Magazine - Fleuve Sénégal - OMVS et son programme - 1979

FLEUVE SÉNÉGAL PREFACE Enfin 1... C'est une sanple exclamation qui nous vient à l'esprit en préfaçant ce premier numéro de «FLEUVE SENEGAL» dont la parution coïncide avec la pose de la première pierre du. barrage de Diama. Enfin 1... C'est à la fois un soupir de soulagement et un cri d'espoir. On est soulagé de voir que les innombrables difficultés qui ont tant de fois remis en question le projet d'un barrage dans le Delta, n'ont finalement pas empêché le destin de s'accomplir. Et l'on vibre d'espoir parce que cette première pierre que les trois chefs d'Etat, riverains du fleuve Sénégal, posent le 12 décem- bre est le point de départ d'une merveilleuse aventure qui fera de ce coin de terroir de l'Afrique Occidentale, aujourd'hui déshérité, une terre de prospérité pour les générations futures. 1 Le barrage de Diama est le premier maillon d'une chaîne de création qui va trans- former [ondamemalement le Bassin et ses habitants. Et dès l'année Jrochaine, commencera la construction d'un autre barrage, celui de Manantali, qui garantira au fleuve un débit régularisé grâce auquel tout deviendra possible : 1 Diama et Manantali, une fois mis en eau - ce sera chose faite en 1986 - on assistera au développement d'un vaste programme dont les perspectives à long terme planifiées sur un. demi-siècle, verront la substitution de la culture irriguée à l'aléatoire culture de décrue sur des superjicies qui peuvent atteindre 375.000 ha, la création de centaines d'usines avec le développement équilibré des échanges entre l'agriculture et l'industrie, entre les villes et les campagnes, l'avènement d'une vie nouvelle pour nos valeureux paysans qui seront prémunis contre l'insécurité et assurés d'un accroisse- ment substantiel de lieurs revenus. . A long terme, ce programme qui est celui de l'Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal, viserait à articuler les plans de développement des Etats-membres autour du Bassin, lorsque les barrages de la seconde génération, ceux de Galougo, Gouina, Félou et Gourbassi, assureront la régularisation maximale et porteront les potentialités agricoles et hydro-électriques à 800.000 ha et 2 milliards de KWh . Au delà du bassin du fleuve Sénégal, il y a les autres bassins sahélie~, la Gam– bie, le Niger, le Tchad, pour ne citer que ceux là et par delà le Sahel, nous songeons aux soixante bassins 1 fluviaux et lacustres du continent africain dont les immenses potentialités constituent les richesses les plus sûres pour nos peuples engagés dans la course au développement. Les concepts et Iles méthodes élaborés par l'OMVS, dans la mesure où ils sont transposables, pourraient contribuer à la mise au point d'une stratégie de développe– ment des bassins fluriaux à l'échelle de notre continent, une stratégie qui attaque le problème du sous-développement à sa racine. Enfin, les Etats Iriverains du fleuve Sénégal, en décidant la propriété commune de l'ensemble des infrastructures constitué par les barrages de Diama et de Manantali et les installations portuaires, ont exprimé une volonté de coopération qui est sans pré– cédent en Afrique e1 dans le monde. A u moment où la réhabilitation du Sahel menacé devient une des préoccupations majeures de la Communauté Internationale, cette volonté du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal, d'additionner leurs forces sur des bases irréversibles pour se hisser à la dimension du Projet 1 a beaucoup pesé dans la décision des nombreux Fonds d'aide au développement dont le soutien garantit la réalisation du programme de l'OMVS. « FLEUVE SENEGAL » dont ce premier numéro est consacré à une présentation générale de l'OMVS! tentera d'informer périodiquement sur les problèmes et les per– formances de cette 'grande entreprise avec le souci permanent d'en faire saisir toute la portée tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des Etats Riverains, le souci de créer une véritable mystique du développement du Bassin. 1 « FLEUVE SBNEGAL » voudrait être aussi un trait d'union, le bulletin de liaison entre les org'füsations africaines chargées de promouvoir la mise en valeur de nos ressources naturelles. Mamadou Amadou AW Haut-Convnissaire -5-

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