource? Qu'en est-il des aménagements attendus qui auraient dû permettre la miseen œuvre de 375000 hectares exploita– bles dans la vallée du fleuve Sénégal ? Les missions actuelles de l'OMVS en tant qu 'organe de veille, de supervision, d 'orientation et de recherche sont– elles compatibles avec les politiques actuelles du volet agricole des Etats qui sont caractérisées par une program– mation plutôt du domaine national réservé de chaque pays? Ces questionset tant d'autres méritent d 'être posées pour susciter une discussion pouvant entraîner la recherche des solutionsviablesqui serviront à l'envol du secteur ag ricole de nos pays. Quelle que soit l'approche cu lturale choisie, pour lespays de "OMVS il s'agira avant tout de jeter les bases d 'un développement qui tient compte des besoins et des aspi– rations des populations locales c 'est-à-dire sécurité ali– mentaire , équilibre alimentaire et ouverture sur le monde extérieur. L'agriculture doit jouer un rôle moteur dans le développe– ment de nos pays. Pour cela, il va falloir s'orienter davan- Sénégal (GEF) . l'autre est financé par la Banque Africaine de Développement (BAD). Ils ont pou r objectifs de traite r durablement les problèmes des végétaux envahissants tout en menant des activités économiques telles que la valorisation des axesdégagées pour l'agriculture et la pisci– cu lture. Un projet de construction de pold– ersest présentement à l'étude entre l'OMVS et les Pays-Bas. L'imp lication des parties S 'il a permis de sauver la vallée d 'une mort programmée. l'aménagement du barrage de Diama a cependant entraîné une modification de l'environ– nement global de la zone avec des impacts négatifs qui lui valent parfois mau vaise presse auprès du public. Aujourd 'hui plus de 100 000 ha sont infestés par la végétati on aquatique(typha australis. salvinia moles– ta. phragmite . etc.). avec des con– séquences graves sur le milieu physique : diminution de la teneur en oxygène de "eau. co lmatage des ouvrages d'alimen– tation des différents bassins. envasement des axes hydrauliques. création de bou– chons empêchant l'écoulement normal de l'eau. en somme mauvaise hydraulic– ité . blocage des échanges essentiels entre l'eau et la surface. très fortes pertes d 'eau par évapotranspiration et évopo– transpiration (ETPsupérieure de 50% à l' é– vaparation d 'une surfac e d 'eau libre), etc. Au plan soci o-économique. on note, entre autres conséquences les difficultés d'abreuvement pour le bétail , la com– pétition avec lescultures irriguées. la co n– tamination des eau x à cause de l'eu– trophisation, l'émergence d 'habitats pour les oiseaux gra nivores, phacochères, insectes, tous déprédateurs des cultures et la baisse des activités touristiques con– sécutive à la perte de biodiversité des pa rcs du Djoudj et du Diawling. Enfin, on doit à la présence de ces végé – taux le développement des maladies hydriques car ils forment un habitat idéal pour les larvesde moustiques vecteurs du pa ludisme et les mollusques aquatiques hôtes intermédiaires de la bilharziose. Ces ma ladies sont également liées à la présence permanente d 'eau douce. Au plan géomorphologique, le barrage de Diama a une entraîné un cha nge– ment du régime de l'hydrosystème, une modification du régime hydrologique du delta en général, de l'estuaire du fleuve Sénégal en particulier et un allongement de la Langue de Barbarie ( 550 m par an selon I.N Diop). La dégradation de la langue de barbarie a des incidences sur le parc du même nom situé à 12 km env– iron en aval de Saint-Louis, et qui joue un rôle importan t dans la protection de mil– liersd 'oiseaux nicheurs. Par ailleurs, avec la mise en eau de Dieme . le taux de salinité devient impor– tant dans l'estuaire en saison sèche, ce qui a pour effets la dégradation des végétations de mangrove transformées graduellement en TIots, la baisse des pro– ductions maraîchères dans le Gandiolais et la difficulté d'approvisionnement en eau potable dans la même zone. Conséquences indirectesde Diama, l'util– isation d 'importantes quantités de pro– duits chimiquespour " agriculture a causé la po llution des nappes d 'eau superfi– cielles et souterraines par infiltration. Il y a aussi les problèmes de drainage avec le déversement des eaux usées et polluées. la séd imenta tion superficielle et les phénomènes de colmatage des axes. Consciente de sa mission de préservation de l'environnement clairement dé finie dans les textes de 1972, dans la Charte des eau x de mai 2002 et dans la Déclaration de Nouakchott de mai 2003, l'OMVS a mis en oeuvre plusieurs projets et programmes pour mitiger les effets des aménagements sur " environnement. Avec le Plan d'Atténuation et de Suivi Environnemental (PASIE) , fut c réé un Observatoire de l'environnement qui est en train de procéder à la veille environ– nementale sur l'ensemble du bassin. Les indicateurs de changement de l'environ– nement sont suivis et un état de l'environ– nement du bassin est produit chaque année pour les décideurs. La lutte con tre les plantes aquatiques envahissantes est une préoccupation de premier plan dans les activités du Haut Commissariat de l' Omvs. Grâce aux actions et initiatives Haut Commissariat, deux importants projets oeuvrent présen– tement pour éradiquer les surfaces infestéesde typha . L'un est un cofinance– ment des Pays Bas pour le Projet Gestion des Ressources en Eau et de " Environnement du bassin du fleuve V\ QJ V\ >- - ta C <C

RkJQdWJsaXNoZXIy NjY1NDY1