Magazine N° 2 1992. OMVS : l'Energie pour 1996

22 consommation de la Vallée et enfin le raccordement des points de charge principaux des Etats-membres (Bamako , Nouakchott, Dakar) au fur et à la mesure de la parution des besoins. o. LES BLOCAGES Malgré le caractère important et déterminant sur les plans économique et financier , un retard fatal a été enregistré dans la réalisation de la Centrale au point qu 'on peut se demander si elle verra le jour avant 'a fin du siècle. En effet , en Mai a. 988 , après avoir reconnu la faisabilité du projet présenté par les Etats , les Bailleurs de fonds ont sollicité une étude comparative du scénario avec d'autres, en vue de choisir le scénario optimal du point de vue technique et économique. Cette étude , dont les termes de référence ont été élaborés et adoptés au cours de la même réunion avec la participation effective de la Banque Mondiale , a été assortie des conditions suivantes: - elle sera la dernière étude à entreprendre - elle sera menée par les bureaux impliqués dans les études précédentes ; - elle sera supervisée par un Comité de Suivi composé de laRépublique Fédérale d'Allemagne, de la Belgique , de la France, du Canada, de l'Italie, de la Banque Mondiale et du Haut Commissariat. Mais en juin 1989, alors que se tenait la 3ème réunion de ce Comité pour examiner et adopter le rapport de la 3ème phase , la Banque Mondiale qui a été associée à toutes les réu-nions, remet en cause , par télex , les décisions du Comité qui avaient conduit à l'adoption , en Novembre et Avril 1989, des rapports de 1ère et 2ème phase. Sa position peut se résumer comme suit : - les hypothèses économiques (évaluation de la demande , évolution économique des Etats) résultent de manipulations : - les scénarios sont arbitraires ; - le taux de rentabilité infondé (18 ,60%) - menaces de sanctions à l'encontre des 3 Etats membres dans le cadre des programmes d'ajustement structurel auxquels chacun d'eux est soumis. Ces affirmations, à la demande des bailleurs de fonds ont fait l'objet d'un commentaire adéquat de la part du grouperrent des Ingénieurs Conseils chargés des études (HQ-Dessau , E.D.F. International et Tractebel) refutant point par point les allégations des fonctionnaires de la Banque Mondiale. Malgré cette attitude , dans un esprit de dialogue , les bailleurs de fonds ont demandé au haut-Commissariat de se rapprocher de laBanque Mondiale pour levercette équivoque. Pour accéder à cette demande une mission du Haut Commissariat s'est rendue à Washington en vue d'aplanir les divergences sur le projet retenu. La Banque Mondiale aulieu de discuter des réserves qu 'elles avait émises , informait le Haut OMVS MAGAZINE N° 2 Commissariat, sans le démontrer ni le prouver techniquement et économiquement, que le projet avait un taux de rentabilité de 6% et , par conséquent était d'office rejeté , et proposait d'étudier un autre scénario. La délégation du haut Commissariat n 'étant pas mandatée pour discuter d'un autre projet, la mission n 'a pas abouti. Informés de la situation , les bailleurs de fonds , au cours de leur réunion des 7 et 8 Décembre 1989 à Bamako , ont institué un sous-comité constitué de l'Allemagne Fédérale, du Canada, de la France, de l'OMVS et de la Banque Mondiale en vue d'aplanir les divergences avec celle-ci sur la factibilité du projet. Ce sous-comité, pour n 'avoir pu se réunir comme prévu (au plus tard fin janvier 1990) , n 'a jamais pu remplir son mandat du fait de la Banque Mondiale qui semble , à ce jour, être encore à la recherche des fondements «objectifs» à la justification de sa position. Saisi de ce blocage , le Comité Consultatif, en sa réunion de Décembre 1990 s'est ému de cette situation et a interrogé la Banque Mondiale qui a alors déclaré qu'elle était en train de faire sa propre évaluation.Le Comité a alors demandé à la Banque de la diligenter de façon à permettre au sous-comité de se réunir au plus tard début Août 1991. Malheureusement , jusqu 'à ce jour la Banque Mondiale n'a pas terminé cette évaluation , empêchant de ce fait la mise en oeuvre du projet, au détriment des populations des Etats-membres de l'OMVS. Ilest dès lors légitime de se demander qu 'elles sont les vraies raisons du blocage ainsi constaté de la composante énergie du programme de l'OMVS par la Banque Mondiale. Il est surtout permis de faire un parallèle entre cette attitude la Banque Mondiale et celle qu 'elle avait exprimée par télex en Mai 1981 , c'est-à-dire avant la réalisation des barrages de Diama et de Manantali contre lesquels elle a lutté de toutes ses forces, en vain: « la BIRD n 'a pas procédé à l'évaluation détaillée programme OMVS mais demeure persuadée qu 'il s'agit d'un programme très ambitieux qui n 'apportera pas aux trois Etats membres des bénéfices économiques significatifs au cours des 15 à 20 prochaines années ...}). Dans tous les cas et en l'absence de toute étude ou élément d 'évaluations , l'on peut actuellement conclure que ses raisons ne sont ni techniques ni économiques ni mêmes financières. Du reste, OMVS-Magazine se propose de revenir sur les éléments techniques de ce dossier qu'il n 'a fait qu'entre-ouvrir, avec cette fois, l'évaluation de la Banque Mondiale , si elle était toutefois disponible. D c:» S -Magaz ine 46, rue Carnot Dakar - Tél. : 23.45.30 Télex: 51670 ORMIVAP - B.P. : 3152

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