OMVS Le Journal N°03 Septembre 2007

Aujourd'hui quelles sontles principales difficultés que rencontre la SOGED ? J'en citerai quelques-unes : sur le plan technique , il y a l'âge du barrage et le carac tère agressif de son environ– nement qui appellent de gros travaux d 'e ntretien et de renouvellement c oû– teux. Il faut citer aussi l'a bsence d 'un parc d 'engins et de matéri els de ter– rassement. L'a utre problème impor– tant c 'est la faiblesse des ressources propres de la Société : les redevances de pré lèvement d 'eau ne couvrent que 30% des c harges annu elles de la Société. Ce qui compromet par exemple la forma tion continue et le recyclage du personnel tec hnique. Certaines questions, telles que la pro– lifération des plantes aquatiques nuisi– bles et la prévalence des ma lad ies liées à l'eau, sont certes déjà prises en charge par le Haut Commissariat, mais une solution a ppropriée aux autres problèmes donnerait plus de visibilité aux ac tivités de la SOGED. Et quelles sont les perspectives? Bien entendu ces perspectives sont à inscrire dans celles de l'OMVS dans son ensemble par rapport aux objec– tifs de développement durable, de lutt e contre la pauvreté et de protec– tion de l'environnement. Pour ce qui concerne directement la SOGED, il s'agit de contribuer à : - poursuivre l'essor de l'agric ulture irriguée pour plus de sécurité a limen– taire, - sécuriser à long terme l'a limentation en eau potable de certaines villes - réaliser le désenclavement du del ta et de la Basse Vallée avec le bitu– mage de la route d 'accès Diama– Saint-Louis, et celui programmé de la route Diama-Rosso, - assurer l'alimentation en eau des écosystèmes humides du Djawling et du Djoudj Ainsi pou rrons-nous donner raison à ceux qui disent que grâce à l'OMVS le fleuve Sénéga l est devenu la "dernière oasis ava nt le désert" ! pour la prise en ch arge partielle de ces problèmes. Par ailleurs, une campagne ac tive de recherche de fina ncement est engagée sur la base des avant-projets détaillés et dossiers d 'appel d' offres déjà élaborés. Le barrage de Diama Le barrage de Diama a aujourd 'hui 20 ans, et il est normal que l'on s'occupe de sa santé. Pour l'entretien et la ma intenance, l'ouvrage de référence est le Manuel élaboré par les concepteurs du bar– rage intitu lé "Consignes générales d'exploitation et d 'entretien". Dès la construction du barrage, il a été mis en place ce qu 'on appelle la "Méthode de contrôle et d 'entretien préparée" MECEP. Ce tte méthode permet un suivi systé– matique des consigne s d 'entretien, de surveillance et de maintenance, selon un planning rigoureux et détaillé. Au cours de s cinq dernières ann ées la SOGED a fait appel à l'expertise inter– nati onale en vue de s'enquérir de l'é– tat généra l des ouvrages. Il ressort de ces expertises que la ma intenance est faite régulièrement par le pe rsonnel de la SOGED, qui po ssède toute la compétence et la technicité requises, et que l'é ta t général des bétons, des vantelleries et des équipements élec– tromécaniques est satisfaisant. Par contre, il apparaît que la protection passive (peinture) et active (protec– tion cathodique) est à renouveler, et l' état des route s d 'accès au barrage, des digues et des bâtiments - autres éléments du patrimoine de la SOGED – est défec tueux. Le Con seil des Ministres de l'OMVS a déjà mis en place un financement OM~.s En quels termes techniques et finan– ciers se pose aujourd'hui le problème de la gestion et de la maintenance de cet ouvrage important? des financements. Comme vous le voyez , les missions de la SOGED couvrent un vaste champ de fonctions, de tâches ou d 'activités. Quel est l'apport concret de Dlama pour le bassin, les Etats, les popula– tlons? Il faut se remémorer la situation dra– matique du bassin dans les années 1968 - 1986, marquées par la sécher– esse et la désertification. Le régime du fleuve était caractérisé par de grandes fluct uations saison– nières et interannuelles, avec des débits parfois nuls. Avan t Diama, la langue salée remon– ta it dans le fleuve en période d 'é tiage et pouvait atteindre la ville de Boghé, à plus de 200 km de l'embouchure, phénomène qui constituai t une con– trainte majeure pour le développe– ment des activités socio– économiques . En bloquant cette remontée et grâce à la disponibilité de l' eau en toute sai– son, Diama a permis d 'atteindre à ce jour les objectifs spécifiques ci-après : - le développement de l'agriculture irriguée : ainsi on est passé de 26.000 ha aménagés, en 1984 à près de 130.000 ha aujourd 'hui: - la séc urisa tion de l'alimentation en eau le long de la vallée, ma is au ssi des villes de Dakar et de Nouakchott (à travers le projet Aftout-Es Sahili), - la réd uc tion des hauteurs de pom– page de l'eau dans la zone d 'influ– ence du barrage à 380 km de Diama) , - la revitalisa tion de certa ins écosys– tèmes particuliers du del ta , comme les parcs nationaux du Djoudj et du Diawling , (classés sites Ramsar) et la Réserve de Biosphère Transfrontalière du Delta du fleuve Sénégal. Ces implications illustrent à souha it la place importante de l'aménagement de Diama dans le développement socio-économique du Bassin. M . Mamédy Sacko, Directeur Généra l de la SOG ED «La SOGED joue un rôle capital dans le Bassin» M. Mamédy Sacko, Directeur général de la Société de Gestion et d'Exploitati on du Barrage de Diama depuis 2001, est ingénieur en génie civil de formation, spécialiste de l'aménagement des bassins fluviaux. Auparavant chargé de la coordination de l'Aut orité du f leuve Niger; c'est un homme d'experience qui connait tout l'enjeu des infrastructures dans le développement. Entretien. M . le Directeur général. pour– riez-vous nous présenter en quelques mots la Soclét ' de Gestion et d'Exploitation du Barrage de Dlama? Avant tout , un pe tit rappel historique : depuis le début des années 70, les Etats membres de l'OMVS son t con– frontés, tout comme l'ensemble des pays sahéliens, à un phénomène de dégradation continue de leur environ– nement, phénomène marqué entre autres par des déficits pluviométriques quasi-chroniques et par voie de con– séquenc e la baisse généralisée des débits des cours d' eau . Aussi, pour faire fac e aux défis écologi ques et rendre les économies de leurs pays mo ins vulnérables aux aléas clima tiques, l'OMVSa-t-elle réa l– isé les barrages de Manantali et de Diama en vue de régu lariser le régime du fleuve Sénéga l pour l'irrigation, la navigation, la production hydro élec– trique , la protection de l'environ– nement. A la fin des travaux de construction du barrage de Diama en 1986, les Etats ont mis en place une struc ture provi– soire chargée de la gestion, de l'ex– ploitat ion et de la maintenance des ouvrages, et 10 an s p lus tard, la SOGED. La Convention du 7 janvier 1997 por– tant création de la Société de Gestion et d ' Exploitation du barrage de Diama, stipule en son art. 5 que la SOGED est c hargée de : - l' exploitati on, l' ent retien et le renou– vellement du barrage de Diama ainsi que de ses ouvrages annexes et accessoires; - la conception, la construction et le financ ement de nouveaux ouvrages que l'OMVS décidera de lui confier. La SOGED est chargée en particulier: - de la maîtrise d 'ouvrage de l'ensem – b le des insta llations, et la maîtrise d 'oeuvre, - des études de réalisation et la pro– grammation des investissements, - de la récep tion des insta llati ons (investissemen ts et renou vellement), - de la recherch e et la mise en place L----~------------------------------J8

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