Magazine - Fleuve Sénégal - OMVS et son programme - 1979
des efforts des gouvernements pour venir à bout des contraintes qui freinent la mise en valeur des ressources. Le programme d'aménagement du fleuve Sénégal devrait apporter une solution déjiniue à tm grand nombre de problèmes qui jusqu 'ici ont rendu quasi impossible le décollag e de l'éco– nomie des Etats membres de l'Organisation. LE PRpGRAMME DE MISE EN VALEUR DU 1 . FLEUVE SENEGAL M ALGRE l'existenc4 d 'un potentiel con– sidérable en ressotfrces naturelles et une main-d'œuvre suffisante et capable, le développement économique des Etats de l'O. MY.S. n'a pas connu j~squ 'ici un essor qui permet d 'assurer aux populations un niveau de vie à la fois stable et relativement prospère. Le cycle de sécheress~ des dernières années a aggravé une situation déjà diffic le, en dépit 1 L'ETAT ACTUEL DU DEVELOPP'EMENT 1 DANS LE BASSIN DU FLEUVE SENEGAL De nombreux projets de dé– veloppement ont été entrepris par les Etats pour améliorer les con– ditions de vie des populations et de tirer parti des ressources que recèle le Bassin du fleuve Séné– gal. A. Le développement de l'agri– culture : Il porte sur l'améliora– tion des cultures traditionnelles, l'introduction de la submersion contrôlée et l'irrigation intensive. a) Les cultures pluviales et de décrues n'ont pas donné de ré– sultats satisfaisants pour la sim– ple raison qu'elles sont étroite– ment tributaires de la pluviomé– trie ou de la crue. Les cultures pluviales, qui sont pratiquées sur des sols relativement pauvres, ont un rendement faible en an– née normale. Il en est de même de la culture de décrue. Tous les efforts d'amélioration des techniques de production sont restés sans effets car les an– nées de mauvaises pluviométrie ou de crue déficitaire ont mal– heureusement eu tendance à se répéter au cours de la dernière décennie; b) La submersion contrôlée dépend aussi de la crue du fleu– ve Sénégal qui est d'une durée trop courte et d'une irrégularité trop grande pour que cette tech– nique se . traduise par des r ésul– tats satisfaisants. A l'heure ac- tuelle, les. périmètres dans la val– lée du fleuve Sénégal, dont le principe d'aménagement est fon– dé sur la submersion contrôlée, sont soit abandonnés soit trans– formés progressivement dans le sens d'une maîtrise plus poussée de l'eau, pour compenser le ca– ractère aléatoire des pluies et de la crue; c) L'entreprise d'irrigation qui est mise en place dans la vallée du Sénégal depuis 1947 a donné des résultats extrêmement satis– faisants, là où elle a pu être cor– rectement appliquée. D'une part, le manque d'eau pendant l'étiage et d'autre part, la remontée de l'eau salée dans le delta et dans la basse vallée ont sérieusement limité l'expansion de cette tech– nique qui, en raison des coûts d'aménagement très élevés, de– mande une exploitation intensi– ve pour être rentable. B. Le développement de l'éle– vage : Grâce à des améliorations apportées dans la sélection et l'exploitation des ressources ani– males et dans la solution des problèmes de santé et d'abreuva– ge, l'élevage dans le Bassin a accusé un développement très important. L'accroissement du troupeau a été considérable : de 240.000 têtes de bétail en 1955, il est passé à plus de 700.000 tê– tes en 1971·72 . -14 - Dans les conditions actuelles, le développement continu de l'élevage extensif est difficile, car le troupeau devient de plus en plus vulnérable aux périodes de sécheresse. C. Le développement minier el industriel: Sur le plan minier. le projet d'exploitation des gise– ments de fer de la Falémé au Sénégal est le plus avancé quant à l'étude de factibilité qui a fait ressortir, entre autres, deux con– traintes majeures liées au coût élevé du transport et de l'éner– gie. Alors que celui du transport reste entier, le problème de l'énergie sera résolu, dans une grande mesure, par l'aménage– ment du fleuve Sénégal. Les mêmes contraintes ont rendu difficiles les tentatives de recherche de financement pour les études de factibilité concer– nant les gisements de fer et de bauxite au Mali. Quant au développement in– dustriel, la seule entreprise opé– rant dans le Bassin est la Com– pagnie Sucrière Sénégalaise (C. S.S.> à Richard Toll, qui exploi– te 8.000 hectares de canne à su– cre irrigués grâce au débit du fleuve Sénégal mais aussi par le lac de Guiers. L'établissement d'autres indus– tries dépend largement du déve-
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