OMVS Le Journal N°2 Janvier 2007

DOSSIER MANANTALI Mananfali, l'ouvrage majeur La Sénélec, un «clienm de l'Omvs Depuis sa mise en service en 2002, la centrale de Manantali contribue à l'approvi– sionnement en électricité des Et at s de l'Omvs en vendant une énergie propre et bon marché aux sociétés nationales d 'électricité (Sde). L'Omvs, à travers la Société de Gestion et d'Exploitation de l'Energie de Manantali, Sogem, compte ainsi parmi les principaux fournisseurs des Sde et, à ce titre, est un acteur majeur du sous secteur de l'électricité. C'est ce qu'indiquent ses relations avec la Société nationale d 'électric– ité du Sénégal, Senelec. Abdoulaye DIa, déléguéMETde la 5enelec désormais une autre source d'énergie avec la production de pétrole, le Sénégal ou le Mali puisse importer prochaine– ment de l'énergie électrique de cepays. Demême, l'interconnexion prochaine du Mali avec la COte d'Ivoire permettra au Sénégal et à la Mauritanie d'importer de l'énergie en provenance des pays du golfe de Guinée. Pour la Senelec, les perspectives de marché sous régional de l'énergie constituent une des pistes sérieuses pour l'avenir, car même les investissements prévus à court et moyen termes par l'Omvs (en particulier les centrales de Félouet Gouina), très lourds et longs à mettre en œuvre, ne suffiront pasà satisfaire une demande de la sous-région qui croît de façon exponentielle. LesSdeexplorent aussi d'autres solutions. SelonM. Dia, au delà de la vente et de l'achat, la gestion commune de l'én– ergie a conduit lesSociétés nationales d'électricité à s'inve– stir dans d'autres domaines de collaboration. Elles réfléChissent ensemble, par exemple, à la mise en place de procédures et de réglementations, ou encore collaborent dans la formation et le renforcement des capacités. Lages– tion transfrontalière de l'énergie pose ainsi concrètement des jalons pour l'intégration régionale. A.H A.H La production de l'usine est destinée aux Sociétés nationales d'Electricité des Etats membres (Edm, Sénélec et Somelec) selon la répartition suivante: Mali, 52%; Sénégal, 33% et Mauritanie, 15%. «Une fois les quotas des Etats fixés par les Politiques, les techniciens gèrent rationnellement» «Nous considérons Manantali comme un producteur privé», nous affirme d'emblée M. Abdoulaye Dia, Délégué aux Mouvements d'Energie et Télécommunications de Senelec. Defait, au terme de la cléde répartition arrêtée par les Etats membres de l'Omvs, Senelecreçoit une puissance d'environ 60Megawatts deManantali. L'énergie reçue peut var ier en fonction de la production effective de la centrale qui dépend de la pluviométrie et de la quantité d'eau disponible (hydraulicité). Cette énergie s'ajoute à la pro– duction fournie par les centrales de Senelec et les autres centrales privées, notamment Gti, pour contribuer à couvrir la demande totale annuelle de Senelecqui est de 350 à 400 Mw en période de pointe. En comparaison, les pointes au Mali et enMauritanie sesituent respectivement à 110Mw et 50 Mw. Au Sénégal le Fouta est approvisionné exclusive– ment par l'énergie de Manantali. Comme nous l'a confié M. Dia«l'énergie en provenance de Manantali est une énergie propre et surtout très bon marché. Le kilowattheure nous revient à environ 20 francsCfa,contre 60 à 120 francs pour les autres centrales» (frais variables). La production hydroélectrique est, malheureusement, largement insuff– isante, mais du fait de l'interconnexion, Manantali offre d'autres opportunités à la Senelec. Sur la base des besoins et des programmes établis chaque année, chaque mois et chaque semaine, les services tech– niquesdessociétésd'électricité seconcertent, échangent de l'énergie et co-gèrent ainsi la production provenant de Manantali. «Nous pouvons appeler à tout moment Bamako ou Nouakchott sous le contrOlede l'opérateur de Manantali afin de réajuster nos enlèvements respectifs et soulager tel ou tel pays en difficulté, suivant les mécanismes définis par l'Omvs» nous explique M. Dia. n faut dire que l'interconnexion des trois Etats autorise sou– plesse et solidarité dans la gestion de l'énergie. Ainsi, en avril 2006 les ministres de l'Omvs ont autorisé la fourniture exceptionnelle de 70 Mw à la pointe à Senelec durant la panne de la centrale privée Gti; le surplus a été restitué au mois de juillet. Les mouvements actuels préfigurent sans nul doute les échanges marchands à venir. On peut tout à fait imaginer, nous apprend M. Dia, que la Mauritanie ayant Les travaux de construction de la Centrale Hydroélectrique de Manantali, des postes et lignes de transports de l'énergie sont en cours de réalisation depuis la fin de 1997 . Depuis 2002, la fourniture de l'énergie aux trois capitales est effective. Fiche technique du complexe hydroélectrique LeBarrage deManantali est un ouvrage à butsmultiples. n est constitué de deux digues latérales dont la longueur cumulée est de 1018 m. Cet ouvrage en béton armé de 66 m de hauteur maximum comporte également 5 pris– es d'eau et 5 conduites d'adduction d'eau pour la cen– trale hydroélectrique. GrOce à son réservoir de 11,3milliards de mètres cubes, il permet de fournir l'eau nécessaire à: -L'irrigation de quelque 225 000 ha de terre, potentiel portable à 375 000 ha grOce aux effets combinés avec le barrage anti-sel de Oiama. -La navigation pérenne sur le fleuve depuis Saint-Louis au Sénégal jusqu'à Ambidédi au Mali. -L'écrêtement des crues exceptionnelles qui occasion– naient périodiquement des dégOts aux cultures et aux villes et villages riverains du fleuve. -Le soutien à la crue naturelle, favorisant ainsi la pour– suite des cultures de décrue. -Le soutien d'étiage. -La production de 800 Gwh en moyenne d'énergie pour l'alimentation des capitales des trois Etats membres de l'Omvs et des régions traversées; on notera cependant, qu'avec une situation pluviométrique moins favorable cesdeux dernières années, la production électrique s'en est ressentie. Ellese stabilise à moins de 500 Gwh. L'usinehydroélectrique, installée au pied du barrage, est équipée de 5 turbines de type Kaplan de 40Mw chacune. Un réseau de transport permet d'acheminer l'énergie aux postesde livraison. n comprend principalement: - Uneligne de 225 kvManantali- Kita- Kodialani avec les postesHauteTensionassociés, - Une ligne de 150 kv Kodialani-Sirakoro avec les cel– lules de raccordement, - Une ligne de 225 kv Manantali- Kayes- Matam– Dagana- Sakai et les postes HauteTension associés, les transformateurs et cellule à Tobéne, - Uneligne Dagana- Rosso - Nouakchott avec les postes HauteTensionassociés, - Une ligne de 90 kv Matam -Kaédi avec le poste Haute Tensionassocié, - Le centre de conduite (Dispatching) installé à Manantali. L es premières études d'Aména-gement de la Vallée du fleuve Sénégal datent de la période coloniale. Elles furent entreprises par diverses entités, mais c'est surtout avec la création en 1963 du Comité Inter– Etats pour l'Aména-gement du fleuve Sénégal regroupant les quatre Etats riverains (Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal) et plus tard l'Organisation des Etats Riverains du Fleuve Sénégal (Oers) que l'idée d'un aménagement intégré à l'échelle de l'ensemble du bassin a pris corps . En 1968, le Pnud finance l'Etude de Régulation et de Production énergétique du fleuve Sénégal. Une période mise à profit également par les Etats riverains pour décréter le fleuve Sénégal fleuve international. C'est 1'0ers qui, dans la définition de la première phase d'aménagement du fleuve Sénégal, projette la con– struction d'un barrage réservoir à Manantali pour régulariser le débit du fleuve à 300 m3/s. Le barrage de Manantali constitue l'un des ouvrages clé du pro– gramme d'infrastructure ré-gionale de l'Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal. Il est con– struit sur la rivière du Bafing, principal affluent du fleuve Sénégal, à 80 km à vol d'oiseau de Bafoulabé en République du Mali et à... 800 Km de Dakar au Sénégal. Monumental et majestueux ouvrage, surgit de nulle part, qui se dresse comme un symbole achevé de la suprématie de l'homme sur la nature. La montagne et le fleuve ont dû s'incliner devant le gigantesque édifice. Six longues années ont été nécessaires au groupement d'entreprises de 1982 à mars 1988 pour achever les travaux, même si dès le 17 juillet 1987, la mise en eau fut effective. A la fin des travaux du génie civil du barrage de Manantali en mars 1988, une structure provisoire d'exploitation du Barrage a été mise en place. Celle-ci a assuré sous l'autorité du Haut-Commissariat de l'Omvs, l'exploitation, l'entretien et les réparations courantes de l'ouvrage. Par la Convention du 07 janvi– er 1997, les Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Omvs créent la Société de Gestion de l'Energie de Manantali dénommée Sogem et lui confient l'exploitation du bar– rage existant et la réalisation du volet Energie.

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