Magazine OMVS N°3 L'OMVS, pour un développement économique intégré de la sous-région Décembre 1994
III. LA TERANGA SENEGALAISE La déplacement de kidira à Bakel devait durer près d'une heure d'horloge, le temps de traverser te Gabou encore vert à cette période de l'année. Bakel des Tounka, aujourd'hui rendue à sa dimension naturelle de "centre cosmopolite" ouvert à tous les souffles de la sous-région, se presente comme le lieu par excellence "du donner et du recevoir". Elle exprimait en effet à nos yeux, et depuis toujours, la place où se pratiquait le mieux le pot latch intégral, par les apports de toutes sortes; l'eau, la culture, le brassage des populations. La délégation de la SAED à laquelle étaient parvenus les échos élogieux du traitement de faveur dont le groupe fut l'objet en Mauritanie et au Mali , tenait à son tour à - se distinguer. Elle avait réussi à faire rouvrir le seul Hôtel correct de laville pour nous y loger, et avait transmis à ses homologues de Matam, Podor et Dagana, le programme de visite. Le repas pris , et les chauffeurs maliens qui nou s avait condu its jusqu'ici repartis, le groupe se rendit alors à Moudé ry, sous– préfecture de Diawara, pour une visite de pé rimètres où la culture du riz se déve loppe bien . En effet 13 périmètres d'une superficie de 500 ha y sont aménagés pour une population de 600 habitants. Par ailleurs c'est dans ce village que résident les frères Koïta, deux (2) anciens émigrés, qui exploitent 8 ha. A l'instar de Monsieur Diabé Sow , époux d' Adrienne Adams, qui y fait figure de proue , ces deux anc iens émigrés travaillent la terre dans l'optique de pouvoir améliorer leurs conditions de vie. La visite fut interressante et le retou r à Bakel eut lieu assez tard . La délégation de la SAED à Bakel couvre le département du même nom. Elle encadre une population estimée à 61 000 nabitants . Sur un potentiel irrigable de 20 000 ha, elle a aménagé 2 125 ha cultivés en riz, maïs et sorgho. Tôt ce 26 octobre, nous partîmes à la rencontre de l'ingénieur délégué de Matam. Le rendez -vous était fixé à Hamadi Hounaré situé à 70 km de Matam en venant de Bakel. A Hamadi Hounaré deux casiers pilotes de 693 ha sont OMVS MAGAZINE N°03 de maraîchage , grâce à 4 motopompes. Ils rencontrent de grandes difficultés pour écouler leurs productions: le marché de Kayes situé à plus d'une centaine de Km est saturé, ceux de Bafoulabé et de Mahina sont trop petits pour absorber cette production. L'inexistence d'entrepôts frigorifiques et la méconnaissance de la technique de séchage ne permettent pas de sauver la production." \~ ) . Après avoir remercié les autorités administratives de la localité, ainsi que les paysans et techniciens qui l'ont guidé , le groupe prit le chemin de Mahina d'où il devait reprendre le train pour Kayes . C'est seulement au crépuscule qu 'eut lieu le départ, après donc un retard important. Ce qui eut pour conséquence une arrivée tardive à Kayes. Le 25 Octobre , après avoir adressé une motion de remerciement au Gouverneur, les participants à la tournée quittèrent Kayes à 9 h, à bord des véhicules mis à leur disposition par les autorités maliennes. Avant de quitter le territoire malien, les délégations s'arrêtèrent encore deux fois D'abord à Moussala, situé à 34 km de Kayes, où un groupement villaÇ1eois de 52 membres exploite 37 ha de cultures maraîcheres. Ce groupement rencontre, comme à Djadjefara et à Bafoulabé des problèmes d'écoulement , le marché local ne pouvant absorber toute la production. Ensuite à une dizaine de kilomètres de la, précisément à Ambidédi , site du futur port terminal du Projet Navigation de l'OMVS. Le vieux port livre au visiteur, un spectacle de délabrement complet que seule la pensée de la' prochaine construction d'un port moderne peut atténuer. Le fleuve à cet endroit montre combien sage a été la décision de l'OMVS de faire de cette localité le port terminal qui sera relié à kayes par voie terrestre. C'est avec cette visite que le groupe devait faire la dernière halte au Mali. Il laissait derrière lui, l'espoir que cette terre réputée fertile, puisse de nouveau retrouver sa noble fonction : la mamelle par laquelle sa vaillante population, riche de générosité, s'épanouira pleinement. Kidira ne fut qu'une étape de formalités administratives, annonçant le début d'une autre, celle de la rive gauche , celle donc de la téranga sénégalaise. millions de kw/h grâce à la construction d'une centrale hydroélectrique au pied du barrage. C'est véritablement un bijou et comme le dit très(iustement un journaliste du Soleil "un bijou ça s'entretient". ~) . Le lendemain 24 octobre, avant de quitter le site de Manantali, une randonnée sur le lac fut organisée. La retenue de Manantali située en amont du barrage à la côte de 208 mètres aü dessus du niveau de mer, forme un lac artificiel d'une grande beauté qui s'étend sur 47 '000 ha et atteint une longueur de 8_0 km. Le volume d'eau ainsi retenu correspond à onze (11) milliards de m3. En exploitation, le niveau fluctuera entre les côtes 1,87 mètre et 2,08 mètres au dessus du niveau d-e la mer. II est tout à fait possible avec ledéveloppement de la région, d'envisager des installations touristiques sur le lac pour davantage rentabilise r le programme d'infrastructure de l'OMVS. Sur le chemin de retour à Mahina, le groupe visita des villages déplacés. Compte tenu de l'existence du lac artificiel et de la situation de certains villages et hameaux dans la zone d'inondation, il a fallu déplacer quelques 39 villages et hameaux dont la population totale est estimée à près de 10.000 habitants. Ce mouvement des populations a été une opportunité que l'OMVS a saisie pour améliorer d'une part l'habitat et d'autre part les conditions de vie des riverains du lac. Plusieurs écoles, forages et centres de santé ont été alors construits et une vaste campagne de traitement contre l'onchocercose a été menée durant la période (1982-1990). Vers 12heures, le ~roupe s'arrêta de nouveau au périmètre de Djadjefara. Ce perimètre a une superficie de 26 ha et présente une originalité: il est exploité par un groupe d'hommes (31) et de femmes (25), cas rarissime dans le Bassin du Fleuve Sénégal. Malheureusement, il connaît des difficultés dues à un mauvais aménagement, ce qui a fait que l'alimentation en eau du périmètre ne s'est pas faite régulièrement et normalement, causant ainsi un manque à gagner important aux exploitants . Ces difficultés n'ont pas pour autant entamé la détermination des exploitants à recommencer, tout en insistant sur l'appui qu'un encadrement pourrait leur apporter. Dès son arrivée à Mahina, le groupe se dirigea vers Batoulabé, la ville où les 2 rivières (Bafing et Bakoye) se réunissent pour donner naissance au fleuve Sénégal. La visite du fleuve à cet endroit permet de voir s'opérer le mélange des flots noirs et des flots blancs que charrient respectivement le Bafing et le Bakoye. Bafoulabé et sa région forment un jardin d'une grande beauté. C'est la région par excellence du maraîchage et de l'arboricultu re . En- effet, il -y pousse des tomates, des aubergines, de la salade, des melons et une variété précoce de mangues. Les périmètres visités ont permis au groupe de le constater ; c'est dire que le riz y est quasiment absent tel que le note un journaliste du soleil ayant été de la partie. Cela s'explique nous dira-t-on par la nature des sols. "Dans cette ville de 26 000 habitants, 27 exploitants regroupés en coopérative exploitent 10 hectares de riz et 20 î4E~:~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ (JY:Soleil du 16 novembre 1993
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