OMVS NEWSLETTER L'année des OMVSIENS Décembre 2018

Décembre 2018 nEWSLEttER OMVS 4 D epuis 15 ans, la codesen (coordination des organisa- tions de la société civile pour la défense de l’environne- ment et le développement du bassin du fleuve Sénégal) œuvre aux cotés de l’Omvs pour aider les 7 dépar- tements sénégalais du bassin à profiter des retombées du barrage de Diama. D’ailleurs le secrétaire administratif et fi- nancier a été copté pour siéger dans le comité de bassin du fleuve Sénégal. A cœur ouvert, il a bien voulu répondre à nos questions. Quelles sont les missions et les princi- paux résultats de la codesen ? La codesen a été créée lorsque nous avons été informés que l’Omvs a obtenu un financement pour la réalisation de la ligne haute tension destinée à desservir le barrage de Manantali. nous nous sommes aussitôt regroupés, les OnG du Sénégal, pour mettre en place un dispo- sitif qui nous permet de suivre l’évolution de la situation et veiller aux intérêts des populations surtout les plus vulnérables. Ainsi nous nous sommes rapprochés alors de l’Omvs pour participer au Pro- gramme d’atténuation et de suivi des im- pacts sur l’environnement (PASIE), et nous avons demandé à intégrer le co- mité en charge du tracé de la ligne haute tension pour que les populations ne soient pas lésées. On est allé dans les 4 pays sensibiliser les autorités de l’Omvs pour que les populations déplacées soient indemnisées à hauteur de leurs in- vestissements. Depuis 15 ans, l’Omvs nous associe à tout ce qu’elle fait. nous avons par exemple été impliqués dans les toutes les phases du projet GEF. Quelle est la situation actuelle du bassin du fleuve Sénégal ? Le bassin du fleuve Sénégal a participé à la revalorisation de l’agriculture dans les pays de l’Omvs. Au Sénégal, nous avions l’eau salée qui remontait. cela nous empêchait de faire l’agriculture pendant la période de remontée de l’eau salée. Depuis qu’on a installé le barrage, nous avons la possibilité de faire une double culture c’est-à-dire la contre sai- son chaude et la culture d’hivernage. ne serait que pour ça, l’importance de ce barrage est capitale. Avec les nouveaux projets comme le PGIRE, il y a l’installa- tion de la délégation de la Saed au ni- veau Dagana. Des aménagements ont été réalisés parce que cette zone avait des problèmes pour l’approvisionnement correct en eau mais le PGIRE est venu régler cette question avec des pistes qui nous permettent de circuler librement. Les problèmes d’eau appartiennent au passé maintenant. nous avons aussi sensibilisé l’Omvs sur les villages impac- tés par la remontée d’eau, nous avons joué notre partition pour que les villages soient dédommagés. Vous suivez donc depuis des nom- breuses années l’intervention, quelles sont les limites ? ce qui reste à faire, c’est des infrastruc- tures routières pour permettre à la forte production rizicole dans le delta de sortir afin d’en faciliter la transformation. Quels sont les problèmes actuels dans le bassin que l’Omvs pourrait aider à ré- soudre ? L’omvs pourrait nous régler un problème crucial. Mais ce sera dans le cadre du Système Intégré de transport Multimo- dal, car des ports secondaires sont pré- vus dans le volet navigation. La naviga- tion serait une bouée de sauvetage qui nous permettrait avec des ports secon- daires d’acheminer, par exemple, l’en- grais au niveau de tous les villages qui sont au bord du fleuve. Vivement ce projet parce qu’on a de vrais pro- blèmes d’approvisionnement en in- trants pour l’agriculture. Vous avez été copté pour représenter la codesen au sein du comité de bas- sin du fleuve Sénégal. Quelles sont les attentes ? Il faut que la société civile soit présente pour jouer son rôle de veille. Les popu- lations doivent mieux récolter les retom- bées du barrage. Le comité de bassin est mis en place pour que la base puisse informer le conseil de ministre de l’Omvs sur les grandes questions notamment les aménagements hydro- agricoles. nous allons proposer au conseil des ministres des solutions pour le paiement des redevances liées aux prélèvements d’eau, afin que les popu- lations qui n’ont pas une grande bourse puissent s’y retrouver. nous allons dire à l’Omvs le chemin à prendre si vous vou- lez que les populations à la base ne considèrent pas l’Organisation comme une Omvs des Etats mais une Omvs des peuples. comment vous voyez l’avenir du bas- sin ? L’avenir est radieux. On ne peut pas faire une agriculture sans la maitrise de l’eau, or l’eau est désormais disponible. Au- jourd’hui le Sénégal a un besoin qui est de régler son alimentation sans dépen- dre de l’importation. Même les pays d’im- portation sont confrontés à des problèmes d’inondation, de qualité de semences. Alors qu’au Sénégal, nous avons le meilleur rendement au monde en ce qui concerne la production rizicole par hectare. nous avons un challenge à savoir : investir davantage dans les po- pulations les plus pauvres et les plus vul- nérables dans le bassin pour que notre agriculture puisse voler de ses propres ailes. GESTION DE L’EAU MOctAR FALL, SEcRétAIRE ADMInIStRAtIF Et FInAncIER DE LA cODESEn « ce qui reste à faire,c’est des infrastructures routières »

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