Magazine - Fleuve Sénégal - OMVS et son programme - 1979
LE PROGRAMME A COURT ET A MO,YEN TERME Usine en construction dans le delta du fleuve Sénégal -21- b) La faible diversiiication des des exportations : Les exporta– tions des pays de l'O.M.V.S. res– tent limitées à quelques produits et à quelques partenaires com– merciaux, ce qui rend les éco– nomies très vulnérables aux flue– tations des prix mondiaux et aux changements de la conjoncture économique de ces partenaires. Ainsi, pour le Mali, le coton, les animaux vivants, l'arachide et leurs sous-produits, le poisson séché et fumé, ont représenté à eux seuls 80 % de l'ensemble des exportations en 197 J. Les échanges inter -régionaux afri– cains n'ont évolué que de 12 0/0 en 1960 à 19 % en 1970. En Mauritanie, une seule en– treprise, la MIFERMA qui ex– ploite des mines de fer, repré– sentait en 1972 plus de 62 0/0 des exportations. Au Sénégal, un seul produit, l'arachide, représente 60 % de la valeur ajoutée du secteur agri– cole et plus de 70 % des expor– tations pour la période entre 1960 et 1970. La baisse du prix de l'arachide à partir de J 967, duc à la réduction du soutien des prix par, la France et la Commu– nauté Economique Européenne a entraîné une chute brutale de cet te production. Les termes défavorables de l'échange et la dépendance d'un petit nombre de produits cons– tituent aussi la cause profonde de l'insuffisance de formation de capital intérieur. La croissanœ économique dans ces conditions est fortement dépendante de l'ap– port des capitaux extérieurs, qui peuvent atteindre 43 % pour le Sénégal (Plan 1969- t 973), 78 0/0 pour le Mali et 75 % pour la Mauritanie (Plan 1970-1973). c) La continentalité de certai– nes régions : le développement des régions orientales des pays côtiers et celui du Mali est handi– capé par l'insuffisance des infra– structures de transport, aussi bien pour les dessertes locales que pour les échanges inter-ré– gionaux et extra-régionaux. Les prix de transport, de plus en plus élevés à mesure que la distance de la côte augmente, aggravent encore la situation. d) L'énergie : son coût élevé a empêché le développement d'une demande importante. Par ailleurs, l'insuffisance du marché a entraîné l'inexploitation des ressources hydro-électriques. Pour la réalisation des objectifs ainsi fixés, les Etats de l'O.M. V.S. ont décidé de mettre en œuvre un programme à court et à moyen termes qui comprend d'une part la mise en place d'une infrastructure régionale de ré– gularisation, de protection anti– saline, de transports et de pro– duction d'énergie nécessaire pour libérer les ressources de base de la première étape de développe– ment intégré et d'autre part l'éta– blissement des structures natio– nales pour la mise en valeur ac- La crise de l'énergie, t'auge mentation du prix et surtout une pénurie éventuelle du pétrole rendent encore plus urgent et plus justifié le développement ac– céléré des ressources hydro-élec– triques de la région. D. Accélérer le.développement économique des pays membres par la promotion intensive de la coopération régionale. Le déve– loppement des intérêts communs et la création des liens d'inter– dépendance par l'aménagement du fleuve Sénégal, doit servir à stimuler la coopération inter– Etats, par le développement des échanges régionaux, par l'acqui– sition de spécialisations régiona– les et par le renforcement insti– tutionnel de la coopération au sein de rO.M.V.S. célérée des ressources rendues ainsi disponibles sur le territoi– re national de chaque Etat. A. Le programme d'infrastruc– ture régionale. Ce programme a été conçu dans le but d'arriver au développement simultané de trois secteurs principaux d'util– sation de l'eau du débit régulari– sé : l'irrigation, la navigation et la production d'énergie hydro– électrique. Pour atteindre ce triple but, le Conseil des Ministres a réaf– firmé en juillet 1972 par réso– lution N° 1/72/CM-S-D que la première étape de développement intégré du bassin du fleuve Sé– négal est basé sur une régulari– sation des débits du fleuve à 300 m3 1 s au minimum. L'ensemble de l'infrastructure nécessaire aux trois secteurs d'utilisation doit donc compren– dre: - un barrage régulateur: c'est le site de Manantali qui a été choisi pour l'implantation de cet ouvrage clé, car il réunit toutes les conditions requises pour la première phase de développe– ment intégré : volume de la re– tenue suffisant pour régulariser Je débit à 300 m3/s et produi– re une quantité d'énergie relati– vement importante (800 millions de KWh par an garantis),
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