Magazine OMVS N°1 OMVS, un tournant décisif Mai 1990

Les tentatives de mise en valeur du Bassin du fleuve 'Sénégal ont commencé de façon empirique depuis plus d'une centaine d'années avec notam– ment les premiers essais du Baron Roger, du pépi– niériste Richard mais surtout du colonel Shult qui a expérimenté laculture de la canne à sucre, du coton et de l'indigo au début du XIXè siècle. Il faudra attendre le lendemain de la première guerrè mon– diale pour voir nail:re les idées initiales d'aménage– ment d'ensemble du fleuve Sénégal. On les doit sans doute à Belime, pionnier du développement du fleuve Niger et de son delta intérieur et auteur d'un rapport sur une mobilisation des ressources du fleuve Sénégal. ' Les premières propositions concrètes d'amé- , nagement du fleuve Sénégal ont été élaborées 'grâce aux études effectuées entre 1925 et 1930 par l'Union Hydro-Electrique Africaine (U.H.E.A.) 'et celles accomplies à partir de 1935 par la Mission d'Aménagement du Fleuve Sénégal (M.A.S.). Ce– pendant, ce n'est qu'à partir de 1963, à la suite de la Mission des Nations Unies'pour l'étude du Bassin du fleuve Sénégal, qu'une approche intégrée a été adoptée pour les études sur la mise en valeur des ressources du fleuve. En effet, sur la base du rapport présenté ,par ladite Mission, les Etats riverains du fleuve Sénégal avaient entrepris, avec l'assistance financière du Programme des Nations Unies pour le Développe– ment (P.N.U.D.), l'apport technique de l'Office de la Coopération Technique des Nations Unies (O.T.C.) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'Agri- culture et l'alimentation (F.A.O.), un ensemble d'études couvrant tous les aspects relatifs au déve– loppement du Bassin, dans l'objectif d'une mise en " valeur intégrée de ces ressources. Dans le domaine de la régularisation et de la production d'énergie, les études ont inventorié des sites de barrages dans le Haut Bassin et envisagé différentes hypothèses d'aménagement du fleuve. Chacune de ces hypothèses fait ressortir les avantages, compte tenu notamment des potentia– lités de production énergétique des sites. C'est ainsi que tous les cas ont été examinés, depuis la ré– gularisation minimale à 100 ma/s, l'étape finale pouvant être une régularisation· à 550 m3/s pour une production maximale d'énergie ou 700 rna/s pour l'irrigation d'une superflcle maximale. Dans ce dernier cas, la production d'énergie serait considé– rablement réduite. En ce qui concernele dévèloppement agricole, les études ont permis, d'une part, de procéder au recensement des terres exploitables dans le Bas– sin, d'examiner les systèmes de mise en valeur des terres, d'analyserl'ensembledes problèmes relatifs au passage de l'agriculture extensive traditionnelle à l'agriculture intensive moderne, d'étudier les possibilités de l'associatlon agriculture-élevage, etc... et, d'autre part, d'engager des recherches pour l'amélioration du rendement des différentes cultures parJ'introduction des variétés et des tech– niques culturales qui ont donné des résultats satls- . faisants dans d'autres parties du monde, en tenant compte des conditions climatologiques et pédolo- 'La mise envaleur du bassin du fleuve ne devrait pas se faire au détriment de l'éco-système. Ici des pélic~r;s sur le fleuve dont il convient de protéger les .sîtes. . - 38-

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