OMVS Le Journal N°03 Septembre 2007
Diama, la bataille de l'eau douce L'OMVS FACE AUX USAGERS DE L'EAU Comprendre les préoccupations et répondre aux attentes les agro-industries, dont l'insta lla tion, a ux excep tions not abl es de la Compagnie Suc rière Sénégala ise, desGrands Domaines de Mauritan ie. et des Grands Domaines du Sénéga l. est encore très timide voire timorée. En attendant. ce sont les Etats (pro– priétaires des ouvrages) qu i doivent supporter une bonne partie des coûts et ce , pour longtemps encore. Ils n'ont pas d'autres choix, l'entre– tien des ouvrages ne peut être dif– féré . L'important est de fixer des tarifs à des niveaux supportabl es par les usagers et qu i puissent financer une partie des coûts et rech erch er les ressourc es complémentaires dans d' autres secteurs, c' est-à-dire élargir l' assiette de la red evan c e. Vouloir aller au -delà serait complèteme nt improduc tif et inéquitable, d' autant que les c oûts des externalités néga– tives subies par c es usagers ne sont gé néralement pas pris en compte. On est là au cours cœur d 'un débat (économique et social) de fond qu i est loin d 'être tranché . Ma is la participation des usagers à la gestion de l'eau ne peut pas se résumer à une contribution finan – cière à travers la redevance. Elle doit également se traduire par la prise en 1 compte des usagers comme des partenaires, associés à la prise de décision et tenus informés des activ– ités des activités de l'Organisati on à l' échelle du bassin. C 'est une exigence qu i ava it retenu l'attention de la Communauté inter– na tionale qu i, dès 1992, à Dub lin, affirma it comme un des principes essentiels de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) que « la gest ion et la mise en valeur des ressources en eau devraien t reposer sur une approche participative et associer usagers , planificateurs et décideurs à tous les échelons », La Charte des Eaux du fleuve Sénégal (2002), qui est un condensé de la philosophie de l'OMVS en matière de gestion de l'eau, s'est inscrite en droite ligne de ce principe en définissant le cadre et les modal– ités de participation des utilisateurs de l'eau dans le processus de prise de décis ions. Telle une entrepr ise soucieuse de la satisfact ion de ses clients, l'OMVS se doit plus que jamais de renforcer l'é– coute des utilisateurs de l'eau du fleuve Sénégal. pour comprendre leurs préoccupations et répondre à leurs a tte ntes. vance (facturation et recouvrement) est à l' image des moyens dont elle dispose . Compte tenu du grand nombre e t de la dispersion des usage rs ag ricoles , ce dispositif repose en gra nde partie sur des structures– relais, qui sont des services étatiques d 'encadrement du mo nde rural et de développement agricole, servant d 'interface entre la SOGED et lesdits usage rs agricoles. Avec les autres usagers (dits institu– tion nels) les tran sactions se font directement, sans intermédiaire avec la SOGED. Si dans les textes fondateurs de la SOGED il est stipulé que c elle-ci tire, à titre principal. ses ressources des pro– duits de la vente de l' eau, il demeure aujourd 'hui, que les produits de la redevance ne couvrent que le tiers des coûts d 'exploitation et de main – tenance du barrage de Diama et de ses annexes. Pourta nt, les factures établies sur l'ensemble des usages soumis à la redevanc e sont recou– vrées à 80%. La faiblesse du niveau de couverture des coûts résulte en grande partie de la faiblesse de l'assiette de la rede– van ce dépendant de l' agric ulture irriguée paysa nne. Ce tte agriculture paysanne , qui n'a pas encore a tteint le niveau de développement escomp té, n'est pas encore suffisamment suppléée par LES REDEVANCES NE COUVRENT QUE LE TIERS DES CHARGES Sur 3200 usagers recensés en 2002, les usagers agricoles représenta ient l' écrasante majorité (+ de 95%) . En principe , l'instaura tion d 'une rede– vance pour les usages de l' eau, outre la récupération des coû ts qu i permet d'assurer la pérennité des ouvrages et la continuité du service, vise un triple objectif : pro tection de la ressourc e en luttant contre le gaspi llage de l'eau (élastic– ité-prix de la consommation d 'eau) ; équ ité : l' utilisat eur et non le con– tribuable supporte les coûts ; efficacité économique. Toutefois, la redevance ne doit pas constituer une contrainte au développement des secteurs d 'utili– sation de l'eau. Elle doit donc être compatibles avec la capacité de paiement des différentes catégories d 'usagers. L'expérienc e à travers le monde a montré toutes les d iffic ultés inhérentes à la mise en œuvre de ce mécani sme de financement. en par– ticulier, dans les pays en dé ve loppe– ment. Et, l'OMVS ne fait pas excep– tion. Le dispositif mis en place par la SOGED po ur la gestion de la rede- 0# Par Youssoupha Kamara , Directeur des Relation avec les Usagers/SOGED Au-delà de ses attri buti ons d'exploit at ion et de gest ion du barrage de Diama et de ses ouvrages annex– es, la SOGED a t ouj ours œuvré, depuis sa création, dans le sens du rapp rochement avec les usagers du fleuve Sénégal et de l'ét ablissement de relat ions suivies avec eux. Par le passé, cet te vo lonté de commu– niquer s'est trad uit e par la conf ect ion et la diffusion d'ém issions rad iophoniques pou r répondr e à la demande pressante d'information sur les programmes de gestion des ouv rages de l'OMVS, not amment le barrage de Diama. Depu is quelques années , ces relations, bien malgré la SOGED, revêtent plutôt une dim ension «commerciale», puisqu'elles s'entret iennent essentiellement dans le cadre de la gest ion de la redevance de prélèvement d'eau du fleuve Sénégal. E n effet, les princ ipaux usagers sont assujettis au paiement d ' une redevance pour les prélèvemen ts d' eau qu 'ils effec tuen t sur le fleuve . Le princ ipe de l'instaura– tion d'une telle redevance est prévu par l'article 16 de la Convention rela– tive aux modalités de finan cement des ouvrag es communs de l'OMVS (Mai 1982), puis confirmé par une résolution du Conse il des Ministres datant de 1986. L'une des justifica tions de cette déci– sion est la récu pération des c oûts d 'exp loitation et de maintenance des ouv rages (barrage de Diama et ses ouvrages annexes) auxque ls les Eta ts-membres de l'Organisation doiven t faire face . En d 'autres termes il faut que ceu x qui bénéficient de l'existence des ouvrages et qui utilisentl'eau paient les coûts associés, ou du moins une partie de ces coûts (<< l'eau paie l'eau »]. Les sec te urs d ' utilisation de l'eau soumisau paiement de la redevanc e sont : • l'agriculture irriguée vivrière (fac– turati on à l'hectare et par saison); l' agric ulture industrielle (facturation au m3); • l'alimentati on en ea u potable urbaine (facturation au m3) ; - l'industrie (facturation au m3) ; - la navigation (fact ura tion au nombre de passages par l'écluse du barrage). V\ QJ V\ >- - ttJ c:: -c OM~S
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