Magazine - Fleuve Sénégal - OMVS et son programme - 1979

LES OBJECTIFS DU DEVELOPPEMENT INTEGRE DU BASSIN DU FLEUVE SENEGAL une ptoductionannuelle de 200.000 àtères de bois. G. Le potentiel piscicole: La pêche fluviale dans le fleuve cons– titue une activité relativement importante. Le tonnage total des prises était estimé pour 1969~ 1970, à 40.000/50.000 tonnes. L'influence de la régularisation du débit du fleuve et de l'endi– guement -d 'impo rtantes surfaces, sera à la fois négative et posi– tive. Négative du fait de l'écrè– tement de la crue, donc de la ré– duction des surfaces inondées, productrices de poissons. Positive du fait du relèvement des ni– veau d'étiage : dans le lit mi– neur du fleuve, dans certains bras secondaires et dans les par– ties les plus basses des oualo, le maintien d'un volume d'eau plus important permettra le dévelop– pement d'espèces plus variées et la survie de sujets plus gros. Par ailleurs, la création d'un plan d'eau en amont du barrage de Manantali ouvrira des perspec– tives très "importantes en matiè– re de pisciculture. H~ Le potentiel humain : La population vivant dans la zone du bassin du fleuve Sénégal est estimé à 1.621.000 personnes, soit environ ' 1 ~ % des popula– tions nationales totales des 3 pays. Quelque 150.000 hommes ac– tifs; soif 40 % de la population masculine active du total du bas– sin, sont. expatriés pour des pé– riodesplus ou moins longues. Ces migrations ont pour -cause 'd'une part la 'nécessité de trou– ver à l'extérieur du Bassin des ressources indispensables à la survie des groupes humains, et d'autre part l'impossibilité de réaliser un développement rural productif tant que le fleuve n'est pas régularisé. En effet, les trois grandes ac– tivités existantes dans le Bassin (agriculture, élevage et pêche) sont entièrement 'conditionnées par les disponibilités en eau (plu– viale et fluviale notamment). Les récentes années successives de sécheresse ont bien montré la précarité et la vulnérabilité des systèmes de production. . Les po– pulations du Bassin vivent donc dans une situation d'incertitude permanente quant au maintien de leur niveau de vie, à cause des aléas de la pluie et du ré- gime du fleuve. . C'est cette insécurité que le programme d'aménagement du fleuve Sénégal cherche à com– battre en priorité. Le développement intégré du bassin du fleuve Sénégal, par une mise en valeur rationnelle des ressources, vise à éliminer ou du moins à réduire les effets des facteurs contraignants qui jus– qu'ici ont freiné le décollage éco– nomique des trois pays de l'O.M. V.S. Les objectifs à long terme de ce développement, au nombre de quatre, sont interdépendantes : A. Sécuriser et améliorer les revenus des habitants du bassin du fleuve et des zones avoisinan– tes. L'insécurité des revenus et l'absence d'amélioration du ni– veau de vie dans le Bassin ont conduit une partie importante de la population active à s'expatrier, privant ainsi la région de la main d'œuvre utile qui représente une des conditions essentielles du dé– veloppement soutenu. Le premier objectif est donc d'ouvrir l'accès de la culture irriguée à un maxi– mum de population dans le Bas– sin .tout en assurant à chacun un revenu 'suffisamment amélio– ré pour renverser la tendance à l'émigration. B. Assurer autant que possible l'équilibre écologique dans ' le Bassin et inciter à son établisse– ment dans la zone sahélienne: La forte progression démo– graphique et l'accroissement des troupeaux dans les .zones s~héliennes des 3 pays au cours des dernières années, n'a pas été ac– compagnée d'une augmentation correspondante des productions vivrières et fourragères. Ainsi les populations ont ëtë conduites, tant pour assurer leur propre sub– sistance que celle de leurs ani– maux, à accentuer la sur-exploi– tation du milieu physique : d'où un déséquilibre écologique qu'ag– grave chaque cycle de séche– resse. Les transformations du milieu physique s'accentuent (destruc– tion .de la couverture végétale, érosion) 'et il en est de même du milieu humain (émigration). Cette tendance cumulative à la dégradation progressive de l'en– vironnement physique et de l'en– vironnement humain ne peut-être renversée que par l'intensifica- - 20- tion des productions par des mé– thodes plus efficaces et qui n'épuisent pas les ressources na– turelles. Dans le bassin du fleuve, la culture irriguée, avec un système approprié de rotation, une cou– verture de brise-vent, un effort de reforestation, permettra une amélioration continue de l'envi– ronnement. En ce qui concerne les régions avoisinantes, l'amélioration de productivité que . à l'association avec celles du Bassin, la dimi– nution de la charge sur les res– sources naturelles, arrêteront, dans un premier temps, le cercle vicieux où la dégradation de l'en– vironnement 'oblige l'homme à en accentuer la surexploitation, et où celle-ci à son tour accélère le processus de dégradation du milieu physique. Progressive ment, avec l'amélioration de~., conditions de vie, il sera possi– ble de motiver les population. pour les intéresser aux tâches de régénération de l'environnement. C. Rendre les économies -des trois pays de l'D.M. V.S. moins vulnérables aux conditions cli– matiques et aux facteurs exté– rieurs. Cette vulnérabilité est due à plusieurs facteurs ' : a) Les aléas climatiques : pour l'ensemble des 3 pays, c'est en– viron 80 % de la population qui tire ses revenus d'une agricultu– re presque ' uniquement tradition– nelle et d'un élevage extensif, dont les productions sont entiè– rement assujetties aux variations climatiques. Malgré les efforts des Etats, les secteurs secondai– re et tertiaire de l'économie ne peuvent pas assurer une crois– sance continue tant que le pou– voir d'achat de la population ru– rale, soit des 3/4 des consom– mateurs internes, subit des fluc– tuations qui peuvent atteindre 100 % d'une année à l'autre. De ce fait, toute perturbation dans les récoltes ou toute perte de bé– tail, même faible en pourcenta– ge, peut entraîner des variations substantielles de la demande du secteur rural sur le reste de l'économie;

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