Magazine OMVS N°3 L'OMVS, pour un développement économique intégré de la sous-région Décembre 1994

OMVS MAGAZINE N°03 Un monde en mutation ·Vue d'unpérim ètre irrigué de Casier de N'Dioum l'autosuffisance alimentaire et qui, à l'image des fermiers américains ou européens, oeuvreront à la rentabilisation de leur exploitation. C'est en ce -sens que les politiques de désengagementen cours, se donnentpourobjectifde faire émerger une nouvelle race d'exploitants. La vallée aux vastes potentialités, se doit ainsi de relever le défi, si elle veut devenir le grenier des trois pays; une sorte de Californie africaine, ! Cette ère future sera aussi le temps des éleveurs, et encore bien d'autres corps de métiers. A Manantali autourdu lac artificiel constitué par la retenue d'eau, bon nombre de villages de pêcheurs où l'on rencontre des professionnels venus du Bassin du Fleuve Sénégal se sont organisés ,. Rien qu'à sillonner les rives du fleuve, l'effervescence autour de la culture du riz, notamment dans la basse vallée , fait entrevoir les nombreux besoins en mécaniciens, électriciens pompistes et métiers annexes pour l'entretien et la réparation des groupes motopompes, des centrales de pompage, des engins de . terrassement destinés à l'aménagement des terres. Avec l'augmentation de leurs revenus , le besoin des ruraux d'accéder à- la société de consommation se précise davantage: un moyen pour le commerce général de s'éclore. Ainsi pour les besoins de l'activité économique, bien des zones commencent à revivre. D'autres villages et lieux renaîtront de leurs cendres. Grâce à l' imp lantation d 'unités industrielles de transformation agricoles ou minières, à l'activité agricole, viendra se greffer une composante industrielle qui fera de la vallée, une zone de convergence et un centre de polarisation. Immanquablement, il en résultera des conséquences sur le plan démographique urbaine. Le "projet énergie" de r OMVS fera sortir plusieurs hameaux de l'obscurité et la navigabilité du fleuve désenclavera bien des "zones perdues". Les jeunes de maintenant, qu i à l'image de Moussa celui au rêve don t on souhaite qu'il sera prophétique, connaîtront peut-être ces temps à venir .avec une va lée qui aura finitoutes ses mutations. endant qu'il assistait son vieux père à repiquer les plants de riz, le jeune Moussa faisait un rêve. So-n rega rd mélancolique portait aussi loin que lui 'permettait les réverbérations des rayons cuisants Bananeraie des fr ères Keita (Diawara) d'un soleil pas encore à son zénith. Il se voyait devenu un riche fermier dont les centaines d'hectares cultivés avec des méthodes modernes, permettraientde remplir les vastes hangars. Moussa traitait avec les maisons de commerce de Dakar, Nouakchott ou Bamako ... "jeune tête en l'air, travaille" ! Ces mots de son père le ramenèrent à la dure réalité. Ce rêve qui peut trotter dans la tête de tout jeune garçon de la vallée peut être prémonitoire. En effet les mutations en cours laissent penser que -demain, toute la configuration de cette aire géographique sera ' transformée. Le périple dans la vallee a permis de prendre le poul de l'effervescence qui s'y déroule . Nul doute qu e dans quelques décenn ies lorsque les . mutations auront fini de se réaliser, les modes de vie, de penser et d'ag ir des populations de ces terres longtemps éprouvées seront autres . Aujourd 'hui c'est l'heure de l'après barrages. Déjà le grand changement intervenu est la possibilité pour tes agriculteurs,grâce à ladisponibilitéde l'eau,de s'adonner à deux ou trois cultures dans l'année au lieu de la traditionnelle culture de décrue. Ce qui, à n'en point douter, induit une nouvelle manière de gérer le temps et l'espace, surtout que des possibilités de développer les cultures maraîchères et fruitières sont désormais offertes. Du reste les sociétés nationales des trois pays engagées dans le pari des barrages, tracent le cadre de ces mutations à venir, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles se traduiront par une responsabilisation accrue des paysans, appelés à prendre leur destin en main. Cette ère future sera en réalité, le temps des agriculteurs indépendants conscients des enjeux de Il::·~:·: ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

RkJQdWJsaXNoZXIy NjY1NDY1